Crise alimentaire en Afrique : Le trio FIDA, AGRA et FAO prépare une riposteUn partenariat sans précédent entre des acteurs clés du développement agricole vise à stimuler de manière significative la production alimentaire dans des régions considérées comme les "greniers à blé" de l’Afrique, de relier la production alimentaire locale aux besoins et de travailler dans les principales zones de cultures agricoles en Afrique ou dans des zones agroécologiques afin de créer des opportunités pour les petits paysans. Un accord en ce sens signé aujourd’hui marque un changement significatif dans la manière dont les principales agences mondiales travaillent avec les petits paysans pour les aider à résoudre les problèmes chroniques de l’alimentation et de la faim en Afrique. Le protocole d’accord a été passé entre l’alliance pour une révolution verte en Afrique (connue sous son acronyme anglais AGRA), la FAO, le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM), lors de la conférence de haut niveau de la FAO sur la sécurité alimentaire mondiale (3-5 2008). Plusieurs défis Parmi les défis à relever pour accélérer la production alimentaire en Afrique, citons le faible développement des marchés, le manque d’investissement et les infrastructures défaillantes dans les zones rurales. Mais des opportunités peuvent être exploitées pour lutter contre la faim chronique et les problèmes alimentaires. La priorité sera donnée à la surveillance attentive de l’environnement et à la conservation de la biodiversité, de l’eau et de la terre. Au niveau des pays, le partenariat soutiendra les efforts des gouvernements et travaillera avec les paysans et d’autres partenaires pour stimuler rapidement la productivité et les revenus agricoles. Kofi Annan "Cette initiative de collaboration fait partie de la vision stratégique d’AGRA pour établir des partenariats qui unissent les forces et les ressources des secteurs public et privé, de la société civile, des organisations paysannes, des donateurs, des scientifiques et des entrepreneurs d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur agricole", a déclaré M. Kofi A. Anna, président du conseil d’administration d’AGRA. Investir davantage Pour renverser la situation, il est nécessaire de donner la priorité à l’augmentation rapide de la productivité agricole. Plus d’investissements sont nécessaires aussi bien pour l’agriculture pluviale qu’irriguée. Les investissements sont également nécessaires pour avoir de nouvelles variétés adaptées, un meilleur accès aux semences et aux engrais, des méthodes de gestion de lutte intégrée contre les ravageurs sans nuire à l’environnement, pour réduire les pertes après récolte, et pour améliorer les infrastructures rurales, particulièrement les routes et les moyens de communication. Un défi de taille M. Jacques Diouf, directeur général de la FAO, a déclaré notamment : "Débloquer le potentiel de l’agriculture en Afrique est un défi de taille, mais il peut être relevé". Cette initiative représente une importante contribution pour réduire le nombre de plus de 200 millions de personnes affamées en Afrique subsaharienne, en stimulant la production alimentaire et la productivité et en améliorant les moyens d’existence de millions de personnes dans les zones rurales. Révolution verte "Nous espérons encourager une révolution verte en Afrique qui respecte la biodiversité et les différentes régions du continent et la grande variété des cultures du millet au sorgho dans le Sahel, des racines et des tubercules qui sont coupés à travers l’Afrique de l’Ouest humide, au maïs dans les zones d’altitude et les plaines de l’Afrique australe et orientale", a indiqué M. Annan. Message du FIDA Dans un message lu par son représentant à la cérémonie de signature du protocole d’accord, M. Lennart Bage, président du FIDA, a souligné que les petits exploitants constituent le plus grand groupe d’acteurs économiques, mais sont souvent le segment le plus pauvre de la population en Afrique subsaharienne. La contribution du PAM En tant que principal acheteur de nourriture en Afrique et dans les pays en développement, le PAM emploiera son pouvoir d’achat pour favoriser une révolution verte en Afrique et développer le marché, ce qui devrait stimuler la production agricole. L’accord de partenariat assure, en fait, aux paysans un marché sans lequel beaucoup d’efforts bien intentionnés pour augmenter la production agricole seraient condamnés à l’échec. L’année dernière, le PAM a acheté une quantité record de nourriture, pour une valeur de 612 millions de dollars, dans 69 pays en développement dont 253 millions en Afrique, particulièrement en Ouganda, au Soudan, au Kenya, en Zambie et au Malawi. Ce nouveau partenariat pourrait avoir comme conséquence de millions supplémentaires dépensés dans des zones potentielles de "greniers à blé" où se trouveraient des excédents. "Le PAM se réjouit de travailler avec AGRA, un acteur principal qui contribuera à stimuler la production agricole", a déclaré Josette Sheeran, directeur exécutif du PAM. "Ensemble, avec la FAO et le FIDA, nous pouvons améliorer considérablement la vie des petits producteurs et des paysans exposés à l’insécurité alimentaire à travers l’Afrique et contribuer ainsi à réduire la faim et la vulnérabilité". NDLR : Le surtitre et le titre sont de la Rédaction Sidwaya |