Protocole d’accord du dialogue politique : le texte en intégralitéLe dialogue entre les frères togolais a donc accouché d’un accord politique global. A titre documentaire, nous vous proposons in extenso ledit accord dans les ligues qui suivent. Conformément aux vingt-deux (22) engagements souscrits le 14 avril 2004 par le gouvernement de la République togolaise à l’issue des consultations avec l’Union européenne et dans le but de consolider la démocratie, la réconciliation nationale et la paix sociale, le Rassemblement du peuple togolais (RPT) et cinq (05) partis de l’opposition traditionnelle : le Comité d’action pour le renouveau (CAR), la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), la Convention patriotique panafricaine (CPP), le Parti pour la démocratie et le Renouveau (PDR) ; l’Union des forces de changement (UFC), le gouvernement ainsi que deux organisations de la société civile : le Groupe de réflexion et d’action femme, démocratie et développement (GF2D), le Réseau des femmes africaines, Ministres et Parlementaires (REFAMP/T) se sont réunis à Lomé du 21 avril au 06 juillet 2006, dans le cadre d’un Dialogue national. En vue de parvenir à un accord définitif, les parties prenantes au Dialogue, en leur séance du 25 juillet 2006, ont sollicité la facilitation de Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, qui a marqué son accord. Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso, a invité les Parties prenantes au Dialogue politique togolais à Ouagadougou du 07 au 19 août 2006, pour une série de consultations et de séances de travail en présence des représentants de l’Union européenne (UE) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en qualité d’observateurs. Au terme des discussions, empreintes de franchise et de fraternité, les Parties au Dialogue national togolais ont affirmé leur volonté politique d’œuvrer à une sortie de crise définitive. A cet effet, elles ont convenu de proposer au Président de la République togolaise la mise en place d’un gouvernement d’Union nationale dans le but de restaurer la paix, la sérénité et la confiance mutuelle et d’organiser des élections législatives justes, transparentes et acceptables par tous. A cet égard, elles ont convenu de ce qui suit : 1 - La mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale à l’issue d’un processus électoral transparent, juste et démocratique 1.1. - Compte tenu du rôle déterminant de l’Assemblée nationale pour la crédibilité des institutions démocratiques, la poursuite des réformes constitutionnelles et l’enracinement de l’Etat de droit, les parties s’engagent à créer les conditions qui garantiront des élections libres, ouvertes et transparentes. 1.2. - Ces élections se dérouleront conformément aux dispositions définies par consensus dans le cadre électoral relativement aux points suivants : 1.2.1. - Attributions, composition et démembrements de la CENI Les Parties prenantes au Dialogue conviennent que l’organisation d’élections transparentes, justes et équitables sera confiée à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), dont les attributions, la composition et les démembrements font l’objet de l’annexe I. L’Administration apportera à la CENI son concours et son appui pour l’organisation des élections. 1.2.2. - Conditions d’éligibilité Toutes les Parties prenantes au Dialogue ont reconnu la nécessité d’apporter au cadre électoral en vigueur les aménagements nécessaires pour garantir un processus électoral libre, démocratique et transparent, ouvert à tous les Togolais. A cet égard, elles ont convenu que les dispositions relatives aux délais de résidence et à l’exigence de présenter une copie légalisée de l’acte de renonciation à toute nationalité étrangère dont le candidat pourrait être titulaire soient supprimées pour les prochaines élections législatives. 1.2.3. - Mode de scrutin Les Parties prenantes au Dialogue national invitent le gouvernement d’Union nationale à étudier et opter pour l’un des deux modes de scrutin suivants susceptibles de garantir des élections libres, démocratiques et transparentes pour une meilleure représentation des forces politiques à l’Assemblée nationale : 1.2.4. - Découpage des circonscriptions électorales En attendant un redécoupage électoral basé sur un recensement général de la population, les Parties prenantes au Dialogue national conviennent de s’en tenir aux circonscriptions électorales et administratives actuelles et à une Assemblée nationale de quatre- vingt-un (81) députés. 1.2.5. - Recensement pour la confection du fichier électoral Les Parties prenantes au Dialogue conviennent de faire procéder à un recensement électoral en vue d’obtenir un fichier électoral fiable. Elles conviennent également de la mise en place d’un programme de délivrance de cartes nationales d’identité. Le recensement électoral est organisé par la CENI en collaboration avec le gouvernement qui déterminera les modalités de délivrance des cartes nationales d’identité. 1.2.6. - Cartes d’électeurs infalsifiables Les Parties prenantes au Dialogue conviennent d’instituer une carte d’électeur infalsifiable et sécurisée. 1.2.7. - Montant de la caution Les Parties prenantes au Dialogue conviennent de la réduction du montant de la caution pour les élections. Le taux de réduction sera fixé par le gouvernement. 1.2.8. - Observation des élections Les Parties prenantes au Dialogue s’engagent à accepter des observateurs nationaux et internationaux à tous les stades du processus électoral, afin d’attester de la régularité du scrutin, ainsi que des conditions de transparence et de sécurité. Tous les observateurs devront répondre aux critères d’accréditation définis par la CENI. En outre, elles conviennent de la mise en place, au niveau des observateurs internationaux, d’une structure pluridisciplinaire d’alerte composée d’experts civils et militaires sur les questions spécifiques de sécurisation des opérations électorales. 1.2.9. - Règlement du contentieux électoral Les Parties prenantes au Dialogue national conviennent à propos du contentieux des élections législatives que : a) dans l’esprit du présent Accord, les organes compétents procèdent à la recomposition de la Cour constitutionnelle en veillant à ce que les personnalités à nommer répondent aux critères de professionnalisme, de crédibilité et d’indépendance ; b) la sous-commission de la CENI chargée du contentieux électoral soit supprimée ; c) en cas de contestation des inscriptions sur les listes électorales et de distribution des cartes d’électeurs : la plainte soit soumise à la Commission électorale locale indépendante (CELI) ; - la partie non satisfaite de la décision de la CELI puisse introduire un recours devant la CENI ; 1.2.10.- Accès équitable des partis et des candidats aux médias d’Etat Les Parties prenantes au Dialogue conviennent du principe de l’accès équitable des partis, des candidats et de la société civile aux médias d’Etat. Elles ont reconnu les efforts actuellement réalisés dans le secteur des médias d’Etat et ont souhaité que ces efforts soient poursuivis et consolidés. Elles conviennent que les médias d’Etat soient dotés de moyens et d’équipements appropriés pour leurs missions. 1.2.11.- Quota des candidatures féminines Les Parties prenantes au Dialogue se sont engagées à œuvrer en vue d’assurer la représentation équitable des femmes dans les processus électoraux et dans la vie politique nationale. Dans cette optique, elles encouragent les partis politiques à s’imposer un minimum de candidatures féminines aux élections. 1.2.12.- Financement des partis politiques Les Parties prenantes au Dialogue conviennent que l’Etat finance les activités des partis politiques. Elles ont rappelé à cet effet les dispositions de l’article 18 alinéa 2 de la Loi 91-4 du 12 avril 1991 qui stipule : « Les partis politiques bénéficient en outre d’une aide financière de l’Etat. Cette aide est attribuée aux partis politiques ayant recueilli au moins 5% des suffrages sur le plan national aux élections législatives ». Le gouvernement décidera des mesures incitatives à la participation des femmes à la vie politique. II - Les mesures relatives à la sécurité, aux droits humains, aux réfugiés et personnes déplacées. 2.1 - Questions de sécurité 2.1.1 - S’agissant des questions de sécurité, les Parties prenantes au Dialogue conviennent que des dispositions nécessaires soient prises en vue de la réaffirmation solennelle et du respect effectif : • de la vocation apolitique et du caractère national et républicain de l’Armée et des Force de Sécurité, conformément à la Constitution et aux Lois pertinentes du pays ; • de la distinction entre les fonctions de l’Armée d’une part, et celles de la police et de la gendarmerie d’autre part, de façon à ce que l’Armée se consacre à sa mission de défense de l’intégrité du territoire national et les forces de police et de la gendarmerie à leur missions de maintien de l’ordre et de sécurité publique. 2.1.2 - Dans l’immédiat, le gouvernement prendra toutes les dispositions utiles afin que le Forces de défense et de Sécurité s’abstiennent de toute interférence dans le débat politique. 2.1.3 - Dans le souci de renforcer les dispositifs de maintien de l’ordre, les Parties prenantes au Dialogue préconisent un accroissement des effectifs et des moyens d’action de la police et de la gendarmerie afin de leur permettre d’assurer efficacement leurs missions, y compris en veillant à la sécurisation des activités des partis politiques et des opérations électorales. 2.1.4 - Les Parties prenantes au Dialogue invitent les organisations politiques à s’abstenir de tous acte, comportement et propos pouvant être perçus comme des provocations à l’égard des Forces armées et de Sécurité, et à œuvrer en vue de l’instauration d’une confiance réciproque entre ces dernières et les populations. 2.1.5 - Les Parties prenantes au Dialogue conviennent de la mise en place, au niveau national, d’un mécanisme d’alerte en matière d’application des mesures de sécurisation des activités des partis politiques et des processus électoraux. Ce mécanisme sera composé de représentants des partis politiques, des autorités administratives et des forces de sécurité. Il dispose d’organes déconcentrés, composés de manière similaire, au niveau de la commune de Lomé et des autres préfectures. 2.2 - Question de l’impunité 2.2.1 - Les Parties prenantes au Dialogue reconnaissent que l’impunité des actes de violence à caractère politique est un phénomène grave que le Togo a connu de tout temps, notamment à l’occasion des processus électoraux. 2.2.2 - Elles conviennent que toutes les forces vives du pays, en particulier les partis politiques et les organisations de la société civile, doivent œuvrer activement à son éradication. A cet égard, les Parties prenantes au Dialogue National : a) s’engagent à renoncer à tout acte de violence et d’incitation à la violence ; b) conviennent de la création d’une Commission chargée de faire la lumière sur les actes de violence à caractère politique commis par le passé et d’étudier les modalités d’apaisement des victimes ; c) réaffirment la nécessité pour les pouvoirs publics de promouvoir la compétence, l’intégrité et l’esprit d’indépendance pour le bon fonctionnement des Cours et Tribunaux, de la Police judiciaire et des autres institutions qui concourent à la lutte contre l’impunité. 2.3 - Cas des réfugiés et des personnes déplacées 2.3.1 - Les Parties prenantes au Dialogue, conscientes de la nécessité de créer un environnement politique et institutionnel rassurant pour les réfugiés et personnes déplacées, conviennent de la nécessité et de l’urgence de tout mettre en œuvre pour favoriser le retour et la réinsertion des réfugiés et des personnes déplacées. 2.3.2 - Les Parties prenantes au Dialogue conviennent de la mise en place d’un comité ad hoc pour appuyer les efforts du Haut-Commissariat chargé des Rapatriés et de l’Action humanitaire dans sa mission d’organisation et de coordination du processus de rapatriement et de réinsertion des réfugiés et des personnes déplacées. Ce comité prendra contact avec les réfugiés dans les pays d’accueil, en vue d’examiner avec eux les voies et moyens susceptibles d’accélérer leur retour. 2.4 - Pardon et réconciliation nationale Afin de créer les conditions pour un climat social apaisé nécessaire à la réconciliation, les Parties prenantes au Dialogue national conviennent de la création d’une Commission qui proposera des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la réconciliation nationale. III - La poursuite des réformes constitutionnelles et institutionnelles nécessaires à la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance 3.1 - Les Parties prenantes au Dialogue s’engagent à poursuivre toutes les réformes visant à consolider la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance. Les Parties prenantes au Dialogue s’accordent pour que le gouvernement d’Union nationale engage les réformes dans un esprit de large consensus. Ces réformes porteront sur les questions d’intérêt national suivantes : 3.2 - Les Parties prenantes au Dialogue national engagent le gouvernement à étudier les propositions de révision constitutionnelle, notamment : le régime politique, la nomination et les prérogatives du Premier ministre, les conditions d’éligibilité du Président de la République, la durée et la limitation du mandat présidentiel, l’institution d’un Sénat, la réforme de la Cour constitutionnelle. Le gouvernement prendra en charge ces propositions pour la prochaine législature. 3.3 - Les Parties prenantes au Dialogue conviennent que le programme de réforme et de modernisation de la justice demeure un des chantiers prioritaires du gouvernement. 3.4 - Les Parties prenantes au Dialogue national recommandent au gouvernement de mettre en place une Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) réformée. 3.5 - Les Parties prenantes au Dialogue national recommandent au gouvernement d’étudier les questions relatives à la réforme de l’Armée et des Forces de Sécurité. 3.6 -Ce processus de réformes devra s’inscrire dans la durée, et constituer une des priorités du gouvernement. Le gouvernement prendra les textes qui réglementent l’intervention des Forces de défense et de Sécurité en matière de maintien de l’ordre dans le strict respect de la légalité républicaine. IV - La formation d’un gouvernement d’Union nationale 4.1 - Toutes les Parties prenantes au Dialogue acceptent le principe de la formation d’un gouvernement d’Union nationale. Elles proposent au Président de la République de former un gouvernement d’Union nationale ouvert aux partis politiques et à la société civile, dans un esprit de réconciliation nationale et de confiance mutuelle pour la consolidation du processus d’apaisement. 4.2 - L’action du gouvernement d’Union nationale se mènera dans le cadre d’une feuille de route dont les points fondamentaux sont définis dans l’annexe II. V - Dispositions finales 5.1 - Les Parties prenantes au Dialogue conviennent de la création d’un cadre permanent dl dialogue et de concertation sur les sujets d’intérêt national. Le gouvernement d’Union nationale fixera les missions, la composition et les modalités de fonctionnement de cette structure. 5.2 - Les Parties prenantes au Dialogue conviennent de la mise en place d’un mécanisme de suivi de la bonne application des engagements souscrits. Le Comité de suivi (CS) sera composé d’un représentant de chaque composante du Dialogue, ainsi que des représentants du Facilitateur, de l’Union européenne (UE) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il aura pour mission de veiller à l’application du présent Accord. Il sera présidé par le Facilitateur ou son représentant. 5.3- Les Parties prenantes au Dialogue conviennent de l’élaboration d’un Code de bonne conduite à l’attention des partis politiques, de la société civile et des médias, objet de l’annexe III. 5.4- Les Parties prenantes au Dialogue conviennent de lancer un appel à la communauté internationale, en particulier à l’Union européenne, en vue de la reprise rapide de la coopération. Elles demandent en outre à l’Union européenne et à toute la Communauté internationale d’apporter un soutien financier et technique au processus engagé. 5.5- Elles conviennent également que le Facilitateur, ainsi que les observateurs de l’UE et de la CEDEAO accompagnent le processus de transition jusqu’à son terme. 5.6- Les annexes l, II et III font partie intégrante du présent Accord. 5.8- En cas de différend sur l’interprétation de tout ou partie du présent Accord, y compris les modalités de l’organisation et du déroulement des opérations électorales, les parties signataires conviennent de s’en remettre à l’arbitrage du Facilitateur. Fait à Lomé, le 20 août 2006 Ont signé : Pour le Bureau du Dialogue Monsieur Yawovi Agboyibo Pour le CAR : Monsieur Gaboun Hegbor Pour la CDPA : Monsieur Léopold Gnininvi Pour la CPP : Monsieur Jean-Lucien Savi de Tové Pour le GF2D : Madame Akouavi Célestine AIDAM Pour le Gouvernement : Monsieur Kokou Biossey Tozoun Pour le PDR : Monsieur K. Lardia Henri Kolani Pour le REFAMP/T : Madame A. Larba Maria Apoudjak Pour le RPT : Monsieur Fambaré Ouattara Natchaba Pour l’UFC : Monsieur Eric Armerding Le Facilitateur : Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré Président du Burkina Faso Annexe I Des attributions, de la composition et des démembrements de la CENI Tirant les enseignements des précédents processus électoraux, et conformément à l’engagement n° 1.3, les parties prenantes au Dialogue ont réaffirmé par consensus leur adhésion aux principes et acquis de l’Accord-cadre de Lomé concernant les attributions, la composition et les démembrements de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Ces principes et acquis prévoient ce qui suit :
Annexe II De la feuille de route du gouvernement d’Union nationale Outre ses attributions constitutionnelles classiques, le gouvernement aura pour tâches prioritaires :
Annexe III Du code de bonne conduite pour les élections Les parties prenantes au Dialogue :
Les débats et les discours politiques doivent être circonscrits à une saine émulation des idées, à la critique des programmes politiques et aux suggestions destinées à améliorer la gouvemance démocratique et la promotion du développement. Ils ne doivent pas traiter de la vie privée, de l’appartenance confessionnelle, sociale, régionale ou ethnique d’un candidat ou d’un citoyen. Les candidats, partis politiques, regroupements ou collectifs de partis politiques doivent s’interdire et interdire à leurs militants et partisans toute attitude, tout comportement, tout propos de nature à porter atteinte à la dignité, à l’intégrité physique des personnes, aux biens publics et privés et à la transparence des élections. Les candidats au scrutin doivent bannir de leurs discours et programmes politiques le mensonge, la diffamation, les incitations à la fraude électorale ainsi que tout comportement tendant à abuser de l’électorat, quelle que soit la langue utilisée. Les médias publics doivent assurer un traitement égalitaire et équilibré des candidats ou formations politiques prenant part aux scrutins. Les médias privés doivent assurer un strict respect de l’éthique et de la déontologie et bannir toute discrimination. Les journalistes doivent s’interdire tous traitements et/ou propos partisans ou malveillants à l’égard des candidats, des partis politiques et de leurs programmes et tout dénigrement des partis politiques ou des candidats. En adhérant au code de bonne conduite, les parties prenantes réaffirment leur confiance au peuple togolais, ultime souverain, qui aspire à une démocratie respectueuse des libertés publiques et des droits fondamentaux de la personne humaine. Les parties prenantes s’engagent à recourir aux voies légales pour tout règlement des différends qui viendraient à les opposer du fait de la non observation des règles du code de bonne conduite par une des parties. L’Observateur Paalga |