Question de santé : Question de volonté
Le Burkina Faso est parmi les pays les plus affectés par l’épidémie de méningite qui touche ou menace plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du centre. A la date du 1er avril 2007, 19 549 cas suspects de méningite ont été enregistrés dans les formations sanitaires. Sur ce chiffre, il y a eu 1 337 décès. Selon l’ONU, en 2007, le Burkina Faso avait été le plus durement touché avec 75% des morts suite à la méningite dans neuf pays ouest-africains. Le 5 mars 2008, Alain Yoda, le ministre d’Etat, ministre de la Santé, faisait le point officiel suivant : 3 181 cas suspects de méningite enregistrés pour la période du 1er au 2 mars 2008 ; le seuil épidémique de 10 cas pour 100 000 habitants en une semaine franchi dans 5 districts sanitaires (Kaya, Réo, Orodara, Boromo et Séguénéga) ; le seuil d’alerte de 5 cas pour 100 000 habitants dépassé dans 9 autres (Barsalogo, Nanoro, Mangodara, Boulsa, Solenzo, Toma, Yako, Batié et Gaoua). Le dernier bilan établi le 2 mars par les autorités faisait état de 366 décès avec un taux de létalité de 11,5%. Quand on arrive à s’échapper de la méningite, ce n’est pas pour autant qu’on est sauvé. En effet, elle peut rendre sourd, muet, aveugle ou provoquer des troubles mentaux après la guérison. * d’avoir un plan de riposte ; un plan dont elles n’ont d’ailleurs pas le budget en poche ; * d ’avoir pré positionné des vaccins dans les districts classés en « état d’alerte » ; * d’avoir même vacciné les populations menacées. * éviter autant que possible d’exposer les enfants à la poussière, * éviter que les muqueuses nasales ne se dessèchent en les humidifiant avec du beurre de karité, * soigner précocement toute maladie liée aux voies respiratoires et à la gorge. Ainsi, le 8 mars a donné lieu à de grands rassemblements organisés et soutenus par le pourvoir. On a vu la Première dame et certains ministres à Tenkodogo. Les autorités et la voiture de la 1e dame étaient à l’ombre ; tandis que la masse patientait sous le soleil à la merci de la bactérie méningococcique. Les messages de sensibilisation étant quasi inexistants, certaines populations ont pris des initiatives. C’est ainsi que les chefs coutumiers du Ioba dans le Sud-Ouest ont décidé de suspendre l’organisation des funérailles dans la région pour une période de 4 mois et cela pour lutter contre la propagation de la méningite. La situation épidémiologique est telle qu’il faut un signal fort pour appuyer les activités de routine des agents de santé. La méningite est une question de santé publique qui exige des mesures de riposte appropriées. Par Bendré |