XIe Sommet de l’Union africaine : Le ministre Bassolé nommé médiateur conjoint UA-ONU pour le DarfourLe ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé vient d’être nommé, le 30 juin 2008, médiateur conjoint UA-ONU pour le Darfour. Cette nomination conjointe, Nations unies - Union africaine qui est intervenue au cours du 11e Sommet de l’Union africaine tenu à Sharm El Sheikh en Egypte fait honneur à notre pays. Sidwaya qui était sur place en Egypte, a recueilli pour vous, les sentiments et attentes du nouvel élu du système des Nations unies pour aider à la résolution du conflit au Darfour. Sidwaya (S.) : Vous avez été nommé à un poste de responsabilité au compte des Nations unies pour le Darfour, peut-on avoir beaucoup plus de précisions de vos nouvelles tâches ? Djibrill Bassolé (D.B.) : Le secrétaire général des Nations unies a annoncé, le 30 juin officiellement et publiquement, ma nomination en qualité de médiateur en chef auprès du secrétaire général des Nations unies pour le Darfour. S. : Comment percevez-vous le choix de notre pays à ce poste de responsabilité ? D.B. : Je pense qu’il s’agit là d’une reconnaissance à l’image de notre pays, de sa crédibilité, de son expertise en matière de résolution des conflits. Le choix du Burkina ne peut être qu’un honneur d’avoir à exécuter une telle mission, même si on est conscient des difficultés qu’on va rencontrer sur le chemin. Mais globalement, c’est le Burkina qui est vraiment honoré par ce choix qui a été porté sur ma modeste personne. S. : Quel sera le premier dossier que vous aurez à aborder ? D.B. : Ce sera probablement d’abord une prise de contact pour mieux connaître les hommes et le terrain, identifier les difficultés, les questions humanitaires. Avant d’entamer véritablement ce qu’on peut appeler la mise en présence des parties au conflit par délégations interposées, éventuellement dans un premier temps, de pouvoir au moins présenter aux uns les exigences des autres. Naturellement, nous espérons trouver un juste milieu. Comme on le dit souvent dans un exercice de ce genre, personne ne gagne tout, mais personne n’accepte non plus de tout perdre. S. : Vous avez parlé de solutions politiques et militaires. Qu’entendez-vous par là, dans le cadre du Darfour ? D.B. : La solution militaire concerne le désarmement, la cessation des hostilités. Quant à la solution politique, elle consiste à régler définitivement ce conflit qui a amené des groupes d’hommes et de femmes à prendre les armes contre le pouvoir central. S. : Etes-vous assuré d’obtenir les moyens adéquats pour mener à bien votre lourde mission ? D.B. : Je suis adossé à la communauté internationale. Il s’agit d’une nomination conjointe Nations unies / Union africaine et je pense qu’à ce niveau, nous aurons les moyens qu’il faut pour la réussite de cette mission. Jean Bernard ZONGO Sidwaya |