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lefaso.net

Air Burkina : 40 ans, et une semaine de turbulences

mardi 29 mai 2007.

 

Alors qu’elle vient de faire le lancement à Bobo-Dioulasso, des activités entrant dans le cadre de son quarantième anniversaire, la compagnie Air Burkina vient de connaître une semaine de turbulences : problèmes techniques au décollage mercredi à Ouaga puis, samedi, impossible d’atterrir à Bobo pour cause d’orage.

Il nous est revenu que le vol Air Burkina du mercredi 23 mai 2007 dans l’après-midi, en partance pour Lomé au Togo, a eu des problèmes techniques au décollage et a dû rebrousser chemin pour mieux s’envoler.

Un incident qui, forcément, ne pouvait que susciter crainte et interrogations moins d’un mois après le crash, le 4 mai dernier à Douala d’un appareil de Kenya Airways qui a fait 114 morts.

Que s’est-il réellement passé ? Selon Mohamed Ghellala, le directeur général de la compagnie que nous avons approché, le moteur du Fokker 100 a effectivement eu des ennuis en l’air, ce qui a obligé le commandant de bord à regagner dare-dare la piste d’atterrissage. Histoire de réparer une panne, mineure semble-t-il.

Mineure ou pas, certains passagers auraient en tout cas refusé de remonter dans l’avion. Mais pour le D.G., il n’est pas question de s’amuser avec la sécurité des passagers et pour cela, il vaut mieux faire des mécontents en leur sein en faisant un retard, plutôt que d’avoir à déplorer des pertes en vies humaines.

Des incidents du genre, on en dénombre, à son avis, des milliers par jour à travers le monde. Lorsque ces pannes interviennent, c’est le « no go » (Ne pas décoller), comme on le dit en langage aéronautique. Des vols sont ainsi annulés, chaque fois qu’il y a des ennuis techniques ou un entretien non programmé.

Air Burkina n’avait pas encore digéré cet incident que, samedi un autre aéronef (un SAAB 340 avec un équipage sud-africain), avec une dizaine de personnes à son bord, et qui faisait la ligne Ouaga-Bobo, a été contraint de se poser à Bamako, pour dit-on, des problèmes météorologiques cette fois-ci.

L’appareil, qui avait décollé le matin dans la capitale burkinabè n’a en effet pas pu atterrir dans le Houet pour cause d’orage. Retour donc au point de départ où il ne pouvait toujours pas se poser et il a finalement été dérouté sur les bords du Djoliba. Pour monsieur Ghellala, s’il le faut, un appareil de sa Compagnie ferait 5 heures de retard et même un jour, si la sécurité des voyageurs le commandait.

Il a sans doute raison, seulement ces désagréments interviennent au mauvais moment, quand on sait que Air Burkina, qui entend donner à ses passagers « le sentiment d’une bonne Compagnie » comme le suggère son slogan fétiche, fête en cette année 2007 ses 40 ans d’existence. Et à quelques semaines seulement après le crash du Boeing 737-800 de Kenya Airways l’inquiétude des uns et des autres est tout à fait légitime.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur



Vos commentaires

  • Le 12 juin 2007 à 19:16 En réponse à : > Air Burkina : 40 ans, et une semaine de turbulences

    Si Air burkina ne prend pas des dispositions et que par sa faute des familles venaient à être endeuillées içi au faso, ce qui est arrivé au kundé ne sera rien face à ce que ns allons réserver à air BF. Air afrique n’a jamais connu d’accident malgré sa mauvaise gestion. Pourquoi ne pas s’en inspirer. Car à cette allure le pire finira par arriver. N’oubliez pas, les pays francophones ne sont pas comme les pays anglophones avec leur laisser allé et le laisser faire des populations. Kenya AirWays n’a jamais dit la vérité aux gens. Ils doivent être à leur 3ieme ou 4ieme accident mortel et ya rien. Nous içi, n’allons pas laisser faire.

    • Le 26 juin 2007 à 09:26, par Pythagore En réponse à : > Air Burkina : 40 ans, et une semaine de turbulences

      C’est cela oui, nous les africains on a l’habitude de négliger les choses. Un avion c’est pas un taxi qui peut s’arrêter à tout moment sur la terre ferme. C’est insultant la façon dont Air Burkina banalise l’évènement. Si ce n’était pas sérieux, je parie qu’ils auraient continué comme si de rien n’était... En tout cas, je suis d’accord avec l’analyse précédente, on se rendra justice chaque fois que la justice nous ignorera dans ce pays.... A bon entendeur, Ciao !