Réveillon de nouvel an : prudence et modérationLes fêtes de fin d’année sont l’occasion pour les nombreuses personnes de franchir les limites du raisonnable quant à la consommation de l’alcool. Les lendemains de fêtes qui devraient être l’occasion de se souhaiter meilleurs vœux se transforment en visites à l’hôpital ou dans le pire des cas des détours au cimetière. Le réveillon du nouvel an a véritablement perdu de son originalité du fait de son appropriation par les populations surtout Ouagalaises. Le réveillon du nouvel an aussi appelé la fête de la « Saint Sylvestre » est à l’origine une fête romaine. Mais en fait qui est ce saint qui a donné son nom à une nuit de fête ? Un petit rappel historique s’impose. Sylvestre, fils du prêtre Rufin et de Justa était un Romain. L’éducation de Sylvestre fut confiée au prêtre Cyrinus auprès de qui il apprit beaucoup de choses. Un jour il hébergea un chrétien du nom de Timothée qui a plus tard été décapité pour avoir converti des gens. Sur ordre du préfet Tarquinius, Sylvestre fut arrêté et sommé de renoncer à sa foi. Il refusa et fut emprisonné. Sylvestre sera libéré après que le roi fut étranglé par une arête de poisson. Le pape Miltiade l’ordonna prêtre et il occupa le saint siège pendant près de 22 ans (314-335). C’est sous le règne de Sylvestre que le christianisme fut reconnu comme religion de l’Empire romain. Saint Sylvestre est mort le 31 décembre 335. C’est à l’hommage de Sylvestre que les Romains fêtent le réveillon. Après avoir fait la fête entre amis à l’occasion du réveillon de la Saint Sylvestre, les jours qui suivent sont l’occasion d’échanger des cartes de vœux pour souhaiter une bonne et heureuse année aux proches. L’occasion de tous les excès De Rome à Ouaga via Paris, le réveillon de la Saint Sylvestre a connu beaucoup de modifications. Peu sont ceux qui respectent encore la vieille tradition romaine de fêter entre amis autour d’un bon repas. Le réveillon est plutôt l’occasion de se retrouver, certes entre amis, mais dans les bars et maquis de la capitale. La douzième bouteille, pardon que-dis-je, le douzième coup de minuit est l’occasion de relancer une énième commande de bière. C’est aussi l’occasion pour certaines mineures audacieuses de faire leur première fugue. Le réveillon de la Saint Sylvestre est le jour propice pour l’ouverture de maquis, bars ou boîtes de nuit pour la simple raison que l’affluence est plus considérable. Ce ne sont pas les tenanciers de ces boîtes qui nous diront le contraire. Ce n’est un secret pour personne que c’est à l’occasion des réveillons que la brigade des sapeurs pompiers enregistre le plus d’accidents qui conduisent malheureusement souvent à des cas de décès. Il y a aussi que sous les tropiques, le réveillon de la Saint Sylvestre est l’occasion de rupture de foyers pour cause d’infidélité. En effet il n’est pas rare de voir des hommes et femmes se retrouver seul parce que l’autre s’est envolé soit avec « le petit pompier » soit avec « la gnangni ». Les lendemains de réveillons, les cartes de vœux se transforment souvent en ordonnances médicales, les « bonnes années » en bonne guérison. Pour les folies d’une nuit les conséquences sont étendues souvent sur toute la vie. Cela devrait donner à réfléchir. Comme à l’accoutumée, il faudra à l’occasion de ces fêtes rappeler que la prudence doit être de mise. Les limites légales doivent être respectées dans tous les domaines. Il s’agit entre autres de la vitesse, du nombre de verres, de l’âge pour l’entrée dans les bars et maquis. A ce niveau, il faut saluer la présence ces dernières années des forces de sécurité comme la police. Sans vouloir tomber dans la superstition mais il est important de rappeler cette croyance africaine qui voit d’un mauvais augure la succession dans un délai aussi court de 3 fêtes. Les anciens pensent que les accidents et autres catastrophes seront monnaie courante si l’on ne se méfie pas. A bon entendeur salut ! Par Daouda SAWADOGO L’Opinion |