Retour au format normal
lefaso.net

Forces de l’ordre : Après la gifle du colonel, la raclée des CRS

mardi 6 juillet 2004.

 

Hier matin, plus d’une centaine de personnes, habitantes du quartier Bendogo à Ouagadougou, étaient attroupées face au siège de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ex-DCIR au quartier Dassasgho.

Les manifestants, visiblement remontés contre les éléments de cette compagnie, réclamaient la libération de deux jeunes embastillés dans ce camp. Selon leur version, tout serait parti d’une altercation entre un élément des CRS vivant dans le même quartier qu’eux et un groupe de jeunes, pour la plupart des enseignants en vacances, qui prennent habituellement le thé devant une cour.

Ce policier aurait accusé un des membres du groupe de faire la cour à sa femme. Quelques jours plus tard, le dimanche 4 juillet dans la soirée, les CRS y auraient fait une descente musclée. "Dans notre cour, ils sont arrivés, commençant à frapper et ma vieille et mon vieux, et tous les gens présents", nous a dit Victor Ouédraogo, grand frère d’un des jeunes arrêtés, d’un ton révolté. "Là où nous sommes, nous attendons des CRS la libération de nos petits frères. Nous verrons la procédure à suivre plus tard. Si le droit leur permet d’aller agresser et blesser les gens chez eux, la justice tranchera".

Aux environs de 12h30, les CRS ont libéré les deux jeunes, qui sont Belemsobgo Sylvain, 29 ans, enseignant d’EPS et Isidore Ouédraogo, 30 ans, agent de bureau contractuel. Jusqu’au moment où nous tracions ces lignes, nous n’avions pu rencontrer le commandant des CRS, certainement occupé. Ce dernier nous a donné rendez-vous dans la soirée à 18h30. Plus de détails donc dans nos prochaines éditions.

Issa K. Barry
L’Observateur