Elections législatives 2007 : Fortunes diverses pour des opposantsLes résultats provisoires non officiels du scrutin du 6 mai 2007 sont connus. En attendant leur proclamation officielle par la CENI et leur validation par le Conseil constitutionnel, nous avons fait le tour de quelques états-majors de partis politiques pour recueillir quelques réactions à chaud au regard de ces résultats. Si le parti majoritaire attend la proclamation de la CENI avant toute réaction, certains leaders de partis dont le PARIS, L’UNDD, le PDP/PS, l’UNIR/MS, le FFS ont bien voulu se prononcer. Cyril Goungounga, président du PARIS :"Je tiens tout d’abord à remercier le président du Faso, Blaise Compaoré, pour avoir permis la mise en place du dispositif grâce auquel le PARIS et, par-delà, tous les citoyens ont pu exprimer leur suffrage lors de ce scrutin. Je fais une mention spéciale au gouvernement, à la CENI, au Conseil constitutionnel et à la presse. Concernant les résultats de ces élections, j’invite tous les militants à accepter les résultats des urnes quand bien même certains acteurs n’ont pas jouer franc jeu. Je demande que chaque militant tire toutes les leçons de ce scrutin. Nous avons battu une campagne respectueuse et nous avons dit ce que nous pensions avec fermeté. C’est ce qui est le plus important pour nous. C’est vrai que nous n’avons obtenu aucun siège mais cette défaite est pour nous une victoire. Ceux qui pensent que nous avons échoué ont tort car ils seront surpris demain. Le parti continuera sereinement son implantation à travers le territoire tout en recherchant les causes de ce qui n’a pas marché à l’interne plutôt que de jeter la pierre à quelqu’un de l’extérieur. Personnellement, j’ai été le premier responsable de ce qui est arrivé et j’assume. C’est le jeu de la démocratie." Ernest Lingani, coordonnateur des élections au PDP/PS : Toutefois, au PDP/PS nous avons pu remporter le siège de la Kossi à la faveur de cette disposition. Durant la campagne, tous nos camarades, sur le terrain, avaient espoir jusqu’à la descente des valises d’argent dans les villages. C’est une pratique courante mais qui a été amplifiée cette année. C’est dommage et on se demande si tout cela est fait pour consolider la démocratie. Notre souhait est que le jeu démocratique soit débarrassé de toutes ces combines." Benjamin Yaméogo, tête de liste de l’UNDD dans le Boulkiemdé :"Ce scrutin a été le plus lamentable depuis 1992. Un rouleau compresseur a été mis en place pour écraser certains partis dont l’UNDD. Au regard de la mobilisation que nous avons vue sur le terrain, au regard de la désapprobation générale exprimée par es électeurs vis-à-vis du parti au pouvoir, au regard du déclin de ce parti, nous sommes ahuris par ses résultats. Pour nous, il n’y a que la fraude qui peut expliquer une telle situation. Et les illustrations de cette fraude ne manquent pas. A Koudougou, par exemple, nous avons vu que la ville avait été envahie par des cars d’étudiants convoyés depuis Ouagadougou pour des votes frauduleux. Nous avons même pu arrêter certains de ces étudiants que nous avons envoyés à la gendarmerie. Des centaines de cartes d’électeurs ont été distribuées le jour même du scrutin. A Imasgho, nous avons pris 3000 actes de naissances confectionnés par l’ADF/RDA avec la complicité du préfet de ladite localité. Sans compter que les responsables de certains bureaux de vote ont ouvertement pris position pour le parti au pouvoir. Délibérément, la CENI n’a pas cacheté certaines cartes, offrant la possibilité de confectionner des cartes parallèles. Il y a aussi la consigne de vote sans pièce d’état civil. C’est pourquoi on verra dans certaines localités que le nombre de suffrages exprimés dépasse le nombre de carte retirées." Me Bénéwendé Sankara, président de l’UNIR/MS : Norbert Tiendrébéogo : On peut regretter que les sankaristes ne se soient pas véritablement unis pour aller à cette élection mais je crois que c’est un début et avec la patience nous viendrons certainement à bout des déchirements, des mésententes, bref de cette désunion que l’on constate aujourd’hui. Peut-être que nous aurions pu faire de meilleurs scores si un parti comme l’UNIR/MS avait rejoint l’Union des partis sankaristes, si un parti comme le Front patriotique pour le changement (FPC) avait accepté de rejoindre l’Union, et bien d’autres. Nous pensons que dans un avenir très proche nous pourrons rassembler toutes les sensibilités qui se réclament véritablement du sankarisme et qui ont un comportement qui n’est pas en déphasage avec ces valeurs que nous croyons pouvoir défendre. Tels sont les sentiments qui m’animent aujourd’hui en attendant, bien sûr, que les résultats soient plus officialisés. Tout peut arriver, et c’est pourquoi je parle avec un peu de réserve. C’est tout à fait normal." Omar Djiguimdé, président du PAREN : Mais comme il est aussi important d’être représenté dans les instances républicaines, nous aurions souhaité être mieux représentés à l’Assemblée pour apporter notre contribution à la construction de la démocratie. C’est dommage que les conditions dans lesquelles ces élections se sont déroulées ne soient pas celles que nous avions espérées. Les raisons avancées pour remplacer la carte bleu par la rouge existent toujours. Malgré cela, des individus avaient plus d’une carte et cela met très mal à l’aise un parti sérieux comme le PAREN. Toutefois, nous tenons à dire à nos militants que nous restons sur notre même ligne et que nous continuerons notre combat avec la même détermination et la même fermeté. Nous tenons à dire au pouvoir d’éviter cette tendance à rendre l’Assemblée monocolore car c’est le tout qui fait la nation." Propos recueillis par Parfait SILGA, Gontran ZOUNGRANA et Ladji BAMA Le Pays Lire aussi : |
Vos commentaires
1. Le 11 mai 2007 à 18:42 En réponse à : > Elections législatives 2007 : Fortunes diverses pour des opposants
Chers opposants du faso,vos militants ont besoin d’un seul parti opposant pour rivaliser le CDP. si l’opposition était uni, il y a bien longtemps que le pouvoir aurait été dans ces mains. on en a marre de ce pouvoir corrompu.ce sont tous des voleurs à commencer par leur chef. à Ouaga ici le cdp ne peut plus gagner, c’est toujours en campagne qu’ils vont triché.
merci
2. Le 12 mai 2007 à 14:28 En réponse à : > Elections législatives 2007 : Fortunes diverses pour des opposants
C’est vrai que cette douce pensée a toujours habité les opposants au CDP ; mais regardez en face ! Qu’est-ce qu’il y a vraiment ? Rien : des ex-cédépistes aigris, des opposants muselés qui avancent à pas feutrés, des plaisantins soucieux d’audience et de "m’as-tu vu ?", des incompétents qui se croient investis de prérogatives divines, ....bref, tous des nuls qui se cherchent ! Avec ca, on veut changer ceux qui sont aux affaires, et qui contre vents et marées tiennent assez bien le cap ? JAMAIS !!
Il n’y aura vraiment d’alternance que quand on sera certain que se pays pourra être compétement dirigé et non bradé.
3. Le 13 mai 2007 à 00:36, par kgb En réponse à : Pourquoi s’unir ?????????
Courage a cette opposition. Pourquoi l’en vouloir ? Elle se bat avec ses moyens de bord. Pourquoi forcement s’unir ? Avec le pouvoir qui achete a tour de bras les gens, il faut se garder de s’unir avec des gens qu’on ne sait pas jusqu’ou ils peuvent dire NON ( a l’argent)... Comme ca au moins on va eviter de tomber dans des histoires de partis a TENDANCE ( tandance X et tandance Y, demandez au PAI, et a ADF/RDA). D’ou Gilbert Ouedraogo a eu son parti ADF/RDA ? Si demain Me sankara s’ouvre a n’importe qui, vous verrez le ministere de l’administration va donner le recepisse de son parti (meme un jour ferie) a des ZOZO...
Regardez autour de vous ( au mali, au Niger,...), partout les opposants ont en leur sein des milliardaires (IBK par exemple au Mali). Chez nous ce type de gens ont rejoint (certains sous la menace de perdre leur fortune) le CDP. Il ne reste comme opposants des gens tres courageux dont beaucoup ont des problemes de Nan-songho a la maison. Ils font tout pour apporter leur contribution a cette democratie. Et ils ont en face des elefants, des pauvres types comme eux qui ont maintenant l’infini privilege d’abuser sans moderation des moyens publics pour les affronter.
Franchement quelle est la difference entre Salif Diallo et Philipp Ouedraogo ? Le premier est devenu milliardaires aux affaires et est bien ecoute tandis que le second, Philipp, malgre son statut de rare politologue qualifie du Burkina, a du mal a se faire entendre parce qu’il n’a pas assez de moyens. C’est facile de disposer de tout ces moyens etatiques et de dire que les autres ne sont pas serieux...