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« Les phases finales sont les plus délicates », affirme le président Faure Gnassingbé

mercredi 16 août 2006.

 

Mardi 15 août 2006, le président togolais, Faure Gnassingbé était à Ouagadougou pour apporter sa part contributive au dialogue intertogolais qui a cours depuis une décade à Ouagadougou sous l’égide du président du Faso, Blaise Compaoré.

Interrogé sur l’issue de la médiation entamée par Blaise Compaoré depuis le mardi 8 août 2006 ( en rappel le dialogue a été réellement ouvert le 21 avril 2006), le président togolais a indiqué que « les phases finales d’une médiation sont les plus délicates ». Puis d’ajouter qu’il y a plutôt lieu « de privilégier la réflexion et de limiter les déclarations ». En tous les cas, terminera-t-il, « vous aurez les résultats dans quelques jours ».

Le moins que l’on puisse dire à l’analyse de ces propos, c’est que le président Faure Gnassingbé s’inscrit dans la logique des pourparlers préliminaires qui doivent demeurer secrets jusqu’à la publication d’un document qui donne leur substantifique moelle.

Ainsi que le disent les diplomates, les médiations n’ont de réelles chances de succès que si elles sont entourées du secret le plus opaque. Blaise Compaoré qui a une propension naturelle au silence pour plusieurs raisons, a fait sienne cette maxime, se contentant de plaisanter avec la presse chaque fois qu’il en a eu l’occasion. Quant à Djibrill Bassolé, s’il a lâché du lest, sa formation professionnelle et son background lui ont permis de ne pas « déraper ».

Pour autant et comme on est à la phase de « réflexion, » comme l’a indiqué le président togolais, disons qu’en tant que maître du jeu, Faure Gnassingbé est celui qui doit donner le plus. Non pas que les autres ne doivent pas faire de concessions, mais parce que c’est lui qui peut modifier substantiellement le cadre juridco-institutionnel togolais.
La demande politique tourne autour de ces réformes à entreprendre pour donner la chance à la démocratie de prendre son envol au Togo. « Assainissement » donc du cadre institutionnel et de l’armature juridique, mais aussi et surtout refondation de l’armée, voilà les « travaux d’Hercule » auxquels le président togolais est invité.

Il va sans dire qu’il ne pourra pas tout « lâcher » d’un coup, ce qui signifie que le camp d’en-face doit faire preuve d’esprit d’ouverture. Comme l’avait rappelé Blaise Compaoré dès la « prise de pouvoir » de Faure Gnassingbè en février 2005, « il faut aider » le président togolais à ancrer son pays dans l’espace démocratique. Une œuvre de longue haleine au regard du passé politique et social du Togo et dont l’aboutissement, nous l’espérons, sera pour bientôt. Le fait que Faure Gnassingbé ait déclaré que « la médiation se déroule bien » augure de lendemains heureux pour le Togo. Arrivé à Ouagadougou à 10h 30 mn, le président togolais a quitté notre capitale aux environs de 16h 15 mn.

Boubakar SY
Monique ILBOUDO (Stagiaire)

Sidwaya