Burkina/Région d’Oubri : Le fonctionnement du barrage de Niou expliqué aux populations locales
dimanche 14 septembre 2025.
La Direction générale des infrastructures hydrauliques du ministère en charge de l’Eau a effectué une visite sur le site du barrage de Niou, dans la région d’Oubri, ce samedi 13 septembre 2025. Cette sortie avait pour objectif d’expliquer le fonctionnement du barrage aux populations bénéficiaires.
Le barrage de Niou a été réceptionné provisoirement en décembre 2024. La construction de l’infrastructure et l’aménagement du périmètre ont coûté près de deux milliards de francs CFA à l’État burkinabè. Le barrage a une capacité d’un peu plus d’un million 200 mille mètres cubes. La digue a une longueur de 1,5 km. Un comité d’entretien de l’ouvrage a été mis en place, car après chaque saison, il y a un entretien qui se fait au niveau local.
Le barrage de Niou réceptionné provisoirement en décembre dernier
Le directeur général des infrastructures hydrauliques au ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Tidiane Nikiéma, et son équipe étaient sur le site du barrage ce 13 septembre pour rencontrer les responsables locaux du barrage. Il s’est agi pour eux d’expliquer le fonctionnement du barrage aux responsables, mais aussi de constater le niveau de remplissage de la retenue d’eau en cette saison des pluies.
Le directeur général Tidiane Nikiéma
« Un barrage, il y a les aspects techniques et les exploitations. Si les populations ne comprennent pas bien le fonctionnement d’un barrage, elles peuvent voir des malfaçons alors qu’en réalité, ce ne sont pas des malfaçons. Ce sont des choses faites techniquement. Par exemple, ici, les responsables locaux trouvent que la prise est haute. Alors que nous trouvons que la prise est bien positionnée. Parce que, pour un barrage, il faut dominer le périmètre. Il faut que l’eau coule. Il faut une pente pour que l’eau parte jusqu’à la dernière parcelle. En plus, il y a un stock qu’il faut garder, pour des raisons écologiques », a expliqué Tidiane Nikiéma, avant d’avancer les raisons de la visite : « Nous sommes là pour écouter les préoccupations des populations et essayer de répondre à leurs préoccupations. Nous sommes là également pour constater le remplissage du barrage. Et nous voyons qu’il est rempli. Pour l’instant, je suis satisfait à 50%. Je serai totalement satisfait lorsqu’il va commencer à booster l’économie locale. »
Le directeur général des infrastructures hydrauliques du ministère en charge de l’Eau Tidiane Nikiéma et son équipe en train de donner certaines explications aux responsables locaux du barrage
Pour le directeur général, l’objectif est de rendre le barrage utile. En effet, un périmètre aménagé de plus de 42 hectares a été mis à la disposition des producteurs de riz et de légumes. Aussi, des forages ont été construits pour garantir de l’eau potable aux populations.
Cette année, il n’y aura pas de production de riz, car la saison a débuté tardivement et le barrage n’avait pas d’eau. Les producteurs de légumes sont, quant à eux, en train de prendre des dispositions pour lancer leurs activités après l’hivernage.
Adama Nabalum, l’un des responsables locaux
Adama Nabaloum, l’un des responsables locaux, a souligné que la visite du directeur général leur va droit au cœur. « Cette visite nous a permis de comprendre beaucoup de choses grâce aux explications du directeur général. Nous prenons l’engagement de prendre soin de notre barrage, afin qu’il nous soit bénéfique », a-t-il promis. Selon lui, cet ouvrage va considérablement réduire l’exode des jeunes vers d’autres localités.
Rama Diallo
Lefaso.net
Vos réactions (4)
par kwiliga, 14 septembre 09:18
Hum, avez-vous jugé opportun de nous proposer cet article, juste à côté de celui présentant le barrage de la renaissance éthiopien ? C’est un peu dévalorisant,... démoralisant...
Bonjour, Heureux d’apprendre qu’enfin le barrage de Niou est fonctionnel. Je me rappelle qu’on parlait de notre barrage, le barrage qui sera inauguré juste après les élections présidentielle de 1991, 1998, 2005 et j’en passe. toujours l’ancienne digue construite dans les années 1975, dans son lie au quartier Bokin. Alors, voila de la politique qui fait avancer. ici, on gagne. Vive ceux qui sont soucieux de la souffrance des populations rurales.
Un barrage de réalisé ou de réhabilité, une victoire certaine pour le monde des producteurs et un outil de lutte contre la faim et la soif dans le milieu rural Burkinabè. On comprend le désarroi de certains esclavagistes qui veulent le comparer au grand Barrage de la Renaissance qui, lui aussi, leur enlève une tranche de sommeil car il va contribuer à l’indépendance énergétique de plusieurs pays d’Afrique. La maîtrise de l’eau de surface au Sahel est un enjeu capital et quand le Capitaine Thomas Sankara est arrivé au pouvoir, il a créé le "Ministère de l’Eau". C’était la première fois qu’un Ministère était exclusivement centré sur la maîtrise de l’eau et à défaut de pouvoir construire de grands barrages, il a encouragé les villages à creuser, souvent à la main, des "boulis" (petites retenues d’eau en langue Mooré). Ce terme."Bouli" sera d’ailleurs consacré dans le monde de la Recherche et de l’hydraulique et usité pendant longtemps dans les documents officiels et scientifiques. Avec cette nouvelle dynamique, le Burkina pourra amoindrir les chocs liés aux changements climatiques et offrir plus d’opportunités aux producteurs ruraux dans agriculture, l’élevage et la petite pêche ! Bravo au gouvernement !