"Le lieutenant Minoungou présentait le même tableau clinique que Mor Alim "Dr Pierre Bidima
jeudi 13 novembre 2003.A la suite du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), cinq organisations de défense des droits humains ont rendu visite aux présumés putschistes le 12 novembre 2003 dans la matinée, histoire de toucher du doigt leurs conditions de détention. Il s’agit du Mouvement pour la paix (MP), de l’ACAT, du MBEJUS, du Cercle d’éveil et de la LIATB. Cette visite a commencé au tribunal militaire où les délégués de ces organisations de défense des droits humains ont échangé avec le procureur militaire, le commandant Abdoul Karim Traoré. Le juge d’instruction, le commandant Francis Somda était, lui, absent pour des raisons professionnelles. Selon les défenseurs des droits humains, les débats ont été « très courtois » avec le commandant Traoré. Nous avons un moment pu tromper la vigilance des pandores avant qu’ils ne se rendent compte que nous étions journalistes. Notre visite à donc commencé et s’est terminée dans la cellule du commandant Poda, apparemment isolé de ses quinze compagnons d’infortune. Le chef de bataillon était gardé par trois gendarmes. Il a notamment parlé de la petitesse de son violon, des incompréhensions qu’il y avait quelquefois avec les subalternes. Il a aussi souhaité pouvoir prendre de l’air. Côté santé, l’officier dit être diabétique. Démasqué et extrait du groupe de visiteurs, nous n’avons donc pas pu voir les autres personnes accusées de menées subversives. Un taux de sucre six fois supérieur à la normale Le Dr Bidima, qui exerce, rappelons-le, à l’hôpital Yalgado, a cependant soutenu que le lieutenant Minoungou et Mor Alim Kaboré (1) présentaient le même tableau clinique. A savoir qu’ils sont tous deux arrivés à l’hôpital par les soins des services de sécurité dans un état comateux et de fièvre. De plus ils avaient le même taux de sucre dans le sang, à savoir un taux de sucre supérieur de six fois à la normale. Ce qui fait dire au Dr qu’il s’agit là d’une « coïncidence abracadabrante ». Parmi les détenus, huit sont malades selon le Dr Bidima. Ils sont traités à l’infirmerie de la gendarmerie à Paspanga. Leurs ordonnances, pour la plupart, sont prises en charge. Quant au pasteur Israël Paré, il a souhaité pouvoir rencontrer certains de ses frères d’église. C’est pourquoi il a communiqué des adresses aux visiteurs afin qu’ils les en informent. Pour voir le pasteur, ces derniers doivent simplement entrer en contact avec le juge d’instruction pour obtenir le permis de communiquer. Elles demandent d’ailleurs au juge de mettre tous les détenus en liberté provisoire, surtout quand on sait que la liberté provisoire sous contrôle judiciaire n’empêche pas l’instruction. Elles demandent également au juge d’améliorer l’alimentation des détenus et de trouver des couvertures pour eux tous, car la période du froid avance à grand pas. (1) Magicien exorciste, Mor Alim est décédé après un passage à la police dans une ténébreuse affaire d’escroquerie sur la personne du chef de l’Etat. San Evariste Barro |