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Condamnation de "IB" : Tout le monde se frotte les mains

vendredi 6 juin 2008.

 

Quatre ans ferme. C’est la peine de prison que vient de se voir infliger Ibrahim Coulibaly dit "IB", le sergent le plus célèbre de l’armée ivoirienne. Maître d’oeuvre du coup d’Etat qui a porté le général Gueï au pouvoir, l’homme a fini par se faire une réputation de fomenteur de putschs militaires dans son pays. Toujours en cavale, IB est jugé pour la seconde fois pour le même motif.

La justice française a pris soin de maintenir son mandat d’arrêt international comme une épée de Damoclès sur la tête du colosse sergent qui veut se forger un destin politique par tous les moyens. Cette décision de justice mettra-t-elle fin à l’entêtement de "IB" qui, de faiseur de roi, veut aujourd’hui goûter aux délices du trône ? Politiquement , on pourrait dire que la justice vient de signer son arrêt de mort. Mais rien n’est moins sûr. Car l’épouvantail "IB", tant que ce dernier est dans la nature, en cavale, reste une menace pour la sérénité du pouvoir à Abidjan. Il gêne aussi Guillaume Soro, son ancien compagnon d’armes, que "IB" a toujours considéré comme un usurpateur. Laurent Gbagbo, qui s’était constitué partie civile au procès, s’est d’ailleurs désisté pour on ne sait quelle raison.

Tout au moins, cette situation arrange Paris qui se dédouane d’une certaine façon face au pouvoir de Gbagbo en soignant son image. Un gage de bonne volonté et de décrispation dans les relations franco- ivoiriennes que Gbagbo saura apprécier à sa juste valeur. Ce resserrement des liens s’inscrit, du reste, dans une dynamique nouvelle de la diplomatie française en Afrique, avec les tentatives de rapprochement avec le Rwanda et l’Angola.

Avec un tel casier judiciaire et cette menace d’être arrêté à tout moment, IB ne devrait plus être considéré comme une véritable menace politique pour Gbagbo et compagnie qui peuvent, dès lors, se concentrer sur la préparation des futures échéances électorales.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays