Gouvernance burkinabè : Sous le "scanner" du MAEPLa mission d’évaluation du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) a débuté lundi 18 février 2008, pour selon le professeur Mohamed Séghir Babès, chef de mission, "faire un rapport sans complaisance sur l’état de la gouvernance burkinabè". La cérémonie de lancement de cette mission a eu lieu à Ouagadougou en présence du chef de l’Etat et des plus hautes autorités du pays. Premier intervenant à cette cérémonie officielle de lancement, le secrétaire permanent du MAEP, Jean-Baptiste Natama qui a indiqué que le mécanisme est "un instrument original et novateur" de promotion de la bonne gouvernance reconnue comme "condition essentielle et préalable" à la concrétisation de l’engagement des pays africains à éradiquer la pauvreté. Il suscite chez les Africains, "une profonde espérance, pour un développement socioéconomique durable". Un instrument qui, selon le professeur Babès, deuxième à prendre la parole, "invite les standards internationaux à devenir un carrefour où il faudrait une rencontre (entre le MAEP) et eux) pour savoir comment les standards internationaux rapportés au contexte local, pourraient donner à lire, à décrypter le caractère vertueux de notre gouvernance". Parlant du rapport d’auto-évaluation produit par le Burkina, il a indiqué qu’il ne pouvait en aucun cas être "fantaisiste", car basé sur "des critères logiques" ! C’est "l’engagement fort et personnel" du Président du Faso qui a permis cet exercice qu’ils vont "approfondir" avec les principaux concernés pour avoir une vision plus affinée de la gouvernance burkinabè. Une démarche inédite et originale qui a fait dire au professeur Babès que le MAEP est "un arbre à palabres continental, où l’on se soumet au regard des pairs". "Un exercice endogène, africain, mais qui se donne à lire au monde…car, nous ne vivons pas en vase clos". C’est à ce mécanisme original que le Burkina a choisi souverainement de se soumettre, parce que selon le Président du Faso, dernier intervenant, il "ouvre la voie aux partages d’expériences et à la concertation constructive entre Etats africains dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre de politiques et stratégies de développement efficaces". Un engagement qui vise par ailleurs "à assurer par un dialogue national permanent, la consolidation des fondements de la paix et la stabilité dans notre pays". Le Burkina "a pris des mesures pour rendre participatif son processus d’auto-évaluation". Ce qui traduit sa "volonté" de "s’inscrire résolument dans un processus d’évaluation crédible et ouvert afin de mieux appréhender les forces mais aussi les faiblesses du système de gouvernance". Le mécanisme burkinabè a réalisé "une photographie de l’état de la gouvernance au Burkina Faso" dont l’interprétation "n’est ni figée, ni exclusive". Cependant, ce rapport provisoire et son programme d’actions "nous confortent (les gouvernants) sur la pertinence des options stratégiques prises dans la conduite du processus de développement de notre pays, notamment à travers le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté". En adhérant au MAEP, il entend "consolider" ses acquis en matière de transparence et de bonne gestion et espère que "les conclusions du groupe d’experts émérites aideront notre pays à corriger ses insuffisances". Boubakar SY Sidwaya |