Sortie du Pr Ki-Zerbo contre le CDP : "Non, nous ne sommes pas dans le système des dépouilles"Les militants de base de la section CDP du Houet, à travers l’écrit qui suit, répondaient au Pr Joseph Ki-Zerbo qui dans une déclaration publiée dans nos colonnes le 23 octobre estimait que notre administration publique était politisée avec pour conséquence "les médiocres aux commandes". Pour ces militants, il est bon et juste de créer des sections CDP dans tous les services. Ils rappellent au Pr Ki-Zerbo que les cadres de notre administration sont "compétents". Le journal "Le Pays" dans sa livraison du 17 octobre 2003 titrait, à propos d’un article du professeur Ki-Zerbo du PDP/PS : "Le PDP/PS dénonce la logique du parti-Etat" et résumait ainsi le même article en chapeau. Les péroraisons de ces derniers leur servent de cache-sexe programmatique. Ils ne disent plus rien et ne nous éclairent pas. Nous sommes contraints, une fois n’est pas coutume, de dissiper les illusions que charrie la logomachie de nos contempteurs qui n’ont que ce seul procédé pour exister. Instance rattachée à la présidence du Faso, le CNE, pour l’exécution de ses missions, a reçu de l’exécutif tous les moyens de son indépendance. A l’instar de tous les autres comités créés à l’occasion des engagements de la Journée nationale de pardon sous la haute impulsion du président du Faso, le CDP se félicite de leurs actions en faveur du renforcement de la démocratie burkinabè. Mais, invoquer l’action du CNE et s’abriter frileusement derrière son rapport pour attaquer le CDP est une manœuvre honteuse et ridicule. 1 - De la mise en place des structures du CDP sur les lieux de travail Au cours de son 2e Congrès ordinaire, le CDP a fait le bilan de l’action du parti depuis 1999, date du 1er Congrès ordinaire. Si les congressistes se sont satisfaits de notre organisation territoriale, ils ont en revanche déploré nos insuffisances dans le monde du travail et de l’entreprise et dans certaines formes de mobilisation sociale. Membre de l’Internationale socialiste et très au fait de la vie politique de part le monde, le président du PDP/PS sait pertinemment que rien ne s’oppose à la création de démembrements partisans sur les lieux de travail. Un bref aperçu de l’organisation des partis politiques français nous montre que ces derniers, dans leur quasi-totalité, sont organisés dans le monde dus travail. Le CDP n’est pas le parti antidémocratique que certains veulent faire accroire. Nous organisons les activités de notre parti conformément à nos objectifs : être au plus près des lieux de vie et de travail du peuple burkinabè. Les cris d’orfraie du PDP/PS n’y peuvent rien ! Ce qui est ennuyeux avec le PDP/PS, c’est que rien de sérieux aux plans juridique ou légal ne vient étayer son argumentaire. 2 - De la "politisation" de l’Administration Faisons là encore une comparaison de systèmes. Rappelons-le, l’organisation gouvernementale est plus large que celle du pouvoir exécutif qui est juste l’organisation constitutionnelle. Notre organisation gouvernementale que le professeur Ki-Zerbo récuse (c’est son droit) est le prolongement administratif du pouvoir exécutif que le peuple souverain du Burkina Faso a confié au CDP à la suite des élections législatives. Si nous étions dans le système politique des Etats-Unis, nous serions tout aise pour tout accaparer grâce au système des dépouilles (Winner takes all), c’est-à-dire le gagnant s’empare de tout. Notre vie politique est organisée tout autrement. Le système burkinabè, à l’instar de tous ceux hérités de la colonisation française, est celui de la subordination de l’Administration au pouvoir politique. Les mots ont un sens ! On peut être fonctionnaire ou agent de l’Administration tout en faisant de la politique. Et le pouvoir politique, même si la réalité est plus complexe. Le modèle inverse, étranger à notre culture politique et administrative, est le cas anglais depuis le milieu du 19e siècle. Dans ce système, il faut démissionner de son emploi public avant de se présenter par exemple aux élections législatives. Ici, un fonctionnaire du ministre (l’exécutif), est le secrétaire permanent de chaque administration. Au Burkina Faso, la constitution est très claire : *"La loi détermine les autres emplois auxquels il est pourvu en Conseil des ministres, ainsi que ces conditions dans lesquelles les pouvoirs de nomination du président sont exercés. (Article 56). * "Le gouvernement est un organe de l’exécutif". Il conduit la politique de la Nation. Il dispose de l’Administration et des forces de défense et de sécurité "article 61 alinéas 1 et 2". Comme on le constate, rien, absolument rien dans notre loi fondamentale n’interdit au gouvernement de choisir des personnes de confiance pour l’aider à mettre en œuvre le ou les programmes politiques sur la base desquels le ou les partis dont sont membres les ministres ont été élus. M. Ki-Zerbo, voulez-vous ainsi dire à vos cadres et militants qui vous suivent dans votre aventure politique que s’il arrivait à votre parti d’accéder au pouvoir, vous pourrez indifféremment appeler à vos côtés pour conduire votre politique des militants issus des rangs du CDP, de l’ADF/RDA, de l’UNDD ou du PAI... ? Il est intéressant qu’ils le sachent dès aujourd’hui. Le professeur voyage et même souvent en Afrique et en Europe. Mais les œillères nationales qui l’accompagnent dans ses pérégrinations lui obstruent la vue et participent à lui boucher les oreilles. Que l’on veuille combattre le CDP (ce qui est légitime et normal), en élargissant aussi son angle d’attaque à tous ces cadres confirme éloquemment que le professeur Ki-Zerbo est habité par une confusion maladive qui lève un coin du voile sur ces échecs politiques, historiques et ataviques. Que le professeur Ki-Zerbo arrête d’utiliser le CDP comme défouloir pour ses militants, et de justifier à peu de frais le vide organisationnel de son parti. Les militants de base |