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Les “démons du Caire” de Ahmed Atef : le symbole d’un cinéma égyptien qui dénonce des sujets qui fâchent

lundi 2 mars 2009.

 

En compétition officielle dans la catégorie long métrage, les “démons du Caire” de Ahmed Atef a été projeté, hier dimanche 1er mars 2009, au ciné Burkina.

Le Caire, plus de 16 millions d’habitants, des voitures, des embouteillages sans fin, on klaxonne par-ci, on se bouscule par-là pour se créer un passage, (…), bref, le symbole d’une ville animée constamment, qui bouge .

Et soudain un petit garçon surgit entre les voitures, tape à la vitre, réclame de l’argent. Il a 6 ans, le visage à moitié enfoui dans un pull-over crasseux, il respire là les dernières effluves de kola, la colle qu’il a inhalée pour s’étourdir, la drogue à prix cassé des enfants de rue. Il n’ y a pas de statistiques officielles, mais comme lui, ils seraient entre un et plusieurs centaines de milliers, voire deux millions d’enfants et de jeunes adultes à errer dans les rues du pays.

D’une durée de 92 minutes, ce film dramatique de Ahmed Atef Dorra expose la vie quotidienne dans les bidonvilles du Caire qui s’illustrent littéralement comme une jungle. Drogue, prostitution, violences familiales, viols, inceste, guerre des gangs, vente et vol d’organes, tout y passe. Une vision extrêmement violente, qui a le mérite, cependant, d’attirer l’attention sur un monde presque parallèle que l’Egypte d’ordinaire préfère ne pas voir.

Né le 17 avril 1971 au Caire (Egypte), Ahmed Atef est un jeune réalisateur, producteur et scénariste. Il est décrit par les critiques du cinéma comme une grande figure du cinéma arabe. La majorité de ses films sont retenus dans la plupart des festivals partout dans le monde. Les “démons du Caire” de Ahmed Atef est en compétition officielle pour ce FESPACO 2009 dans la catégorie long métrage.

Antoine DABILGOU (negro1er@yahoo.fr)