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Côte d’Ivoire : reconduction du régime de sanctions de l’ONU

mardi 30 octobre 2007.

 
Gbagbo, Compaoré et Soro

Le Conseil de sécurité de l`ONU a reconduit lundi pour un an son régime de sanctions à l`égard de la Côte d`Ivoire, afin de maintenir la pression sur le pays pour une pleine mise en oeuvre des accords de réconciliation nationale de Ouagadougou.

Dans une résolution adoptée à l`unanimité de ses quinze membres, le Conseil a prorogé jusqu`au 31 octobre 2008 ce régime de sanctions, qu`il avait adopté en 2004 et 2005.

Ce régime consiste en des embargos sur les armes et sur les exportations de diamants, ainsi qu`en des sanctions individuelles -gel des avoirs financiers à l`étranger et interdiction de voyager- appliquées à toute personne qui entraverait le processus de paix. Les sanctions individuelles frappent actuellement trois ressortissants ivoiriens.

La résolution précise que le Conseil procédera à un réexamen intermédiaire de ces mesures au plus tard le 30 avril 2008, ou "lorsque les parties auront intégralement appliqué" l`accord de Ouagadougou et "après des élections présidentielle et législatives ouvertes, libres, justes et transparentes".

Le Conseil "demande aux parties de mettre pleinement en oeuvre, de bonne foi, leurs engagements" au titre de cet accord politique.

Il "les exhorte à prendre rapidement les mesures concrètes nécessaires pour mener à bien notamment le processus d`identification et d`inscription des électeurs sur les listes électorales", ainsi que "le désarmement et le
démantèlement des milices".

Après plus de quatre ans d`une grave crise politico-militaire, la Côte
d`Ivoire a entamé un processus de réconciliation avec la signature le 4 mars de l`accord de Ouagadougou entre le président Laurent Gbagbo et son ancien ennemi Guillaume Soro, chef de la rébellion devenu depuis son Premier ministre.

Mais le calendrier d`application de cet accord, qui prévoyait d`achever
l`ensemble du processus de paix en dix mois avec l`organisation d`élections présidentielles et législatives au premier trimestre 2008, a depuis accumulé les retards, dûs aux blocages politiques et aux problèmes logistiques.

Les observateurs internationaux estiment maintenant qu`il ne sera pas
possible d`organiser les élections avant fin 2008.

"Il n`y a pas encore de mise en oeuvre de tous les aspects de l`accord de Ouagadougou, notamment sur les problèmes de désarmement et donc nous estimons qu`il faut maintenir les pressions", a déclaré à la presse l`ambassadeur de France à l`ONU, Jean-Maurice Ripert, dont le pays a rédigé la résolution.

AFP