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Sport : La rançon de la misère

lundi 15 janvier 2007.

 

Des Burkinabè auditeurs d’une radio internationale ont certainement été surpris d’apprendre que les deux vedettes de la lutte sénégalaise, Tyson et Bombardier, ont empoché chacun 160 millions F CFA à l’issue de leur combat. Voilà une récompense qui loue fortement les efforts des sportifs africains.

Elle donne la preuve que pour peu que le sport soit bien organisé sur le continent, les sponsors et les supporters n’hésiteront pas à répondre à l’appel et aux sollicitations des dirigeants.

En cela, le Sénégal à travers toute l’attention pécunière à l’endroit de ses lutteurs constitue un exemple en Afrique. Le pays de la Téranga donne ici une belle leçon : les sportifs africains peuvent être des millionnaires chez eux et vivre pleinement de leurs talents ». Car les donateurs de coupes et autres organisateurs n’hésitent pas à exploiter la misère des athlètes africains pour s’assurer une notoriété, voire se remplir les poches.

Une pléiade de sponsors accompagne les pages et les spots publicitaires sur l’organisation d’un évènemen sportif. Mais en dehors des compétitions officielles, les prix traduisent mieux l’état de pauvreté des sportifs que leur savoir faire. Rares sont les tournois de football où l’équipe victorieuse d’une vingtaine de joueurs reçoit plus de 50 000 F CFA. Il en est de même pour le cyclisme.

Après avoir réussi ou s’être imposé sur un circuit d’une centaine de kilomètres, un coureur peut se voir remettre une somme de 10 000 F CFA ou même 5 000 F CFA. De quoi décourager tous ceux qui sont tentés par une carrière professionnelle dans le sport. L’attribution des « maigres » prix à l’issue d’une compétition sportive freine certainement la participation des sponsors.

Rien ne sert d’injecter de l’argent dans une activité sans qu’il n’atteigne les vrais bénéficiaires : les sportifs. Outre cela, de la consistance des récompenses dépendront le dévouement des athlètes et leur volonté de gagner. Tant que les sportifs africains croupiront dans la misère, leurs talents vont s’inhiber même si le sport est une question de passion.

Jolivet Emmaüs

Sidwaya