Blaise Compaoré à l’OMC : Le dossier du coton africain remis sur la tableAprès le siège de l’Union internationale des télécommunications, le 12 novembre 2008, le président du Faso, Blaise Compaoré, a mis à profit son séjour en Suisse pour avoir une séance de travail, le 13 novembre, avec le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, au siège de cette institution internationale, sis au centre William Rappard à Genève. Comme il fallait s’y attendre, les échanges ont essentiellement porté sur le dossier du coton au moment où les négociations piétinent. « Si nous, pays pauvres, pays les moins avancés, nous n’avons pas accès au marché du fait des subventions, de certaines distorsions du marché mondial, il va nous être difficile d’organiser notre développement », a soutenu le président du Faso au siège de l’OMC, peu après la séance de travail qu’il a eue avec son directeur général, Pascal Lamy. Blaise Compaoré a ainsi remis sur le tapis son combat « pour plus d’équité et de justice dans le commerce mondial ». Son interlocuteur a reconnu la justesse du combat surtout que le sujet du coton est « fondamental pour le Burkina et un certain nombre de ses voisins » et « poussé » par l’ensemble de l’Union africaine, du groupe des Pays les moins avancés (PMA) et les pays ACP (ndlr : Afrique, Caraïbes, Pacifique). L’espoir est cependant permis puisque, soutient Pascal Lamy, « les Américains ont dit qu’ils étaient prêts à un compromis qui réduirait très substantiellement la partie de leurs subventions qui perturbe les échanges ». Le président du Faso est également optimiste quant à l’issue des négociations même s’il affirme qu’il ne se fait pas d’illusions. Cet optimisme réservé est motivé par le fait que « nous sommes dans un monde où les intérêts des uns et des autres ne sont pas toujours convergents ». Aussi prône-t-il le dialogue permanent pour sortir de l’impasse actuelle dans le cas du dossier du coton tout en continuant « à se battre ». Le vœu du chef de l’Etat burkinabé est qu’une solution soit trouvée « avant le départ de l’administration américaine actuelle », comme il l’a dit de vive voix, le 12 novembre en fin de soirée, au président du comité de négociations sur l’agriculture de l’OMC chargé de la question du coton, Crawford Falconer, par ailleurs ambassadeur de Nouvelle Zélande auprès de l’OMC. Le même dossier du coton a amené le président Blaise Compaoré à recevoir en audience les ambassadeurs du Niger, des pays membres de l’initiative sectorielle en faveur du coton (C4) que sont le Bénin, le Mali, le Tchad et le Burkina. Ces diplomates étaient conduits par l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à Genève, Guy-Alain Gauze, par ailleurs coordonnateur des ambassadeurs africains auprès de l’OMC. Ceux-ci ont, d’après les déclarations du diplomate ivoirien à la fin de l’audience, reçu des instructions en ce qui concerne le dossier du coton. Urbain KABORE, Envoyé spécial à Genève Sidwaya |