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Millennium Challenge Account : La région du Sahel n’attend plus que les dollars américains

lundi 22 mai 2006.

 
Joseph Bissiri Sirima

La région du Sahel a défini les 15 et 16 mai à Dori ses priorités de développement économique et de réduction de la pauvreté dans le cadre du « Millennium Challenge Account » (MCA). Elle n’attent plus que les dollars américains pour financer son programme.

L’équipe de coordination du « Millennium Challenge Account (MCA, initiative de réduction de la pauvreté) », était les 15 et 16 mai derniers à Dori, chef-lieu de la région du Sahel. A cette occasion, le coordonnateur de MCA-Burkina, Joseph Bissinir Sirima a expliqué à l’assistance composée de représentants de la société civile, des autorités coutumières et religieuses, des services techniques déconcentrés de l’Etat ce qu’est le MCA, ses objectifs.

Selon M. Sirima, le MCA est né de la mise en place du Millennium Challenge Corporation, qui est la concrétisation de l’engagement pris par le président américain George Bush au sommet de Monterry en 2002 de « fournir davantage de ressources aux pays qui assument pleinement leurs responsabilités au niveau de leur propre développement ».

Ainsi une structure dénommée MCC a été mise en place avec un fonds dénommé MCA. Le fonds MCA qui est de 4, 27 milliards de dollars américains est destiné aux pays pauvres qui ont soumis des programmes économiquement viables avec pour objectif principal de réduire la pauvreté. Le Burkina Faso, a expliqué M. Sirima a été élu au fonds MCA en novembre 2005 car il a réussi à obtenir le minimum de huit points sur seize parmi les indicateurs de bonne gouvernance, de liberté économique et d’investissement en capital humain.

Mais pour bénéficier du financement du fonds, chaque pays doit élaborer des programmes économiques viables et de réduction de la pauvreté. Le MCA ne finançant pas de programme gouvernemental, ce sont les populations à la base qui se réunissent pour identifier les principaux obstacles à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté dans leur localité.

Elles identifient après ce diagnostic, les domaines d’action et les activités potentiellement éligibles au financement du MCA et proposent des solutions relatives à la mise en œuvre des programmes.

« Les fonds MCA sont illimités d’après M. Sirima car, chaque pays peut demander autant d’argent qu’il veut pourvu qu’il montre des programmes efficaces de réduction de la pauvreté et économiquement soutenables. Ainsi, les participants aux consultations MCA Sahel, qui se sont réunis à la salle de conférences de la direction régionale de l’Economie et du Développement à Dori se sont accordés pour dire que leur région regorge d’énormes potentialités économiques, malheureusement non exploitées. Citant les contraintes, ils ont relevé la faible pluviométrie et le manque d’eau, l’enclavement de la région, le faible niveau d’alphabétisation et une couverture sanitaire médiocre.

D’autres problèmes liés notamment à l’énergie, aux infrastructures, aux difficultés d’accès à la micro-finance, aux faibles niveaux organisationnels de la société civile ou même à la bonne gouvernance ont été énumérés.

Le Sahel a identifié ses problèmes

Réunis en trois (3) groupes de travail la quatre-vingtaine de participants aux consultations MCA de la région du Sahel ont proposé des solutions pour le décollage économique et la réduction de pauvreté dans leur région. La construction de retenues d’eau et de barrages, le désenclavement de la région du Sahel par la construction et le bitumage des routes, le chemin de fer, l’utilisation d’énergie de substitution (énergie solaire, biocarburant, etc.), la construction de centres de santé, de lycées techniques et professionnels, la formation professionnelle, de structures de micro-finances ont été proposées pour réduire la pauvreté dans les quatre provinces de la région du Sahel à savoir le Séno, le Soum, l’Oudalan et le Yagha.

Les propositions de solution qui ont été faites par les « Sahéliens » seront traitées par les experts de MCA-Burkina qui en évalueront le coût. L’unité de coordination poursuit ses consultations dans l’ensemble des treize (13) régions et compte présenter à la fin une synthèse des programmes de développement pour chacune d’entre elles.

Romaric Ollo HIEN (romari_hien@yahoo.fr)

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