Voeux du Corps diplomatique : le discours de Blaise CompaoréExcellence Monsieur l’Ambassadeur Richard Kodjo, Je reçois avec plaisir vos voeux à l’endroit du peuple burkinabè. J’y suis d’autant plus sensible que ce message traduit l’excellente qualité de notre coopération. Au-delà de la simple tradition protocolaire, les souhaits que vous avez formés expriment votre attachement à nos idéaux communs et la grande espérance de nos nations et institutions pour un monde plus sûr et plus solidaire. Mesdames, Messieurs, Après votre remarquable appréciation des progrès réalisés par mon pays, je voudrais surtout souligner que le nouveau pacte républicain scellé avec le peuple burkinabè porte notre engagement ferme à consolider l’Etat de droit et à renforcer les bases de la bonne gouvernance. Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, La sécurité des citoyens constitue un volet important de la gouvernance institutionnelle. Les événements dramatiques survenus en décembre 2006 entre certains militaires et policiers dans la ville de Ouagadougou nous indiquent qu’il y a urgence à entreprendre des réformes structurelles, une relecture des modules de formation, des codes de discipline et des doctrines d’emploi des forces de défense et de sécurité, afin de raffermir leur cohésion interne. Les valeurs de paix, de solidarité et d’hospitalité continueront d’être cultivées car elles constituent une ressource précieuse qui conditionne l’unité et l’esprit d’ouverture d’un peuple. Mesdames, Messieurs, Le Burkina Faso se veut un pays au carrefour des voies de l’espérance, désirant partager avec les peuples frères et amis dans le monde une quête quotidienne d’un environnement stable et prospère. En Afrique et principalement dans la sous-région, nous avons pris une part active à la prévention et à la résolution de certaines crises. Nous nous réjouissons de l’aboutissement du processus électoral en République démocratique du Congo et du Dialogue politique au Togo, convaincus que ces pays retrouveront très rapidement toute leur splendeur. Cependant, la crise ivoirienne demeure une source majeure de préoccupation. Aussi, pour ce pays frère et ami qui entretient avec le Burkina Faso des liens séculaires, marquons-nous notre soutien à toute initiative interne de dialogue qui aura pour cadre la résolution 1721 de l’ONU en vue d’assurer une évolution vers l’organisation d’élections transparentes en 2007. Les crises du Darfour et de la Somalie nécessitent une implication décisive de la Communauté internationale. Celle-ci ne peut plus ignorer le délitement qui menace toute la région et les massacres perpétrés contre les populations civiles. Pour sa part, mon pays œuvre activement au sein du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine pour mettre fin à ces crises majeures. D’autres formes de crises plus diffuses et pernicieuses marquent la vie des populations sur l’échiquier mondial, notamment les politiques économiques socialement excluantes, l’insécurité alimentaire, les questions du nucléaire, du terrorisme, de la criminalité transfrontalière organisée, des migrations, des pandémies et enfin celles liées à la sécurité énergétique et au réchauffement climatique. A l’évidence, ces maux, qui sont d’ordre existentialiste et liés à l’évolution de l’humanité, demandent une thérapie collective pour assurer l’équilibre mondial. Je me félicite de l’engagement actif de la Communauté internationale à travers ses opérateurs spécialisés, mais souhaite un traitement plus énergique de ces questions. Le Burkina Faso poursuivra son combat pour un commerce international plus équitable, une rémunération plus juste des producteurs agricoles du Sud et un accès sans entraves aux marchés du Nord. Il en appelle naturellement à la reprise des négociations à l’OMC, afin que le cycle de DOHA ne soit pas une occasion manquée. Mesdames, Messieurs, Au cours des années à venir, l’action diplomatique de mon pays se traduira par un engagement plus résolu et une contribution plus accrue dans la poursuite des objectifs de l’intégration africaine, de la paix et la sécurité internationales. La candidature du Burkina Faso à un siège de membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU pour la période 2008-2009 s’inscrit dans cette dynamique. Elle est également l’expression de notre adhésion sans réserve au multilatéralisme et aux principes et idéaux de la Charte des Nations Unies. Je voudrais en ces instants saluer l’action internationale accomplie par Monsieur Kofi Annan durant ses deux mandats. Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Je tiens à marquer mon entière satisfaction quant à l’expertise déployée au Burkina Faso par le biais de la coopération bilatérale et multilatérale en matière de modernisation des infrastructures économiques et sociales. Au moment où nos populations se montrent à la fois ambitieuses et disponibles pour le développement, j’invite les partenaires techniques et financiers à poursuivre leurs efforts dans l’accompagnement et l’exécution de nos projets. Pour un espace public mondial plus stable et plus démocratique, le respect des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies doit être au cœur de l’action diplomatique afin que soit redéfini un ordre international nouveau en termes politiques, sociaux et environnementaux. Bonne et heureuse année 2007 à toutes et à tous. |