Marche de solidarité contre la faim : 15 000 personnes attendues le dimanche prochain à Ouagadougou
Pour la cinquième fois consécutive, le Programme alimentaire mondiale/Burkina Faso organise le 7 juin 2009, une marche de solidarité contre la faim à Ouagadougou. Dans cet entretien, Mme Bernadette Tapsoba, administrateur des programmes éducation et agriculture au PAM situe les objectifs d’une telle démarche et invite les populations à faire de la scolarisation des enfants leur raison d’être. Sidwaya (s) : Pourquoi le Programme alimentaire mondial (PAM) organise-t-il une telle marche ? Et quels sont les objectifs ? Bernadette Tapsoba (B.T) : Nous nous sommes rendus compte que les ressources attendues des généreux donateurs s’amenuisent d’année en année. Pour y faire face, le Programme alimentaire mondial (PAM) a pris l’initiative de sensibiliser d’abord l’opinion publique internationale. Mais au niveau du Burkina Faso, nous nous sommes dit qu’il faut que les populations soient conscientisées sur le bien-fondé de l’éducation. Qui dit éducation pense surtout aux enfants qui ont des besoins essentiels présents, notamment la nourriture. S. : Après 4 éditions, quel bilan dressez-vous des actions de la marche de solidarité contre la faim ? B.T. : Nous sommes à notre 5e édtion pour la marche. Elle a été initiée en 2005. Nous avons eu des éditions sans discontinuer jusqu’à maintenant. De 2005 à 2008, nous avons pu mobiliser respectivement 3 000, 8 000, 10 000, 12 000 participants. S. : Pensez-vous que le problème de la scolarisation est grave au Burkina Faso pour amener le PAM à chercher des solutions ? B.T. : Toutes les treize régions du Burkina Faso ne sont pas au même niveau de scolarisation. Bien qu’on dise que nous avons 72% d’enfants qui vont à l’école sur le plan national, les provinces dans lesquelles nous intervenons n’atteignent guère 50%. C’est pourquoi, compte tenu du fait que d’une région à une autre, il existe des disparités et des difficultés, il est nécessaire d’aider celles qui sont à la traîne à rejoindre le haut du peloton. S. : Combien d’élèves touchez-vous déjà et combien en comptez-vous toucher grâce à cette édition ? B.T. : Les 28,4 millions de F CFA que nous avons pu mobiliser l’année dernière nous ont permis de prendre en charge 1 000 enfants de plus. Il faut souligner que le PAM assiste 77 000 élèves en ce qui concerne les cantines scolaires dans la région du Sahel. Cette année, 1 400 élèves viendront s’ajouter au 78 000 déjà bénéficiaires si nous arrivons à mobiliser les 30 millions escomptés. S. : Comment se fait votre intervention sur le terrain ? B.T. : Nous avons des fonctionnaires de bonne volonté chargés, avec l’aide des associations bénévoles mobilisées pour la cause des enfants, de chercher les financements auprès de toutes les institutions, de toutes les couches sociales. Tout le monde est appelé à contribution et à donner leur soutien aux agents qui font du porte-à-porte. Il faut dire que la marche du 7 juin 2009 ne met pas fin à la collecte du fonds. Cette collecte se poursuit jusqu’en septembre, la marche devant donner le top de départ. S. : Quels sont les élèves qui en bénéficient ? B.T. : Nous ne faisons pas un ciblage, une distinction des enfants dans notre zone d’intervention. Tous les élèves relevant de notre zone d’intervention qui est la région du Sahel peuvent en bénéficier. Si nous arrivons à mobiliser par exemple les 30 millions cette année, cela va nous permettre de prendre en charge de nouvelles écoles qui ne sont pas encore dans notre programme d’alimentation scolaire. Comme rappelé plus haut, notre programme d’alimentation scolaire financé par le PAM nous permet de soutenir 77 000 enfants. S. : Votre appel à la scolarisation des enfants ? B.T. : C’est d’abord expliquer aux parents le bien-fondé de l’éducation par le biais de l’école. Nous pensons que tout parent qui n’a pas pu inscrire son enfant à l’école actuellement, le livre en pâture en ce sens qu’il aura des difficultés et des insuffisances dans sa vie future. Nous exhortons toutes les populations, là où elles sont, mais surtout les leaders politiques, coutumiers et religieux à faire en sorte que tous les enfants aillent à l’école. Interview de Charles OUEDRAOGO Sidwaya |