Blaise Compaoré aux Nations Unies : Le Burkina pour la valorisation de la pratique de la médiationIl était 15 h 05mn heure locale, soit 19 h 05 GMT, lorsque le président du Faso, Blaise Compaoré a fait son entrée dans la prestigieuse salle du Conseil de sécurité où avaient déjà pris place le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon et l’ensemble des membres du Conseil de sécurité. Entouré du Ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération régionale M. Alain Bédouma Yoda et des ambassadeurs du Burkina auprès des Nations Unies et à Washington, le chef de l’Etat burkinabè a présidé en personne 1 heure et 15 mn durant, la présidence du Conseil, le Burkina assurant ce mois de septembre, la présidence de l’organe décisionnel de l’ONU. Le clou de cette réunion de haut niveau du Conseil de sécurité est la déclaration qu’il a faite sur le thème : "Médiation et règlement des conflits". Après avoir salué la présence des délégations qui témoigne de l’intérêt qu’ils portent aux travaux du Conseil de sécurité et à l’impératif de règlement des conflits par des moyens pacifiques. Le Secrétaire général a ensuite pris la parole après le Président du Faso pour lui exprimer sa satisfaction et le féliciter pour ses multiples actions de facilitation. Pour Ban Ki-moon, il n’y a pas de mission plus noble que d’aider à résoudre des conflits de manière pacifique. Sont intervenus ensuite tour à tour, M. Lackdar Brahimi, le président de Panama, le Premier ministre de Croatie, le ministre des Affaires Etrangères de Belgique, le ministre des Affaires Etrangères d’Afrique du Sud, celui de l’Indonésie, d’Italie, de France, de Russie, de Grande Bretagne, du Vietnam…Tous ont remercié le Burkina Faso et son président pour avoir initié cet échange qui a permis de réfléchir sur ce thème important de la médiation et du règlement des conflits. Voici en intégralité la déclaration du Président du Faso.
Excellences Mesdames et Messieurs les membres du Conseil ; Les conflits qui secouent toutes les régions du monde interpellent les Etats dans leur ensemble, les organisations ainsi que les citoyens de notre planète en vue de leur règlement à travers des mécanismes performants. En vous conviant à cette réunion de très haut niveau sur le thème “Médiation et règlement des conflits”, nous souhaitons mettre en relief la nécessité du recours aux voies pacifiques comme mode privilégié de résolution des différends. Aussi, voudrais-je vous adresser mes sincères remerciements pour avoir répondu à notre invitation. Mesdames, Messieurs ; Je suis convaincu qu’au terme de nos échanges se dégagera une convergence de vues sur notre quête permanente de la paix par les moyens pacifiques. Honorables invités ; En relation avec le thème de notre rencontre, je souhaiterais partager avec vous quelques considérations qui m’apparaissent fondamentales. Elles peuvent contribuer efficacement au règlement des crises par une médiation de proximité, car plus imprégnées des réalités et premières bénéficiaires du rétablissement de la paix. Les partenaires bilatéraux ou multilatéraux devraient accompagner de manière proactive tout processus de médiation en confortant le leadership du médiateur et en appuyant de façon opportune et adéquate chaque étape du processus. Mesdames, Messieurs ; Tirant leçon de notre expérience en cours, je puis affirmer que les avancées jusque-là enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord Politique de Ouagadougou, sur la crise en Côte d’Ivoire sont en grande partie dues à l’engagement résolu des signataires dudit accord, à l’appui sans faille du Conseil de sécurité et du Secrétaire général de l’ONU, ainsi qu’à la grande disponibilité des pays et institutions qui ont soutenu nos efforts. Mesdames, Messieurs ; La médiation requiert une confiance et une coordination soutenues entre le médiateur, les parties prenantes au conflit, les acteurs locaux et l’ensemble des partenaires. Mesdames, Messieurs ; De notre expérience de médiation dans les crises, trois éléments essentiels méritent d’être retenus : La pleine adhésion des protagonistes à un processus de médiation et la mise en place de mécanismes de suivi engagent le médiateur à rester utilement à leurs côtés et à leur écoute, à la fois comme accompagnateur, interface et interlocuteur neutre de la communauté internationale. Excellences ; La multiplicité et la diversité des initiatives de médiation dans un même conflit posent la question cruciale de leur harmonisation et de leur coordination. C’est pourquoi, je salue les efforts conjugués de l’ONU et de l’Union africaine dans la recherche de solutions durables à la crise au Darfour. Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ; Le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde exige un environnement international propice à l’émergence d’une culture de dialogue permanent, structuré et dynamique qui assurerait une prévention plus efficace des conflits, mais aussi et surtout leur gestion et leur résolution rapide. A toutes les délégations, j’exprime ma profonde gratitude pour le soutien qu’elles ont apporté au projet de déclaration soumis par le Burkina Faso qui sanctionnera nos travaux. Je vous remercie. Sidwaya |