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Route Dédougou-Bobo-Dioulasso : La fin du calvaire pour mars 2007

mardi 27 juin 2006.

 

Les usagers de la nationale n°10 vont devoir prendre leur mal en patience jusqu’en mars 2007 pour voir se concrétiser le bitumage de la route Dédougou-Bobo-Dioulasso. Tel est le constat fait de la première étape de la visite de chantiers que le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Hyppolite Lingani a effectuée les 22 et 23 juin 2006.

Prévus pour se terminer en décembre 2006, finalement les travaux de bitumage de l’axe Dédougou-Bobo-Dioulasso ne seront pas achevés dans les délais. Une prolongation de 3 mois jusqu’en mars 2007 est nécessaire. C’est ce qui ressort de la visite de ce chantier par le ministre Hyppolite Lingani accompagné de ses proches collaborateurs, des responsables de la Compagnie sahélienne d’entreprise (CSE), et du gouverneur de la région Pascal Bénon, le jeudi 22 juin dernier.

Le ministre des Infrastructures et du Désenclavement débutait ainsi une tournée de deux jours en vue de prendre le pouls de l’état d’avancement des chantiers de construction et de bitumage des routes nationales N°1 et 10. Sur la nationale N°10 reliant Dédougou à Bobo-Dioulasso, la CSE ne pourra pas respecter les délais initiaux d’exécution du chantier prévus pour la fin de cette année.

Par contre, elle tient à achever les travaux d’ici à mars 2007. Sur ce tronçon de 176 km, les travaux ont commencé depuis février 2004. Mais, jusque-là ce sont seulement 53 km qui ont pu être bitumés. Les responsables de la CSE estiment le taux d’avancement des travaux à 53 %. En effet, selon la CSE,l’installation du chantier, le débroussaillage et le décapage des terres végétales sont exécutés à cent pour cent (100 %).

Alors que le remblai est réalisé à 90%, la couche de fondation de 61 km et celle de base de 59 km le sont à respectivement 35 et 33 %. Le pont sur le Wè est réalisé à 95 %. « J’ai voulu effectuer cette visite au delà des rapports et des discussions avec les collaborateurs pour me rendre compte de l’état d’avancement des travaux et conforter les techniciens », a d’entrée de jeu situé Hyppolite Lingani. De plus, a-t-il indiqué, la démarche d’associer la presse à la visite des chantiers vise à établir un dialogue entre son département et les journalistes sur la base des réalités d’exécution des chantiers afin que ceux-ci puissent relayer l’information à leur auditoire.

La première escale de la tournée est intervenue à la sortie de Dédougou, dans le Mouhoun. A ce niveau, le ministre et sa délégation ont pu apprécier la qualité du bitume déjà réalisé. Toutefois, M. Hyppolite Lingani a formulé des suggestions visant à améliorer davantage la qualité de l’œuvre. Ainsi, il a préconisé à l’entreprise CSE de démarrer incessamment le marquage au sol, la construction d’un parking à l’entrée de la ville et la prise de mesures pour faciliter les traversées d’agglomérations.

A cette préoccupation du ministre Lingani, le chef de la mission de contrôle, Mariko Nana a affirmé que ces travaux vont être réalisés au plus tôt. La nationale N°10 est large de 9 m dont 7 de chaussée. A Bekuy, c’est une chaussée coupée en deux par les eaux pluviales du barrage de ladite localité que le ministre et sa délégation ont pu constater. Il a proposé de rétablir dans les meilleurs délais le déversoir du barrage par l’aménagement du seuil afin, dit-il, de faciliter la circulation.

Là également, la CSE a souligné qu’elle entendait y ériger un ouvrage d’art. Les travaux de cet ouvrage ont déjà démarré, a précisé M. Nana. A Sara, village situé à 30 km de Bobo-Dioulasso, il a assisté aux travaux de mise en place de la plate-forme au moyen d’un compacteur « pied de mouton ».

Sur le pont de Wè, Hyppolite Lingani estime qu’il faut construire un mur pour protéger la berge. Dans l’ensemble, il s’est déclaré satisfait de la qualité des travaux réalisés jusqu’ici par l’entreprise CSE. Selon le ministre burkinabé en charge des Infrastructures et du Désenclavement la CSE a réalisé les ouvrages dans « les règles de l’art ». Et d’ajouter ceci : « je suis satisfait de l’état d’exécution des travaux au regard des résultats des essais de laboratoire de la mission de contrôle » . Reconnaissant que l’état d’avancement des travaux laisse entrevoir des inquiétudes à quatre mois du délai contractuel initial, Hyppolite Lingani a toutefois souligné que les travaux de terrassement et d’ouvrage sont avancés. Ce sont eux qui déterminent l’avancée d’un chantier.

Il a, en effet, suggéré aux responsables de la CSE d’accélérer l’exécution des travaux de la couche de fondation et celle de base de même que le revêtement qui sont des assises importantes sur un chantier de bitumage d’une route. Car dit-il, « ces travaux prennent du temps, je ne sais pas si d’ici à la fin de l’année, l’entreprise pourra achever ces travaux ».

Certes, la CSE reconnaît qu’il y a du retard mais ses responsables affichent un optimisme quant au respect du délai contractuel qui courent désormais jusqu’en mars 2007. Ils appellent à la sérénité eu égard à l’avenant de trois mois consacrant l’aménagement de rues dans la commune de Bobo-Dioulasso et la construction du barrage de Satiri. Ils caressent ainsi l’espoir de mettre à profit ce temps pour respecter les termes du contrat.

La CSE se veut rassurante

Face aux inquiétudes évoquées par le ministre Lingani, la CSE se veut rassurante. Interrogé par la presse sur les causes du retard, vu surtout que le bitumage du tronçon Kaya-Dori moins long a été éxécuté dans les délais du contrat, Hyppolite Lingani a réagi en ces termes : « La route Kaya-Dori était déjà en terre moderne (canadienne). Il s’agissait seulement de mettre la couche de base et celle de revêtement. Ce qui n’est pas le cas de la route Dédougou-Bobo-Dioulasso où tout était à faire, » a-t-il expliqué.

Pour la CSE, le retard constaté dans l’avancement des travaux se justifie par des pannes de matériels essentiels (camions, bulldozers, compacteurs, etc.) et des difficultés dans la mobilisation du budget du chantier. « Les pannes ont freiné considérablement l’avancée des travaux », a expliqué le directeur des travaux de la CSE, Demba Sow.

Mais aujourd’hui la CSE et ses responsables n’ont qu’un seul objectif : tout mettre en œuvre pour finir le travail selon le nouveau délai. « Nous avons pris toutes les dispositions pour renforcer le parc matériel en révisant les machines et en commandant de nouveaux moteurs en vue de respecter les termes du contrat », se convainc M. Sow.
De son côté, le directeur général adjoint de la CSE, Oumar Sow affiche la même volonté. « Beaucoup d’entre vous sont inquiets. Je le suis également mais pas autant que vous.

L’objectif est de parvenir à revêtir les 100 km restants dans les six prochains mois. La tâche ne sera pas de tout repos mais nous allons respecter les délais », a-t-il laissé entendre au cours d’un point de presse tenu dans la soirée du 22 juin à Bobo-Dioulasso. La CSE s’est engagée à ne pas réaliser un travail baclé. Pour cette entreprise, la qualité de l’ouvrage est de mise. Elle entend poursuivre et intensifier les travaux jusqu’à la fin juillet.

La saison hivernale n’étant pas propice aux travaux routiers, l’entreprise va devoir suspendre ses activités pendant les mois d’août et de septembre. « La CSE doit tout mettre en œuvre pour respecter le nouveau délai de mars 2007. Dès la reprise des travaux en octobre, nous allons travailler en plein temps pour la réalisation de la couche de base de 800 m par jour. Cela va donner 20 km par mois.

Ainsi, en six mois nous avons espoir de boucler les 100 km », a rassuré le directeur général adjoint de la CSE, Oumar Sow. En attendant que la CSE tienne sa promesse, ses responsables ont donné rendez-vous aux journalistes en fin décembre et en mars 2007 pour venir constater que le chantier de bitumage et les travaux supplémentaires sont totalement achevés. Ce serait la preuve que la CSE a toujours honoré ses engagements.

S. Nadoun Coulibaly
coulibalynadoun2002@yahoo.fr


Zoom sur la CSE

Créée en 1970, la Compagnie sahélienne d’entreprise (CSE) est présente dans sept (7) pays de l’UEMOA. Il s’agit du Mali, du Sénégal, de la Gambie, du Niger, de la Guinée Conakry, du Burkina Faso et de la Sierra Leone. Elle y emploie environ 2000 personnes. La CSE se positionne aujourd’hui comme l’une des premières entreprises africaines certifiée du Label international de qualité (ISO 9001-version 2000).

Elle a reçu cette distinction en 2005. Avec un personnel d’encadrement agréé, la CSE est conduite au Burkina Faso par trois ingénieurs ayant chacun 10 ans de métier. Massamba Gueye, économiste et gestionnaire de formation est le chef de l’agence de la CSE au Burkina depuis 2005.

S.N.C.

Sidwaya