CDP : Les refondateurs persistent« Camarades militants et sympathisants du CDP, Burkinabé de bonne foi et de bonne volonté, il vous a été donné de prendre connaissance, par l’entremise des medias publics et privés, des échanges épistolaires entre le groupe dit des Refondateurs et la direction de notre Parti. Notre intention a toujours été de provoquer des débats à l’interne autour des problèmes qui minent la santé de notre grand parti, le CDP. Des commentaires malveillants et des insinuations injurieuses et calomnieuses du genre : « Pourquoi attendre douze (12) ans pour réagir ? Pourquoi attendre d’être débarqués des postes juteux pour commencer à critiquer la direction du Parti ? Pourquoi… ? Pourquoi ? », ont inondé les organes de presse ces temps ci, sans que cela nous étonne outre mesure, et pour couper court à l’intoxication et à la désinformation dont nos détracteurs sont spécialistes, et surtout vous apporter l’information juste, nous nous sommes résolus à vous adresser ce message militant pour permettre à chacun(e) d’avoir un éclairage prospectif de la situation de crise que vit notre Parti. Mais il faut toujours se rappeler que comme le camarade Pierre Tapsoba a eu à le dire dans l’Hebdo N°60 du 5 au 11 Mai 2000, P.9, « Nous ne sommes pas de ceux qui braillent à tout va et à tout vent, qui s’exhibent pour un oui ou pour un rien » DE LA QUESTION DES OUVRIERS DE LA 25ème HEURE Il est bon de rappeler que le CDP n’est pas et n’a jamais été l’ODP/MT rebaptisé. Il est donc malsain et injuste de baptiser certains militants « ouvriers de la première heure », d’autres « ouvriers de la onzième » et d’autres encore « ouvriers de la vingt- cinquième heure ». Aucun de tous les membres fondateurs qui ont porté le CDP aux fonts baptismaux en Février 1996 ne peut être traité d’ouvrier de la 25ème heure. Nous avons démarré, ensemble, en même temps, le CDP les 5-6 Février 1996. Aujourd’hui encore comme en 1996, des difficultés apparaissent. Il ne sert à rien de vouloir fermer les yeux et nier l’évidence. La mal cause, l’arrogance et le mépris des autres ne sauraient constituer la bonne thérapie. Et le CDP, en tant que parti majoritaire, c’est-à-dire, celui en qui le peuple burkinabè a confié sa destinée, ne saurait croiser les bras. Nous insistons, nous persistons et nous signons : le CDP doit constituer une force de propositions. Nous maintenons que notre Parti reste atone et aphone devant la crise actuelle, comme ce fut le cas en 1998, 1999, 2000 et au temps fort de la crise ivoirienne. Même la grande mobilisation de soutien au Président Blaise Compaoré à son départ pour Marcoussis et à son retour de Marcoussis a été le fait d’initiatives privées, de bonnes volontés, de jeunes patriotes, et non de la direction du CDP, même si de nombreux militants de notre Parti, patriotes sincères et convaincus ont pris une part très active à ces manifestations de soutien au Président Blaise Compaoré, au moment où il en avait le plus grand besoin. Cest pourquoi, dans une adresse au Secrétaire National du Congrès pour la Démocratie et le Progrès, datée du 22 Mai 2003, René Emile Kaboré, alors député à l’Assemblée Nationale, et ancien Président du PACT-LS, écrivait : Ces jeunes sympathisants du Président se sont montrés plus patriotiques, plus soucieux de la protection du Président et de la stabilité de nos institutions que le CDP lui-même. » Aujourd’hui, il est difficile de nier que les instances et structures du parti se trouvent comme plongées dans une léthargie intellectuelle. Comment comprendre que notre grand parti, le parti qui regroupe le plus grand nombre d’intellectuels, de penseurs, d’économistes, de sociologues, etc., et qui peut mobiliser la plus grande expertise nationale, semble incapable de formuler quelques propositions de sortie de crise ? DU REPROCHE D’AVOIR ATTENDU DOUZE ANS AVANT DE REAGIR Ce reproche est fort légitime, et ceux qui le font sont fondés à le faire. Cependant, ce reproche va à l’endroit de la direction du Parti, car nous n’avons pas attendu douze ans pour donner nos points de vue sur la vie du Parti.Nous avons toujours eu le courage de nos opinions et de nos propositions au sein du Parti. Déjà en 2000, Pierre Tapsoba, dans l’Hebdo N°60 du 5 au 11 Mai 2000 P.9, mettait en garde contre certaines pratiques de certains hauts responsables du Parti : « Malheureusement, il se trouve qu’un certain nombre de réalités internes handicapent le développement positif de ces remous dans le sens de l’unité d’objectifs du parti. Il en est ainsi, d’abord, des convictions idéologiques refrénées de certains militants de première ligne qui, marxistes invétérés n’ont emboîté le pas de la social démocratie que parce que le Président Blaise Compaoré l’a voulue et que hors du parti de Blaise Compaoré ils ne seraient que l’ombre d’eux-mêmes. Ils sont là tapis, entretenant des velléités de remise à l’ordre du jour de certaines méthodes marxistes de direction de l’époque des CDR. Il en est ainsi, ensuite, de tous ceux-là qui se positionnent pour l’après Blaise, qui considèrent qu’ils sont les seuls à avoir l’étoffe pour succéder à notre Président, et qui s’entourent d’une clique d’inconditionnels, créant ainsi des baronnats. Si des baronnats d’animation plurielle de l’orientation du parti peuvent être constructifs, des baronnats de défense d’ambitions personnelles souvent démesurées ne peuvent que fragiliser le parti, chaque baron passant son temps à ourdir des chausse-trappes pour les barons adverses. Il en est ainsi, ensuite, enfin, du manque d’engagement miltant réel de la plupart des adhérents du CDP ». Trois années plus tard, dans son adresse au Secrétaire National du Congrès pour la Démocratie et le Progrès, du 22 Mai 2003, René Emile Kaboré, donnait une bonne description des causes de la mauvaise gestion du pouvoir par le CDP dont les principales sont : « une vision réductrice, le règne de la pensée unique, le déficit de la démocratie interne, des décisions non exécutées, une mauvaise gestion des cadres du parti, etc. » Il est bon et opportun de rappeler ici que certains aspects des problèmes et des insuffisances fonctionnelles du parti, objet de nos lettres et de nos mémorandums adressés à la direction de notre Parti, avaient déjà du reste été identifiés et stigmatisés dans le Rapport sur le Thème du premier congrès ordinaire du CDP, tenu du 30 Juillet au 1er Août 1999. Ce que nous disons n’a rien de contraire, comme vous pouvez le constater vous-mêmes en parcourant la synthèse ci-dessous des travaux de la Commission sur le Thème : « En dépit de ces acquis éminemment positifs qui ont stabilisé la vie politique, économique, sociale et donné une image et un crédit importants à notre pays sur le plan international, il faut reconnaître que notre parti et le Gouvernement ne sont pas exempts de toutes critiques dans la conduite générale des affaires. Pire, il apparaît parfois que nous sommes nous-mêmes militants du Parti, les artisans acharnés de notre propre ruine, tant certaines questions sont gérées avec laxisme et légèreté, au niveau de l’Etat et du Parti……..Il nous faut être clairvoyants, perspicaces et hautement conscients des enjeux actuels. C’est pourquoi notre Parti doit tout mettre en œuvre dans le calme et la sérénité pour agir avec maîtrise et objectivité sur les évènements en leur trouvant les solutions les meilleures. Il faut pour cela que le Parti lui-même soit solide, lucide et qu’il aborde les questions internes de gestion, d’organisation et de direction avec la conscience la plus aiguë et l’objectivité la plus rigoureuse. (P.5 et 6 du Rapport) Manque de cohésion interne ; Insuffisance de démocratie interne dans le fonctionnement ; Manque de coordination dans l’action du Parti en matière de gestion des affaires publiques ; Insuffisance d’information et de formation des militants ; Léthargie des structures aussi bien en province qu’au centre ; Nombre pléthorique des structures dirigeantes ; Conflits de compétence des structures ; Absence de politique syndicale et associative claire et efficace ; Non application stricte des textes fondamentaux ; Manque d’une politique adéquate de gestion des cadres. » (P. 6 et 7 du Rapport) « Il nous faut réfléchir profondément à ces maux, car ils ne sont pas apparus soudainement comme par génération spontanée ; il nous faut non seulement les décrire, mais aussi les analyser et surtout y trouver des solutions justes, sans subjectivisme et sans agressivité. Quels sont les principaux maux, quelles sont leurs causes réelles et comment les solutionner ? Pour répondre à ces questions, il est fort opportun d’analyser le type de parti qu’est le CDP, comment il est né et a évolué, et répondre à la question de savoir, de quel type de structuration du parti avons-nous besoin dans la situation actuelle ? Comment l’obtenir ? De quels types de direction politique avons-nous besoin ? De quel type de militant avons-nous besoin ? C’est dans l’examen critique qui met au centre la critique et l’autocritique franche, directe et ouverte que nous répondrons aux questions urgentes de l’heure. » (P. 7 du Rapport) « Le Patriotisme : Il est la base de notre appartenance au Parti. Le militant qui n’aime pas son pays, ne se bat pas pour lui et est prêt à la compromission pour des intérêts égoïstes et personnels face à la défense de son pays, ne mérite pas le titre de membre du Parti. Epouser la social-démocratie dans un pays sous-développé, c’est lutter contre l’injustice, entre Etats et entre les hommes dans un même pays. L’intégrité morale : ……La libéralisation aidant, la vie sociale et économique burkinabè a connu des bouleversements profonds avec en toile de fond, la course effrénée au profit et à l’enrichissement. Comme une année après le congrès, aucune suite n’a été donnée aux recommandations, pourtant pertinentes, adoptées par la plénière, nous avons adressé un mémorandum de rappel à la direction de notre Parti en date du 15 Février 2000 dont voici quelques points saillants : « Dans son message à la nation en date du 19 Octobre 1987, le Chef de l’Etat invitait tous les patriotes et progressistes de notre pays à s’investir politiquement dans le processus de démocratisation qu’il entendait instaurer en vue de mettre fin à plusieurs années de régime d’exception. En dépit de la situation de peur généralisée qui prévalait à l’époque, cet appel a été entendu par des patriotes convaincus qui ont décidé de contribuer à la nécessaire et indispensable démocratisation de notre vie nationale. Ainsi naquit la Convention Nationale des Patriotes Progressistes/Parti Social Démocrate (CNPP/PSD). Nonobstant les difficultés inhérentes à l’instauration de tout processus de démocratisation et faisant fi de toutes sortes d’intimidations et de menaces, les dirigeants de la CNPP/PSD prirent leur responsabilité devant l’histoire en adhérant au Front Populaire, malgré l’appréhension de nombre de ses militants et sympathisants. Avec courage et détermination, elle y a tenu à défendre ses convictions politiques au prix de son exclusion du même front populaire. Avec abnégation, elle a démontré sa maturité politique par la poursuite de son combat pour l’instauration d’une véritable démocratie en participant activement et pleinement à la rédaction de l’avant projet de Constitution. A l’avènement de la Quatrième République, la CNPP/PSD, convaincue de la fragilité de notre processus démocratique, continua à participer activement à sa consolidation par sa présence effective à l’Assemblée Nationale et au Gouvernement. Malheureusement, cette clairvoyance n’a pas été comprise par certains de ses militants qui prêchaient le radicalisme et quittaient ses rangs. La recherche de l’intérêt national qui s’imposait à la CNPP/PSD comme la seule bataille qui méritait la mobilisation des énergies politiques allait connaître sa concrétisation en 1996. Ainsi le 6 Février 1996, alors même que les déchirements politiques de 1991 étaient encore fumants de divisions, de haines et de tensions sociales aussi graves les unes que les autres, la CNPP/PSD s’est fait violence avec douze autres formations politiques pour créer un parti de l’unité : le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). L’option sociale démocrate du CDP a déterminé grandement l’adhésion de la CNPP/PSD à l’appel lancé par le Président du Faso en vue du rassemblement des patriotes et progressistse pour le combat de la Démocratie et du Développement. Toutes les conditions semblaient réunies pour engager notre parti vers des lendemains meilleurs. La création du CDP par la fusion de plusieurs partis d’horizons divers et sous la bannière de la sociale démocratie a suscité beaucoup d’espoir au sein des populations des villes et des campagnes soucieuses de voir enfin la classe politique burkinabè abandonner les luttes multiformes pour s’orienter résolument vers l’élaboration et la réalisation de véritables programmes de développement économique et social qui situe l’homme au centre des préoccupations comme le dicte notre profession de foi. L’acceptation des structures provisoires dirigées par les secrétaires généraux de l’ex-ODP/MT traduisait les renoncements acceptés par les autres partis fusionnés dans le CDP pour prendre le même chemin et regarder dans la même direction. Après quatre années d’existence et de vie politique au sein du CDP, les constats suivants constituent des faits troublants et frustrants qui perturbent de plus en plus l’engagement sans réserve des militants de l’ex-CNPP/PSD : La persistance de refrains du genre « vous nous avez rejoints, contentez-vous de nous suivre » serinés par des militants de l’ex-ODP/MT ; Les méthodes de travail et le manque de transparence dans la gestion du Parti ; La marginalisation sélective des dirigeants et cadres de l’ex-CNPP/PSD dans les nominations aux hautes fonctions politiques et administratives ; L’absence quasi-totale d’anciens responsables de l’ex-CNPP dans les structures locales dites consensuelles. Au vu de ces quelques constats résumés, il apparaît indispensable que le Parti écoute cette frange de notre électorat en prenant en compte les principes cardinaux de notre profession de foi, en associant les hommes et les femmes ayant à cœur l’exécution du programme de développement solidaire tel que prôné par le Chef de l’Etat. La direction du Parti devra donc envisager des mesures hautement politiques permettant à tous les militants CDP, sans exclusive, de se sentir considérés et pris en compte dans l’intérêt général de notre Parti le CDP ». (Ouagadougou le 15 Février 2000) DU COMBAT POUR LES POSTES JUTEUX Il faut reconnaître que les militants de l’ex-CNPP n’ont jamais eu l’œil gourmand, et c’est là leur moindre défaut, comme Pierre Tapsoba le reconnaissait en 2000 : Nous avons participé au gouvernement du Front Populaire avec d’autres partis en 1991. Mais moins de trois mois après notre entrée au gouvernement, les représentants de la CNPP/PSD, ont démissionné du gouvernement pour non prise en compte de leurs convictions. (Cf. Forum de Réconciliation Nationale.) Nous avons une haute idée de la participation à un gouvernement : on n’y va pas pour une quelconque soupe ou pour des morceaux viandeux ; on y va par conviction, foi, compétence, patriotisme et volonté de faire quelque chose pour son pays. S’il s’agissait de gens affamés qui accourent à la soupe, comment comprendre que des camarades comme Pierre Tapsoba et Oubkiri Marc Yao, après une période de « dégagement » de huit (8) ans, c’est-à-dire, huit (8) ans sans salaire, quittent, à l’époque, la « table du banquet » avant d’avoir pris une cuillerée de soupe ? De la même manière,en 2007, malgré la certitude d’être élus, pour une question de principe, les camarades Boly Moussa, Pierre Tapsoba et Oubkiri Marc Yao ont refusé d’être sur la liste nationale, avec le classement qui leur a été imposé. Nous voudrions rappeler à certains jeunes qui écrivent contre nous dans la presse, « au hasard », sans discernement, sans esprit de suite, et quelques fois sans intelligence, que nous avons fondé le CDP avec d’autres partis politiques en 1996, par conviction et par libre choix. Nous y sommes par conviction et par libre choix. Nous y sommes parce que nous sommes attachés à la maison commune que nous avons peiné à construire. Nous y sommes, parce que nous sommes conscients que nous constituons aussi quelques « poteaux porteurs » dont le retrait volontaire ou la dynamitation peut causer l’effondrement de l’édifice. Nous y sommes et nous entendons y demeurer, parce que nous ne voulons pas détruire ce que nous avons construit au prix de mille sacrifices et renoncements. Nous y sommes et nous entendons y demeurer, parce que nous avons été témoins d’hémorragies qui, si elles devaient être suivies d’autres de même magnitude et amplitude, provoqueraient, à coup sûr, la mort de notre parti, par asphyxie, c’est-à-dire, par manque d’air et d’oxygène. Les militants qui n’ont pas une mémoire de poule ont certainement à l’esprit ce que des camarades et anciens camarades ont souffert de la pratique du sectarisme, de l’intolérance, de la pensée unique qui gangrène notre parti : au Houet, à la Comoé, au Yatenga, au Goulmou, au Sahel, au Boulgou, au Zoundwéogo, au Boulkiemdé, au Nayala, au Zondoma, etc. Nous y sommes et nous entendons y demeurer, parce que nous sommes fondateurs du CDP. La seule personne qui peut prétendre à une paternité au-dessus de la nôtre, c’est le Président Blaise Compaoré, pour avoir eu l’idée et l’initiative en 1996. Quitter ou ne pas quitter le CDP n’est pas la question. Observez toute la galaxie de partis se réclamant de la mouvance présidentielle : ils sont animés par d’anciens militants ou sympathisants du CDP qui ont été poussés à la sortie par les pratiques anti-parti de hauts responsables de notre parti. Tous les « mouvanciers » ont un dénominateur commun : l’attachement à la démocratie et le soutien au Président Blaise Compaoré. Et ça, ça doit nous faire réfléchir. Il n’est pas superflu de rappeler ici, ce que Pierre Tapsoba déclarait dans l’Observateur Paalga N°6530 du Jeudi 1er Décembre 2005 : « De toutes façons nous disons que nous sommes au CDP, non pour des individus, mais pour une idéologie. Nous sommes au CDP parce qu’il y a pratiquement le vrai patron du CDP, qui est le Président Blaise Compaoré, et que ce dernier n’est pas comme ces autres qui sont là et qui briment leurs semblables. Le Président Compaoré, lui, est honnête ! Lorsqu’il est au courant des choses qui se passent et quand on lui dit, il réagit immédiatement. Je répète donc que nous sommes au CDP pour le Président Blaise Compaoré, et non pour ces individus qui ne nous aiment pas. » DE LA NON REPRESENTATIVITE DE L’EX CNPP/PSD Quant à tous ceux qui gesticulent aujourd’hui, prétendant que la CNPP/PSD ne représentait rien, nous les invitons à relire le bref aperçu historique publié par le bulletin spécial du 1er Congrès Ordinaire du CDP, (du 30 Juillet au 1er Août 1999) le « Sursaut », organe du CDP, en page 3 : « Le CDP est né le 5 Février 1996, de la fusion, principalement, du parti majoritaire de l’époque, l’Organisation pour la Démocratie Populaire/Mouvement du Travail (ODP/MT) et d’un des plus significatifs partis de l’opposition, la Convention Nationale des Patriotes Progressistes/Parti Social Démocratique (CNPP/PSD). Une myriade de partis se situant entre ces deux pôles tels que le RDD/RDA et le PACT-LS avaient été de l’opération. Véritable coup de tonnerre dans le microcosme politique, cette fusion transfigurait le paysage politique national au point que certains analystes en avaient mangé leur chapeau, surpris qu’ils ont été. La conséquence première a été le coup de massue asséné à l’opposition qui perdait, avec le départ de la CNPP/PSD, l’une de ses mamelles nourricières et surtout quelques uns de ses ténors les plus crédibles au plan national et international. Cette fusion avait été concoctée au plus haut sommet et avait fait l’objet de grands débats houleux au niveau de la direction de ces deux partis. Quant aux autres, ils trouvaient dans le CDP naissant, l’affirmation d’une identité qu’ils avaient du mal à cadrer entre les actions hégémonistes de l’ODP/MT et le large rassemblement du Président Compaoré, le véritable fondateur du Parti. » DE LA FUITE DES INFORMATIONS DANS LA PRESSE. Comme il vous a été donné de constater à travers notre développement, nous avons adressé des correspondances à la direction de notre Parti en 2000, 2003, 2005, 2007 et 2008. Tout cela est resté entre nous et la direction du Parti. Si notre intention était d’étaler le linge sale du Parti au marché, nous l’aurions fait depuis fort longtemps. Nous avons toujours recherché les débats à l’intérieur du Parti, vainement. EN CONCLUSION Nous tenons à rappeler, ici, à l’attention de ceux qui écrivent, par ignorance ou par méchanceté, que nous avons « attendu d’être chassés de certains postes pour nous en prendre à la direction du Parti », que, par exemple, en 2000, date d’envoi de notre premier mémorandum, Pierre Tapsoba et René Emile Kaboré étaient Membres du gouvernement, Oubkiri Yao Marc, Ambassadeur à Accra, Moussa Boly était 2ème vice Président à l’Assemblée Nationale. En 2003, au moment où René Emile Kaboré adressait sa correspondance au Président du Parti, il était toujours député à l’Assemblée Nationale, ainsi que Amadé Taho et Pierre Tapsoba, Oubkiri Marc Yao était 1er Vice Président et Boly Moussa Questeur, pendant que Rakissouiligri Mathieu Ouédraogo était au Gouvernement. Nous n’avons donc pas attendu d’être écartés ou exclus du Parti, ou de quelques « postes juteux » pour dire tout haut ce qui ne va pas dans le parti qui est nôtre. En 2008, comme en 2007, 2005, 2003, 2000, assumant pleinement nos responsabilités, nous avons écrit à la direction du Parti pour rappeler les problèmes graves de dysfonctionnement de notre Parti. Par la suite, nous avons adressé un mémorandum donnant plus de substance à ce que nous suggérons à la direction du Parti. Tous les militants de bonne foi reconnaissent la justesse et la pertinence des questions et problèmes soulevés. Contrairement à ce que certains veulent faire croire, en nous traitant d’ingrats, nos écrits n’ont jamais été adressés à des personnes physiques, mais à la direction du Parti. Nous ne sommes pas coutumiers des attaques personnelles. Ouagadougou le 15 Juillet 2008 Pour le Groupe des Refondateurs, |