Réhabilitation de Rood Woko : "Fini les discours, place aux travaux"

Trois ans après l’incendie du marché central de Ouagadougou Rood Woko (27 mai 2003), la première phase de sa reconstruction a été lancée, vendredi 16 juin 2006 par le maire Simon Compaoré. Elle porte sur la démolition des parties sinistrées et l’évacuation des gravats.

Les travaux seront exécutés par l’entreprise Fadoul Technibois et dureront quatre mois. « Fini les discours, place aux travaux », ont affirmé ensemble le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Louis l’Aot et le bourgmestre de la capitale, Simon Compaoré.

Le lancement de cette première étape de réhabilitation du grand marché est accueilli comme un espoir par les commerçants et un soulagement par les élus locaux. Le maire de la commune n’a pas manqué de rappeler tout ce qui a été dit sur une probable reouverture de Rood Woko. « Des hommes malhonnêtes nous ont accusés d’avoir vendu le marché. Nous voici aujourd’hui réunis pour redonner vie à Rood Woko. Nous sommes des personnes responsables. Nous tenons nos promesses », a indiqué Simon Compaoré. Les représentants des associations et des syndicats de commerçants perçoivent la reconstruction du grand marché comme le premier cadeau du troisième mandat de leur bourgmestre.

Aussi, ils ont souhaité que les travaux soient effectués dans de bonnes conditions. « Que ce qui est démoli aujourd’hui puisse être bâti », ont suggéré les porte - parole des commerçants. Le représentant de Fadoul Technibois a expliqué le plan de déroulement des travaux. « Pour des mesures de sécurité, certains travaux se dérouleront la nuit », a-t-il souligné.

En effet, la démolition de certaines parties sinistrées nécessitera l’utilisation d’explosifs. D’ores et déjà, la mairie de Ouagadougou et l’entreprise Fadoul Technibois s’excusent auprès des populations pour des désagréments que viendront à causer le dispositif sécuritaire autour du marché et l’exécution des travaux.

Cette première phase de reconstruction va s’effectuer sous le contrôle du bureau d’études CAEM et la maîtrise d’ouvrage de l’Agence Faso Bara. « La mairie de Ouagadougou, les commerçants, le bureau d’études, et l’Agence Faso Bara seront très exigeants sur l’exécution des travaux », a signifié Simon Compaoré à l’entreprise Fadoul Technibois.

La mairie de Ouagadougou espère entamer la reconstruction proprement dite juste après cette première phase. Le marché ainsi réhabilité va coûter 7,7 milliards de F CFA et permettra l’installation de 4 500 commerçants. Le financement sera assuré sous forme de prêt de l’AFD (1/3), de subvention de l’AFD (1/3) et de contre-partie nationale (1/3). « Une mission de l’AFD a confirmé le mode de financement de la reconstruction du marché. L’affaire est bien enclenchée. La promesse sera tenue », a rassuré Louis l’Aot.

Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr)

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