Liste du patrimoine mondial : 27 nouveaux sitesLe Comité du patrimoine mondial (CPM) de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), composé de 21 experts, s’est réuni à Québec (Canada) du 2 au 10 juillet à l’occasion de sa session annuelle pour choisir, parmi les sites proposés, ceux qui méritent d’être distingués pour leur"valeur universelle exceptionnelle"... Quarante-sept sites naturels ou culturels étaient en lice pour l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO ; le CPM devait aussi examiner l’avenir des sites en péril. Les travaux ont été présidés par le Canada (qui compte sur son territoire, 14 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial), par l’intermédiaire de Christina Cameron, directrice générale des lieux historiques naturels à Parc Canada et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti, à l’Université de Montréal. Treize sites naturels (13) et trente quatre (34) sites culturels étaient en lice pour l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO lors de la session. Ils ont été proposés par 41 pays dont pour la première fois le Kirghizstan, la Papouasie- Nouvelle-Guinée, Saint-Marin, l’Arabie Saoudite et le Vanuatu. Les candidatures sont examinées par deux instances consultatives : les biens culturels par le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et les biens naturels par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui transmettent leurs recommandations au Comité. Le Centre international d’études pour la préservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) fournit un avis d’expert sur la préservation et propose des formations en techniques de restauration. Autrement dit, chaque site est visité préalablement par une équipe d’experts qui a évalué ses qualités intrinsèques et le plan de gestion présenté par les autorités. Les délibérations ont été suivies par plus de 800 participants, y compris des médias et des observateurs. Le Comité inscrit chaque année au maximum une trentaine de nouveaux sites à la liste créée à partir de la Convention de l’UNESCO de 1972 sur la protection du patrimoine mondial. En 2007 par exemple, 22 sites avaient été inscrits. Les heureux élus de 2008 En juillet 2008, le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a sélectionné 19 nouveaux sites culturels et huit sites naturels, qui méritent d’être distingués pour leur "valeur universelle exceptionnelle" (voir encadré). Les pays suivants ont fait leur entrée sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO avec l’inscription de leur premier site : l’Arabie saoudite, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Saint-Marin et le Vanuatu. Quid du patrimoine en péril ? Les experts se sont aussi penchés sur l’état de conservation des 30 sites inscrits sur la liste du Patrimoine en péril. Il s’agit de sites menacés par des catastrophes naturelles, par le pillage ou encore par un tourisme de masse mal contrôlé. Ces menaces pourraient avoir un impact négatif sur les valeurs universelles pour lesquelles ces sites ont été inscrits sur la liste du Patrimoine mondial. Ces lieux ne sont pas uniquement situés dans des pays dits « en voie de développement ». Ainsi, on y retrouve le paysage culturel de la vallée de l’Elbe, à Dresde, en Allemagne, que les autorités locales persistent dans leur intention de construire un pont enjambant le fleuve à cet endroit. On y trouve également la vieille ville d’Istanbul, classée depuis 1985 au Patrimoine mondial, mais à laquelle l’UNESCO avait lancé un avertissement en 2006 en raison des ravages d’un urbanisme anarchique. Et les ruines de Loropéni En rappel, le dossier de Loropéni a été soumis à la 30e session du CPM qui s’est déroulée à Vilnius du 8 au 16 juillet 2006. Les experts de l’UNESCO avaient décidé de renvoyer le dossier. Cela signifie que le site a des valeurs, mais que le dossier présente quelques lacunes. Le comité avait alors demandé au Burkina Faso, entre autres :
Lorsqu’un dossier est renvoyé, il peut être présenté de nouveau dans un délai n’excédant pas trois ans. En effet, au terme de l’article 159 des fondamentaux, « …Une proposition d’inscription renvoyée qui n’est pas présentée au Comité dans les trois ans suivant la décision initiale du Comité est considérée comme une nouvelle proposition d’inscription quand elle est de nouveau présentée pour examen… ». Cela signifie que le dossier de Loropéni qui n’a pas été présenté en 2007 ni en 2008 doit être impérativement soumis avant le 1er février 2009, à 17h, heure de Paris. Deux grands critères entrent en cause pour évaluer la nomination éventuelle d’un site ; il s’agit de sa "valeur universelle exceptionnelle", mais aussi du plan de sauvegarde et de gestion. Une équipe de recherches mise en place le 18 janvier 2008 par arrêté 2008-004/MCTC/SG/DPC travaille pour le premier volet. Espérons qu’avant la date limite pour le dépôt du dossier, un plan de sauvegarde et de gestion actualisé sera disponible. Ce plan de gestion devra surtout comprendre un décret considérant le site de Loropéni comme un site majeur du pays. En effet, sera-t-il possible que l’UNESCO élève un site au rang de patrimoine de l’humanité si dans un pays, ce site n’a pas de protection juridique tel un décret sur la liste indicative ? En rappel, une liste indicative est un inventaire des biens que chaque Etat a l’intention de proposer pour inscription au cours des années à venir. Enfin, souhaitons qu’à quelques mois de la prochaine session, un vaste plan de communication mobilise tous les Burkinabè sur le dossier. Nouveaux biens culturels inscrits au cours de la 32e session :
Nouveaux biens naturels inscrits à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au cours de la 32e session :
Extension de sites déjà inscrits sur la liste du Patrimoine mondial :
Dr Lassina Simporé, L’Observateur |