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Ouettien Dembélé, le précurseur du Bwa-mapouka

jeudi 13 mai 2004.

 

Les téléspectateurs de la Télévision nationale burkinabè découvraient courant 2001, sur leurs petits écrans, le "Bwa mapouka" : cette danse venue de la lagune Ebrié sur fond de musique d’inspiration traditionnelle Bwaba. Son précurseur Ouettien Dembélé, parle de sa vie d’artiste au lendemain d’une tournée qui l’a conduit en Europe dans les Caraïbes.

"Je suis né dans la musique"., confie d’emblée Ouettien Dembélé. Pouvait-il en être autrement lorsque l’on naît dans une famille de griots ?

Dès son plus jeune âge, il s’initie au balafon, au djembé et tout naturellement au chant, toute chose qu’il réussit avec brio.

Il s’installe ensuite à Dédougou après avoir quitté sa région natale de Nouna. A Dédougou, son quotidien se résume à l’animation dans des cabarets de dolo, (bière de mil) pour entretenir son talent. Dans cette localité où la vente du nectar alcoolisé dans les cabarets est une activité prospère, il n’en est pas de même pour la musique que l’on distille pour égayer les grands amateurs de cette boisson fort prisée.

En 1995, Ouettien Dembélé, décide de voler de ses propres ailes en évoluant hors des cabarets, cadres peu promoteurs. Naquit alors le groupe Dembélé Ouettien, composé de six (6) personnes. Sans grand soutien, le groupe arrive cahin cahan à survivre. En 2000, grâce à Jean-Paul Sawadogo un producteur basé à Dédougou, Ouettian Dembélé réussit à mettre sur le marché une cassette, où figure son titre phare "Bwa mapuka". De l’avis de l’artiste, son premier chef-d’œuvre s’est bien comporté, car la demande était forte. Pourquoi avoir introduit un rythme ivoirien dans son album ?

"Mon séjour en Côte d’Ivoire m’a beaucoup influencé. Je tenais également à promouvoir les rythmes africains" a répondu l’artiste.

Après plusieurs participations à la Semaine nationale de la culture (SNC), où il s’est positivement illustré, le précurseur du "Bwa mapouka" et son groupe ont bénéficié en décembre 2003 d’une tournée en France et dans les Caraïbes, en Martinique notamment. Pendant 40 jours, il a pu rencontrer à travers des spectacles, un public enthousiaste qui aimait ce qu’il faisait.

Une expérience qu’il a trouvée enrichissante et qui le conforte dans son choix de promouvoir la musique traditionnelle burkinabè. En attendant, Ouettien Dembélé reste confronté par le manque crucial de moyens financiers pour faire vivre son groupe et dans la perspective de "sortir" son deuxième album.

G. SAMA

Sidwaya