Retour au format normal
lefaso.net

Financement du cinéma africain : La querelle des anciens et des modernes

mardi 3 mars 2009.

 

Le Secrétaire d’Etat français à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet a été reçu le 28 février dernier par le chef de l’Etat Blaise Compaoré. A Kosyam, les deux personnalités ont parlé du FESPACO et l’après-midi, dans la même journée, le visiteur a animé une table ronde au Centre culturel français, au cours de laquelle "ç’a senti le roussi" entre certains cinéastes.

« Avec le président, nous nous sommes entretenus du FESPACO. J’avais avec moi une délégation d’artistes, de cinéastes et d’écrivains, on a donc beaucoup parlé culture, cinéma car le FESPACO fait rayonner le Burkina dans le monde entier. On a aussi évoqué la coopération, notamment relative au FESPACO, nous avons dit que nous allons toujours supporter le FESPACO. Pour une fois on a parlé d’autres choses donc que de politique, d’économie ou de diplomatie ».

Et lorsqu’on lui a demandé pourquoi malgré que l’axe Ouaga-Paris se porte bien, le président Nicolas Sarkozy n’a pas inscrit le Burkina Faso dans son prochain court séjour (fin mars) en Afrique, alors qu’il sera à 500 km de Ouaga (Niamey), après les étapes de Brazzaville et Kinshasa, il a répondu que cette tournée ferait le quatrième voyage en Afrique depuis le début de son quinquennat. Et les étapes de Brazzaville et surtout de Kinshasa répondent à des impératifs de paix, le Burkina étant un « Etat harmonieux », ce qui n’est pas le cas des Grands Lacs. Joyandet n’exclut pas que le président français vienne un jour voir le Tour du Faso qu’il adore. Ce même jour, à deux heures de l’ouverture officielle de la 21e édition du FESPACO, il a animé une table ronde dans la bibliothèque du Centre culturel français.

Un seul point était au menu de cette rencontre avec réalisateurs et acteurs du 7e art : le financement du cinéma africain. C’est connu par les cinéastes du continent noir, le Fonds Image est arrivé à terme en fin 2008. Comment faire pour rendre le cinéma noir plus vivant et autonome ? On a alors assisté certes à des propositions mais à de petites amabilités entre réalisations. Florilège : « Quand Souleymane Cissé fait 7 ans sans pouvoir réaliser un film, c’est triste, quand Sembène

Ousmane meurt sans pouvoir faire Samory Touré, ou Flora Gomes qui peine à faire « Amilcar Cabral », tout cela est dommage. Tant que la problématique de la billetterie ne sera pas résolue il n’y aura pas de garantie de remontée de recettes et il y aura toujours des fermetures de salles, la philosophie du financement nous empêche de faire des films, il faut qu’il y ait des locomotives du cinéma africain. Le numérique, c’est bien, mais il est contraignant, c’est pas parce qu’il y a autant de films qu’il y a autant de créateurs", a lâché Idrissa Ouédraogo. Boubakar Diallo des Editions du Dromadaire parlera, lui aussi, de moyens, mais insistera sur ce qu’il a appelé des « têtes d’affiches », à savoir les vedettes, les stars de films, en un mot, les acteurs porteurs.

Il citera l’exemple de son film « Mogo puissant » qui, l’année passée, suivait immédiatement, en termes d’audience, Casino Royal (007) au ciné Neerwaya. Ou encore ce voyage au Nord de la Côte d’Ivoire où la vue de certains acteurs de la série de Commissariat de Tampy a facilité le passage du car burkinabè, au niveau des Cheick points.

Et Boubakar Diallo de marteler : « C’est le manque des têtes d’affiche qui ferme les salles ». Par la suite, d’autres réalisateurs interviendront, qui pour emboucher la même trompette que Boubakar, qui celle d’Idrissa Ouédraogo. Lequel interviendra encore pour contredire un jeune cinéaste camerounais qui, selon Idrissa Ouédraogo, voudrait faire table rase sur les « anciens ». "Quiconque ignore son passé n’a pas d’avenir", a-t-il éructé contre le jeune réalisateur qui a dû laisser entendre "grand frère Idrissa, c’est vous qui m’avez appris le cinéma, je n’oublie pas aussi les Cissé et le doyen Sembène". Ambiance. Alain Joyandet interviendra pour rassurer tout le monde. Selon ce dernier, si le Fonds Image Afrique est fini, une somme de 10 millions d’euros sera consacrée au cinéma africain dans les 5 ans à venir. Mais la France veut éviter le saupoudrage : « Au lieu de 30 à 40 000 euros qu’on donne, on donnera 500 000 pour chaque œuvre ».

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga



Vos commentaires

  • Le 4 mars 2009 à 13:15, par franck dit aspirant Barde En réponse à : Financement du cinéma africain :

    Comme conclue c’est la fête,on laisse tout passé et après on s’auto félicité sans un vrai débat de fond.Le cinéma et le Burkina ,le fespaco pourquoi ,qu’apporte le fespaco a l’Afrique au Burkina et au monde.Le Fespaco,aprés 40ans ,maturité ou perte de lisibilité,nos salles de cinéma que reste-il ,les flims primés que deviennent ils.Au de la toute la saveur du grand t’homme Lamizana qui a tout fait pour que le fespaco,siège au Burkina(Haute Volta),le fespaco après 40 ans ma l’air de sombré comme un bateau qui prend de l’eau ; (dite-moi que je me trompe)Peut-on avoir un bilan aprés cette fête du cinéma ,et surtout que deviendrat le fespaco au Faso et dans le monde avec le troisième millénaire,que deviendre les flims primés aprés ce fespaco.Holliwod,Canne,Berlin,Tunisie,que devint le cinéma Africain de Ouagadougou.Voila je pense les causes quimine les financement des flims en Afrique.