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Disparition de Sembène Ousmane : Un écran géant s’est assombri

mardi 12 juin 2007.

 
Sembène Ousmane

Ainsi donc, celui que l’on appelait avec affection "le doyen" on "le vieux" dans les cercles des cinéastes africains, s’en est allé. Sembène Ousmane, ce grand homme de la littérature et du septième art africain, a tiré sa révérence samedi 9 juin 2007 à Dakar à l’âge de 84 ans, laissant derrière lui des cadets inconsolables pour avoir perdu une boussole.

Celui que cinéastes et par- delà, tous les Africains pleurent aujourd’hui était un irréductible défenseur de la liberté et de la justice sociale. Il a vaillamment porté le cinéma africain sur toutes les tribunes à l’échelle planétaire et s’en est allé en pleine vitalité physique, mentale et intellectuelle.

Malgré le poids de l’âge, cet homme dont la pipe était chevillée à son âme et à son corps, a gardé intacte toute son énergie et a mené avec la même intrépidité le combat jusqu’à son dernier souffle. Le combattant est donc tombé la caméra à la main. Avec ce sens de la fidélité qui lui était particulier, l’illustre disparu, un monsieur débonnaire toujours ouvert au débat, n’avait aucun problème de génération avec ses cadets.

Ne s’étant jamais renié, il a toujours été ce qu’il voulait être et sa constance dans ses principes de vie ne finit pas de séduire ses contemporains. C’est donc un riche patrimoine que perd l’Afrique tout entière. Toutefois, l’oeuvre laissée est gigantesque et l’humanité peut se sentir henreuse. Cet héritage doit être conservé comme un trésor dans lequel les générations futures puiseront pour l’épanouissement du cinéma africain aujourd’hui à la croisée des chemins.

Car, plus qu’une simple disparition, la mort de Sembène résonne comme un défi, une interpellation de la jeune génération à reprendre le flambeau. Il s’agit donc de savoir se servir des sillons déjà tracés pour s’orienter dans le bon sens. Il est souhaitable que le nom de cet icône soit immortalisé à travers un boulevard, une grande école, une stèle etc. Car un grand ne meurt jamais.

Ladji BAMA

Le Pays



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