Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances : “Le Burkina souffre beaucoup de la baisse des prix du coton”S. : En quoi la crise financière peut être une opportunité pour le développement de la zone franc ? L.M.N.B. : La crise a révélé des insuffisances dans nos politiques. Cela nous interpelle à voir comment on peut s’appuyer sur nos propres politiques. La meilleure leçon qu’on peut tirer de cette crise, c’est qu’en matière de développement, il faut toujours compter sur soi-même. Lorsque vous êtes trop dépendant de l’extérieur, vous êtes vulnérables. Nous devons travailler davantage à renforcer nos capacités internes. En matière de ressources, il nous faut compter beaucoup plus sur les recettes internes pour financer le développement. Ensuite, au plan alimentaire, il faut accroître la production locale. Si on doit vivre rien que d’importations, on n’est pas à l’abri des surprises. Nous devons œuvrer dans le sens de compter davantage sur nous-mêmes. S. : Concrètement, comment se manifestent les effets de contagion de la crise au Burkina ? L.M.N.B. : Nous ne sommes pas à l’abri de cette crise. Nous sommes un pays vulnérable. Nous souffrons beaucoup de la baisse de la demande mondiale des matières premières, notamment le coton. Aujourd’hui, les prix du coton sont à un niveau très bas. Cela nous inquiète. Ça va impacter négativement à la fois les revenus des producteurs et les finances publiques. Si la Sofitex a des difficultés, il faut que l’Etat intervienne pour soutenir les sociétés cotonnières. Nous aurons à faire des ponctions sur nos recettes budgétaires pour appuyer la Sofitex. Le coton nous inquiète beaucoup et constitue notre souci majeur. Voilà pourquoi, nous devons profiter des possibilités actuelles pour la relance. En cela, la réunion de la zone franc nous a permis de prendre connaissance de ces possibilités. Nous devons oeuvrer à mobiliser les ressources annoncées par les diverses mesures au plan mondial (FMI, Banque mondiale)pour nous appuyer. S. : Et maintenant quelles perspectives face à la crise ? L.M.N.B. : Il faut qu’on travaille à mobiliser les ressources internes comme a commencé à le faire le Burkina Faso. Nous devons faire en sorte que la part du financement du secteur public augmente. Il ne faut plus qu’à chaque fois, on dépende de l’extérieur pour financer nos dépenses. Nous allons tout mettre en oeuvre pour lutter contre la fraude. C’est là où on peut avoir des marges de progression tout en renforçant nos services de recouvrement et à mieux contrôler le travail des agents pour nous assurer d’un recouvrement maximum. Vous avez suivi les efforts consentis l’an passé par l’Etat pour soutenir la production agricole, nous allons poursuivre sur cette lancée. Ce ne sera pas une exception, on va résolument s’engager dans le soutien à la production agricole par le biais de semences améliorées, l’octroi d’engrais et la mécanisation. Propos recueillis par S.N.C Sidwaya |
Vos commentaires
1. Le 20 avril 2009 à 10:55 En réponse à : Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances : “Le Burkina souffre beaucoup de la baisse des prix du coton”
Beau discour !
Le problème,c’est la contradiction des strategies pour l’enrichissement des Burkinabés.
Vous financez la production agricole et vous inondez le marché local avec des productions extérieur.
Le coton,c’est pour les gourous et non les producteurs ?
On ne change pas une equipe qui gagne,mais quand elle ne gagne pas,la solution est à porter de mains.
Je ne comprend pas les contradictions,pouvez vous me rendre la lumière ?
2. Le 20 avril 2009 à 13:36 En réponse à : Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances : “Le Burkina souffre beaucoup de la baisse des prix du coton”
Merci pour cet entretien qui laisse presager des difficutes futurs auxquelles seront confrontes nos vaillants cotonculteurs !
Helas mille fois ! SOFITEX en difficultes ? Pour le commun des Burkinabes, cela est du aux multiples chateaux dont sont proprietaires les gourous de cette boite a crabes !
Faites le tour de ces proprites et vous saurez qu’il serait mieux de faire des ponctions budgetaires pour faire face a autre chose.
Courage quand meme a nos braves parents qui travaillent pour les autres. Dieu le leur rendra au centuple.
3. Le 20 avril 2009 à 13:55 En réponse à : Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances : “Le Burkina souffre beaucoup de la baisse des prix du coton”
UNE CRISE DE GRANDE AMPLEUR VA FRAPPER NOTRE SYSTEME BANCAIRE PLOMBE PAR DES CREANCES IMPAYEES TRES IMPORTANTE ET VICTIME INDIRECTE DU PHENEMENE DE BLANCHIMENT DE CAPITAUX QUI TRANSPARAIT DANS LE BOOM DE L’IMMOBILIER... QUE VA FAIRE LE MINISTRE POUR JUGULER CETTE CRISE QUI EST ENDOGENE ?
4. Le 20 avril 2009 à 15:12, par henry clay En réponse à : Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances : “Le Burkina souffre beaucoup de la baisse des prix du coton”
enfin on ose nous dire des secrets de polichinelles. au debut de la crise j’ai dit que la Boad et autres ne voulaient pas avouer leur erreur. bien que nous ne sommes pas lier au marche financier qui ont conduit a la crise. l’effet de domino allait se propager et aujourd’hui nous comprenons l’etendue et les ramification de la crise. maintenant j’aimereai inviter le ministre a s’appesantir davantage sur sa theorie de self-reliance.
5. Le 20 avril 2009 à 20:30, par Burkin Bila En réponse à : Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances : “Le Burkina souffre beaucoup de la baisse des prix du coton”
Du n’importe quoi ! si on doit compter sur soi meme pourquoi alors rester dans cette "zone franc" et laisser la france diriger nos ecconomies ? De toutes les facons un certain Sankara Thomas avait dit de "consommer Burkinabe" et on ne l’a pas ecoute. Maintenant on se rend compte qu’on ne peut pas compter sur l’exterieur pour un developpement reel.
Le 21 avril 2009 à 01:06, par henry clay En réponse à : Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances : “Le Burkina souffre beaucoup de la baisse des prix du coton”
contrairement a ce que tu peu penser faire partie de la zone franc nous est plus benefique que de nous engager dans l’impression de notre propre monnaie. parce que dans cette situation les politiques monetaires ne sont plus politize et nous ne risquons pas de nous retrouver dans la meme situation que des pays que je vai gentimment oublier de citer(inflation exponentielle, monnaie inconversible, difficulte d’attraction des investisseurs).
Le 22 avril 2009 à 19:08 En réponse à : Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances : “Le Burkina souffre beaucoup de la baisse des prix du coton”
De quoi le Burkina ne souffre pas ?