Allemagne-Turquie, c´était plus que du foot !Le duel entre l´Allemagne et la Turquie qui a eu lieu le mercredi soir à Bâle était placé dans une ambiance brûlante vu les rapports particuliers que les deux pays entretiennent. Près de deux millions de Turcs vivent en Allemagne constituant ainsi la plus grande communauté Turque en Europe. Ils sont pour l´Allemagne les Burkinabè en Côte d´Ivoire. Cette 18e Turquie - Allemagne de l´histoire, le premier dans un tournoi depuis 1954, a engendré avant le coup du sifflet une effervescence incroyable dans le pays. Les autorités de Berlin ont ainsi aménagé un espace de plus d’un kilomètre au pied de la Porte de Brandebourg afin d’accueillir 500.000 amateurs de ballon rond. Dans la capitale, comme à Hambourg, Munich ou Düsseldorf, nombre de grandes villes ont organisé des retransmissions publiques, dans des salles, des stades ou en plein air. Les risques d´incidents ont inquiété les services de sécurité allemands, mais des deux côtés, on a préféré calmer le jeu. « J´espère sincèrement qu´il n´y aura pas de provocation autour de ce match. Nous vivons ensemble en Allemagne. Ce n´est que du football » rappelait avant le coup d´envoi le sélectionneur de la Mannschaft. Le Rédacteur en chef du journal turc Hurriyet parle de « Fraternité über Alles ». La fraternité au-dessus de tout. Au-delà de l´affrontement footballistique entre les deux nations, c´était aussi un match qui a placé soudainement l´Allemagne sur la question cruciale de l´intégration. Aucun joueur d’origine turque dans la "Mannschaft" Jusque-la fin du match soldé par la victoire in extremis des Allemands, l’ambiance a plutôt été bon enfant. Aucun incident majeur n’a été signalé. Beaucoup de voitures, de taxis, de balcons ont été décorés avec les doubles drapeaux turcs et allemands, témoignant ainsi leur double appartenance. « Comme mon pays vient de perdre, je vais maintenant sans regret soutenir mon pays d´adoption, l´Allemagne » nous confie Ugurkan, gérant de supermarché á Kreuzberg. Alex Moussa Sawadogo |