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Sylvain Kaboré : "Je reste toujours disponible pour les Etalons"

mardi 17 juin 2008.

 

Il y a environ 3 ans, sa silhouette était bien visible sur les différents stades du Burkina lorsqu’il gardait les perches de l’ASFA-Y, après avoir joué avec le Stade d’Abidjan.
Aujourd’hui, le gardien de but burkinabè, Sylvain Kaboré, évolue sous les couleurs d’un club abidjanais, le Stella club d’Adjamé en Côte d’Ivoire. Il avait connu quelques passages chez les Etalons même s’il n’a pas été titulaire. Nous avons joint Sylvain Kaboré pour savoir comment se déroule actuellement sa carrière.

"Le Pays" : Depuis quand as-tu quitté le Burkina et quelles en sont les raisons ?

Sylvain Kaboré : J’ai quitté le Burkina en 2005 et ce n’était pas de ma propre volonté mais plutôt lié à l’environnement au sein de l’ASFA-Yennenga où j’évoluais. Il faut rappeler que j’étais titulaire au Stade d’Abidjan lorsque les dirigeants de l’ASFA-Y m’ont sollicité. Quand je suis venu au Burkina, j’ai fais une belle première saison, en faisant mes preuves dans les buts de l’ASFA-Y, et les dirigeants m’ont demandé de renouveler mon contrat. J’ai accepté mais auparavant, j’ai demandé que la concurrence soit saine, parce que nous étions deux, Abdoulaye Soulama et moi, à vouloir occuper le poste de titulaire de gardien de but et il y avait également l’équipe nationale. Les dirigeants ont accepté le principe et après avoir renouvelé mon contrat, j’ai connu des moments difficiles, puisqu’on ne me faisait pas jouer, alors que je méritais de jouer et je le prouvais chaque fois aux entraînements et lors des matchs auxquels je prenais part. J’ai dis aux entraîneurs et aux dirigeants que s’ils ne voulaient pas m’utiliser, qu’ils me laissent rejoindre mon club à Abidjan qui avait demandé à ce que je revienne, parce qu’il avait toujours besoin de moi. J’ai ainsi adressé un courrier au président de l’ASFA-Y dans laquelle j’ai souhaité retourner en Côte d’Ivoire, parce que je ne mérite pas le banc de touche, et il y avait pour moi, le challenge avec les Etalons. C’est ainsi que j’ai pris mon vol pour rejoindre mon ancien club à Abidjan.

Quelles sont les raisons réelles qui t’ont motivé à venir jouer au Burkina ?

Ce sont les Etalons, puisqu’entre-temps, j’avais été appelé en équipe nationale de Côte d’Ivoire mais j’ai préféré jouer pour mon pays le Burkina. J’avais une belle opportunité avec les Etalons et étant loin du pays, j’ai décidé de venir jouer pour que le peuple burkinabè me découvre davantage.

Qu’est - ce que tu es devenu après ton départ du Burkina ?

Je suis reparti au Stade d’Abidjan où j’ai passé 6 mois sans jouer, mais je continuais à m’entraîner. Quand je quittais le Burkina, j’étais encore sous contrat avec l’ASFA-Y . Les dirigeants du Stade d’Abidjan ont demandé mon Certificat international de transfert (CIT), en faisant savoir qu’ils vont rembourser ce que l’ASFA-Y m’avait versé comme prime, mais le club a demandé plus que ce que j’avais perçu. Je suis donc rentré en contact avec le président de l’ASFA-Y qui m’a fait savoir qu’avant que je ne vienne au Burkina, un autre joueur du Stade d’Abidjan, Jean- Baptiste Kaboré, qui jouait avec l’ASFA-Y, est reparti sans que son contrat n’arrive à terme. Il a dit que le Stade leur devait de l’argent qu’il devait rembourser à travers ma personne, avant de me remettre mon CIT, alors que je n’avais rien à voir avec cette histoire. Nous avons tout entrepris pour convaincre les dirigeants de l’ASFA-Y et saisi la Fédération burkinabè de football (FBF) mais en vain. Je me suis donc rabattu sur la FIFA et par la grâce de Dieu, j’ai obtenu mon CIT. Ainsi, j’ai pu jouer rien que la moitié du championnat ivoirien, et c’est en ce moment que les dirigeants du Stella club d’Abidjan m’ont sollicité. Ils avaient besoin de moi au vu de mes qualités, et ce qui m’a motivé est le challenge d’être africain qu’ils m’ont proposé. J’ai ainsi accepté de jouer au Stella.

Comment les choses se passent pour toi depuis que tu es au Stella club ?

Tout va bien et je suis titulaire. Il faut dire qu’actuellement, nous sommes 5e au classement après 12 journées et à un match de la phase aller. Mais, nous avons une bonne équipe avec de bons joueurs et je crois que nous ferons un bon championnat. Avec le mercato qui s’annonce, j’ai des propositions avec des clubs du championnat ivoirien tels que la SOA, Issia Wazzi, la JCA et bien d’autres clubs. Je vais étudier les différentes propositions, avant de prendre une décision.

Qu’est - ce qui explique que tu n’es plus appelé chez les Etalons ?

Si actuellement, je ne suis pas appelé en équipe nationale, ce n’est pas de ma faute. Je crois que la nouvelle équipe de la FBF ne me connaît pas pour l’instant et on ne pense pas trop à nous autres qui sommes hors du pays en Afrique. Je pense que la fédération et le sélectionneur national doivent se déplacer de temps à autre pour nous voir dans nos clubs respectifs.

Es-tu toujours en contact avec le football burkinabè et serais-tu prêt à répondre à un prochain appel des Etalons ?

Je suis de très près le championnat national du Burkina et cela grâce au satellite. Je reste toujours disponible pour mettre mon talent au service de mon pays si on me fait confiance en me faisant appel. S’il y a 4 ans, j’ai refusé de porter les couleurs de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, c’est parce que je porte mon pays le Burkina dans mon coeur et suis prêt à lui rendre service. Il faut dire qu’aujourd’hui, il n’est pas normal que le Burkina rate des CAN et le mondial. Pour la CAN et le mondial 2010, nous avons un grand coup à jouer et le Burkina doit être présent dans la surface du football africain. Dans ce sens, je salue et félicite mes frères Etalons qui ont réussi 2 belles victoires face à la Tunisie et le Burundi lors des 2 premiers matchs des éliminatoires CAN- mondial 2010 que j’ai suivis avec beaucoup d’intérêt. Je les encourage en espérant les rejoindre pour les prochaines batailles.

Propos recueillis par Antoine BATTIONO

Le Pays