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XXIe Tour du Faso : 3e étape Ouaga-Kaya

lundi 29 octobre 2007.

 
Lahsaini Mouhssine

Après trois jours de course, le Burkina, malgré ses trois équipes n’a que ses rêves d’anciens vainqueurs pour se consoler. A Léo, Ouagadougou et Kaya, les Etalons n’ont même pas joué à l’arbitre dans le duel que se font Marocains et Belges. Pire, après les Pays-Bas et le Cameroun, c’est l’Alsace qui, à son tour, est rentrée en grand seigneur à Kaya, se taillant du coup une place dans le carré des élus.

A Léo, la puissance marocaine a mis tout le monde d’accord. Léo-Ouagadougou, on attendait le sursaut d’orgueil des Etalons. L’attente fut vaine. L’Alsace plaçait avec brio Schnell Mickael. Du coup, les Burkinabè ont porté leur regard sur Kaya où était jugée l’arrivée de la 3e étape.

Là, la chance ne sera pas au rendez-vous non plus. Pourtant le soleil qu’on avait prié et souhaité a brûlé comme il fallait. Même l’harmattan s’est mis de la partie mais apparemment, les invités ont réussi à exorciser tous les maux. Pour cette 3e étape, Ouaga-Kaya, 110 km, c’est à 8h 34 que le départ a été donné aux 80 coureurs restants. Les première et deuxième étapes ont déjà fait des dégâts : on enregistre un forfait et trois hors délais.

Les Burkinabè déclenchent immédiatement les hostilités. Il y aura donc de nombreuses tentatives d’échappées mais les Etalons n’auront jamais assez de force pour aller jusqu’au bout de leurs intentions. Au premier point chaud, Ziniaré, Ouattara Bolodigui de Côte d’Ivoire enlève les trois points de la victoire devant Boukari Kagambèga et le Camerounais Sadrack Teguimaka. A Korsimoro, deuxième point chaud, Vincent Viet de l’Essone sera plus rapide que Jérémie Ouédraogo très discret jusque-là et Bassirou Konté de Côte d’Ivoire.

Après cette épopée, Tomasi Julien, l’homme du jour, non content d’avoir été de toutes les attaques, déclenche une attaque de nouveau malgré un soleil cuisant. Il amène Mohamed Erragragui du Maroc, Guy Smet de Belgique, Romain Appert du Centre et Jérémy Galland de l’Essone. Cette fois, c’est la bonne échappée. Malgré un forcing de dernière minute du peloton commandé de main de maître par le Maroc et Saadoun, la victoire reviendra à Tomasi Julien en 2h 26 mn 41s pour 110 km. Cette fois l’allure a été forcée puisque la moyenne du jour est de 44,994 km/h. Ce n’est donc pas étonnant que les Etalons aient une fois encore craqué. Tomasi a donc le maillot du vainqueur d’étape. Le marocain Lahsaini Mouhssine reste sur le trône.

Il est toujours leader au classement général et garde le jaune que lui remet Mme Fatimata Legma, gouverneur de la région du Centre-Nord. Il a en même temps le maillot vert du classement par point. Vincent Graczyk du Centre, lui, enlève le maillot rose des sprints intermédiaires. Lahsaini a également les maillots du plus jeune et du meilleur africain. Rouamba comme d’habitude a le maillot de l’intégration sous régionale. Petite consolation. Le maillot rouge de la combativité est revenu naturellement à Julien Tomasi. L’écharpe du fair-play est à Siaka du Mali, celle de la combativité revient à Tomasi Julien. La RTB, Sidwaya et Nexans sont à Rouamba Saïdou.

Marcel BELEM


Zoom sur le vainqueur de l’étape : Julien Tomasi (vainqueur de l’étape)

"L’étape d’aujourd’hui a été un enfer. Je voulais baliser le chemin pour mes camarades. Comme j’étais dans tous les bons coups, j’ai foncé. A la fin c’était très dur pour moi et pour les autres.

Donc j’ai compris que c’était tant pis pour le premier à craquer. Au premier passage sur la ligne d’arrivée, j’ai cru que c’était l’arrivée tellement j’étais épuisé. Je me suis accroché et suis surpris de mes propres forces. Je ne pensais pas que le Tour du Faso était aussi relevé.

La course est très intensive, on paie cache le moindre effort. Je ne me mets pas la pression pour le maillot jaune. On verra au jour le jour. De toutes les façons, je ne pense pas être en mesure de remporter le maillot jaune. Je préfère rouler tranquillement sans pression inutile".
Propos recueillis par
Joël ZOUNDI

Sidwaya