Retour au format normal
lefaso.net

Construction du barrage de Samendéni : 4 milliards de F CFA pour dédommager les déguerpis

jeudi 18 décembre 2008.

 

Le Programme de développement intégré de la Vallée de Samendéni (PDIS) a organisé les 16 et 17 décembre 2008 à Bobo-Dioulasso, un forum régional des acteurs sur la stratégie de réinstallation et d’indemnisation des personnes touchées par la construction du barrage de Samendéni. Cette rencontre s’inscrit dans une série de concertations initiées par le PDIS en vue de faciliter le déguerpissement des populations dans le cadre de la réalisation du barrage de Samendéni.

Les populations et les infrastructures qui se trouvent dans la zone d’implantation du futur barrage de Samendéni vont être déplacées. Elles seront réinstallées sur de nouveaux sites. Pour bien mener l’opération de recasement, la coordination du PDIS a commandité une étude qui ont recensé les personnes et les biens qui seront touchés par la construction du barrage en vue de leur indemnisation. Il ressort de l’inventaire que 10 villages seront affectés par le barrage, 4 de ces villages seront totalement déplacés.

Il s’agit de Diéfourma, Banankorosso et Magafesso dans le département de Karangasso-Sambla, province du Houet et de Sinfra dans la commune de Banzon, province du Kénédougou. Au total, 3 084 ménages, soit environ 27 756 personnes seront ainsi affectées par la construction du barrage de Samendéni. Elle va également absorber 29 527 hectares de champs et toucher des vergers où ont été recensés 424 575 pieds dont 64,45% sont des bananiers et des papayers. 29 fosses fumières aménagées et un lac d’élevage de grenouilles ont été répertoriés auxquels s’ajoutent d’importantes infrastructures socio-éducatives et des lieux de culte. 39 fétiches, 30 mosquées, 26 lieux sacrés et 9 églises se trouvent dans la zone du futur barrage. Les familles et les réalisations individuelles à déplacer seront dédommagées. Le coût des indemnisations est évalué à 3 934 604 005 F CFA. 2 434 898 313 F CFA sont destinés au dédommagement des vergers et 1 499 705 692 F CFA pour les infrastructures. Pour ce faire, 8 sites ont été choisis pour abriter les déguerpis.

Un déguerpissement en deux étapes

Le déplacement se fera en deux vagues. La première concerne les résidants des villages localisés dans l’axe du barrage et la deuxième, ceux qui courent le risque d’être inondés après la construction du barrage et avant la mise en service du réservoir d’eau. Un comité d’indemnisation et de réinstallation sera incessamment créé et le transfert des populations aura lieu probablement au cours du 2e semestre de 2009. Avant la mise en œuvre de tout ce processus, le PDIS a entrepris une série de concertations avec tous les acteurs impliqués dans la construction du barrage de Samendéni afin qu’ils s’approprient la stratégie de réinstallation et d’indemnisation des déplacés. La première a eu lieu le 5 décembre 2008 et a regroupé, notamment les services techniques, les collectivités territoriales et les projets de terrain. La deuxième qui s’est tenue les 16 et 17 décembre dernier a quant à elle, concerné les représentants des villages touchés par le projet de construction du barrage, des communes urbaines et rurales et les personnes- ressources.

La stratégie d’opérationnalisation de la réinstallation et de l’indemnisation des personnes affectées par la construction du barrage de Samendéni, contenue dans un document de 30 pages, a été détaillée à ceux-ci. Ils ont, à leur tour, fait des propositions et amendements pour son amélioration. A l’ouverture de la concertation le 16 décembre à Bobo-Dioulasso, le coordonnateur du PDIS, Mamadou Lamine Kouaté, a justifié l’élaboration d’une stratégie de réinstallation et d’indemnisation avant d’inviter les populations de la zone du futur barrage à y adhérer. C’est le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Temaï Pascal Benon qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Le barrage de Samendéni sera installé sur le fleuve Mouhoun. Il doit comprendre une digue et ses ouvrages, une centrale hydroélectrique et ses annexes, une zone agroindustrielle d’une superficie de 100 hectares, un plan d’eau de 192 km2, une zone écotouristique, des voies et réseaux divers et des périmètres irrigués de 21 000 hectares.

Il aura une capacité de plus d’un milliard de m3 d’eau et sera le troisième plus grand barrage du Burkina. Son coût de réalisation est estimé à 260 milliards de F CFA. Une fois achevé, le barrage de Samendéni aura d’importantes retombées économiques et environnementales tant dans sa zone d’implantation que dans l’ensemble du Burkina.

Adaman DRABO

Sidwaya