Adja Amsétou Nikiéma de Komsilga : « Je voulais être sage-femme, c’est ce que je souhaitais quand j’étais enfant »
lundi 20 janvier 2025.
Cette année également, la célèbre guérisseuse Adja Amsétou Nikiéma ou « Adja de Komsilga », a célébré les naissances. Une façon, selon elle, de rendre grâce à Dieu, pour avoir exaucé les vœux de ces nombreuses femmes qui éprouvaient des difficultés de maternité. La cérémonie de reconnaissance qui s’est déroulée toute la journée de ce dimanche 19 janvier 2025 sur son site sis commune rurale de Komsilga (à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale) a, une fois de plus, drainé un monde impressionnant. Cette édition de la fête de fécondité avait pour marraine, Mamou Doukouré, opératrice économique basée à Bobo-Dioulasso.
Ce sont au total, 783 bébés qui ont été accueillis dans la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2024 (ils étaient 644 bébés en 2023). Pour les mamans, la première maternité pour les unes, la énième pour les autres. Certaines ont confié avoir à un moment perdu espoir d’avoir un enfant. D’où l’expression de joie qu’elles ont affichée en cette journée au cours de laquelle, Adja Amsétou Nikiéma a non seulement béni ces enfants, mais aussi remis à chacun, un trousseau et bien d’autres gadgets grâce à des soutiens divers.
Azèta Gansonré est de ces heureuses mères.
C’est avec son bébé Hafissatou Yampa, âgé de six mois, qu’elle a tenu à effectuer le déplacement de la Boucle du Mouhoun pour venir témoigner sa reconnaissance à Adja, comme elle appelle la guérisseuse. « Je suis mariée depuis huit ans. J’ai durant tout ce temps cherché la maternité, en vain. J’ai pris la décision de venir ici, trois jours après la fête de la Tabaski. Adja nous a reçues et nous a dit de revenir le 30 août pour les prières. Je suis rentrée et le 30 août, j’étais effectivement-là. Elle a prié et je suis repartie. C’est peu après que je suis tombée enceinte. L’enfant a six mois, et depuis sa naissance, je n’ai pas pu venir lui dire merci. Je suis venue lui montrer l’enfant et lui dire de tout cœur, merci. Je ne saurai comment la remercier assez. Que Dieu lui donne la force d’aider les gens et longue vie à elle », a exprimé Azèta Gansonré.
Ici, la coupure du gâteau au nom des bébés, avec la marraine Mamou Doukouré (assise à l’extrême droite) et Adja de Komsilga au milieu.
Après trois maternités, Fatoumata Rouamba est frappée par une maladie, qui va la conduire à des interventions chirurgicales. « Avec les opérations, on m’a dit que je ne pouvais plus avoir d’enfant (j’avais déjà trois enfants, le troisième a neuf ans). Et un jour, la grande-sœur de mon mari m’a montré chez Adja ici et m’a encouragé à venir la voir. Effectivement, quand je suis arrivée, l’an passé, j’ai d’abord recouvré totalement la santé et quand je suis repartie, je suis tombée enceinte. J’étais vraiment très contente. L’enfant s’appelle Awa, elle a trois mois », s’est-elle confiée.
Aminata Kindo a, elle, connu le site de la guérisseuse grâce à son époux, dit-elle. « Je l’ai suivi un jour pour venir ici. Adja nous a mis en prières et Dieu merci, quand je suis rentrée, je n’ai pas tardé à tomber enceinte de cet enfant, il a quatre mois. Son père n’a pas encore eu les moyens de venir dire merci, il est en route. Mais moi, je tenais à venir dire merci à Adja pour tout ce qu’elle a fait et je prie Dieu qu’il la bénisse et lui donne une longue vie pour continuer à aider les gens. C’est tout ce que je peux dire, on ne peut pas finir de la remercier, sincèrement », se plie Aminata Kindo.
Vue partielle de femmes avec leur bébé.
Balkissa Soré a seize ans de vie conjugale sans maternité et ce, après avoir, dit-elle, fait le tour à la recherche de solutions et duquel périple, l’on lui confie qu’elle est stérile. « J’ai fait seize années avec mon mari, sans pouvoir enfanter. Toutes mes grossesses coulaient. J’avais vraiment perdu l’espoir d’avoir un enfant. J’ai décidé à un moment de venir voir Adja. C’est six mois après avoir quitté le site ici que je suis tombée enceinte de cet enfant, un garçon. Je rends vraiment grâce », relate Mme Soré.
Des expressions de gaieté que partage la guérisseuse Adja Amsétou Nikiéma. « Ils sont des milliers de malades, certains même arrivent agonisants, qui ont recouvré la santé ici sur le site, après des traitements. Il y en a aussi qui arrivent ici totalement désespérés de la vie et de leur sort, mais qui repartent avec l’espoir et le sourire. C’est ma plus grande fierté. Quand je regarde tout cela, je me dis que je fais quelque chose de positif pour mon pays et pour l’humanité, et j’en suis fière. C’est d’ailleurs ce que nous célébrons aujourd’hui. Je suis fière de moi, je remercie mes deux parents et le peuple burkinabè qui m’a toujours accompagné et soutenu dans cette activité. Je ne finirai jamais de remercier Dieu pour cela. C’est un grand plaisir, parce que pour les femmes, ce n’est pas facile ; quand tu te maries et que tu n’arrives pas à avoir des enfants, ton foyer va commencer à couler. Parmi les 783 femmes, il y en a dont les maris ont refusé de les accompagner ici. D’autres aussi ont subi des insultes, des humiliations, des mots durs de la part de leur belle famille, parce qu’elles n’arrivaient pas à enfanter. Mais grâce à ce que Dieu m’a donné, elles sont fières et cela me rend vraiment heureuse », a soutenu Adja de Komsilga, rappelant que c’est le 1er avril 2019 que Dieu lui a donné ce pouvoir par lequel, elle vient en aide aux populations de toutes les contrées, sans distinction, par des soins de santé, des prières pour la maternité et pour l’épanouissement social.
La journée a connu la prestation d’une pléiade d’artistes. Ici, de la gauche vers la droite : Floby, Adja de Komsilga, la marraine Mamou Doukouré et "Papa Nacoulma".
« Je voulais être sage-femme, Dieu a rendu ça possible, autrement »
Dans son adresse empreinte de conseils, Adja Amsétou Nikiéma est revenue sur sa propre histoire, faite d’une enfance difficile. « C’était la misère, si fait qu’à l’école, payer la scolarité était compliqué. Je marchais pour aller à l’école, sans chaussures. Je remercie mes parents parce qu’ils ont fait de leur mieux, je ne manquais pas à manger. Mais tout le temps, mon souhait à l’époque, c’était que quelqu’un me vienne en aide. Je ne l’ai pas eue. La seule chose que je voulais, c’est qu’on me trouve un vélo pour que je pédale pour aller à l’école, gagner de bonnes notes. Mais mes parents m’ont fait beaucoup de bénédictions. Je voulais être une sage-femme, qui va aider les gens à l’hôpital ; c’est tout ce que moi, je souhaitais quand j’étais enfant. Aujourd’hui, je vois que Dieu a rendu ça possible autrement, et je me suis donc dis, pourquoi ne pas aider les autres ? Ce que je gagne, je partage avec les gens, bien que certains ont peur de moi parce qu’ils croient que je suis un génie. Or, après le travail, je suis un être humain comme eux », s’ouvre Adja de Komsilga, visage rayonnant de sourire.
Les berceaux et autres cadeaux ont été partagés non seulement aux accouchées de l’année, mais aussi à bien d’autres femmes dans le besoin. « Au temps de nos mamans, souvent quand elles accouchaient, elles n’avaient pas les moyens pour payer les vêtements pour le bébé, ce sont les vêtements du grand-frère ou de la grande-sœur on prend pour porter au bébé. Comme Dieu nous a donné, ce que les gens me donnent, je partage. Par exemple, à partir de demain, je vais commencer à cotiser pour la fête des bébés de l’année prochaine. Ce que je vais gagner, c’est pour les futures mamans, ce n’est pas pour moi », confie-t-elle.
La « fête des bébés », c’est aussi l’aspect sportif
Si l’acte à proprement dit de bénédictions des bébés de l’année a eu lieu le 19 janvier, le programme a, lui, démarré le 17 janvier 2025 par des activités sportives. Ainsi, dans la journée de samedi, 18 janvier, se sont déroulées une course cycliste féminine et la finale du tournoi de football portant le nom de la guérisseuse, promotrice.
Des compétitions qui ont également mobilisé un grand monde et à l’issue desquelles, des récompenses alléchantes ont été attribuées.
Au niveau du football, l’équipe vainqueur (l’Union sportive des Jeunes solidaires, US-JS, de la commune de Komsilga) a, en plus du trophée, des jeux de maillot et des ballons, empoché la somme d’un million de FCFA tandis que l’équipe vaincue (FC Koagma, de la commune voisine de Saponé) repart avec des jeux de maillot, des ballons et la somme d’un million de FCFA.
La course cycliste féminine, qui a enregistré la participation d’une centaine de femmes, fait également de nombreuses heureuses. En effet, les douze premières à l’arrivée ont été toutes récompensées, avec une enveloppe financière allant de 10 000 FCFA à 500 000 FCFA et de nombreux lots. Ici, les deux premières à l’arrivée ont reçu la somme de 400 000 FCFA pour la deuxième et 500 000 FCFA pour la première. Elles sont également reparties également avec une moto de marque Sirius et une Scooter d’une valeur d’un million de FCFA.
La remise des récompenses pour la compétition s’est déroulée à la grande cérémonie de la « fête des bébés ». C’est dans une ambiance festive donc, que la Ve « fête des bébés » s’est achevée avec des prières pour la paix et la sécurité au Burkina et dans le monde.
Analyse des effets psychologiques de la guérison mystique d’Adja Amsétou Nikiéma au Burkina Faso
La guérisseuse Adja Amsétou Nikiéma, connue sous le nom d’« Adja de Komsilga », a attiré l’attention en raison de ses prétendus pouvoirs de guérison exceptionnels. Sa méthode consiste en des prières et des bénédictions, qui semblent avoir aidé de nombreuses femmes ayant des difficultés de maternité. Cette analyse vise à comprendre les effets psychologiques de ses méthodes sur ses patients et à les comparer aux pratiques médicales modernes.
Effets Psychologiques
1. Renforcement de l’espoir : Nombreuses sont celles qui arrivent avec peu d’espérance, mais repartent avec une foi renouvelée. Cet espoir et cette croyance en un futur meilleur peuvent significativement améliorer leur bien-être psychologique.
2. Sentiment de communauté : Participer à des cérémonies avec d’autres qui partagent les mêmes défis peut créer un fort sentiment de communauté et d’entraide, réduisant ainsi la solitude et l’isolement.
3. Effet placebo : Même si la médecine traditionnelle pourrait ne pas reconnaître scientifiquement les méthodes de la guérisseuse, la croyance que ces méthodes fonctionnent peut déclencher un effet placebo puissant, qui peut jouer un rôle crucial dans l’amélioration de l’état psychologique des patients.
4. Ritualisation : Les rituels et les cérémonies répétées peuvent offrir une structure et un sens aux patients, ce qui peut aider à réduire l’anxiété et le stress.
Comparaison avec les Pratiques Médicales Modernes
1. Relation Patient-Guérisseur/Médecin
Guérisseur : Les relations entre guérisseurs et patients sont souvent personnelles et intimes, ce qui peut renforcer la confiance et la croyance en leur efficacité. Médecin : Les médecins modernes peuvent également établir des relations solides avec leurs patients, mais les visites sont parfois plus formelles et brèves.
2. Méthodes de Traitement
Guérisseur : Les méthodes des guérisseurs incluent des prières, des rituels et l’utilisation de plantes médicinales. La spiritualité y joue un rôle central. Médecin : Les médecins utilisent des traitements basés sur des preuves scientifiques, tels que les médicaments et les interventions chirurgicales.
3. Effet Psychologique
Guérisseur : Les traitements guérisseurs peuvent bénéficier de l’effet placebo, les patients croyant que les traitements les aideront, ce qui peut mener à des améliorations de leur état mental et physique. Médecin : Les traitements médicaux modernes peuvent également bénéficier de l’effet placebo, les patients ressentant une amélioration en croyant à l’efficacité du traitement, même si ce n’est pas le traitement lui-même qui produit cet effet.
Les guérisseurs comme Adja Amsétou Nikiéma et les praticiens de la médecine moderne offrent des approches différentes mais complémentaires pour aider les patients. La croyance et l’espoir jouent des rôles cruciaux dans la guérison et le bien-être mental, peu importe la méthode. Alors que la médecine moderne est basée sur des preuves scientifiques, les guérisseurs traditionnels offrent un soutien psychologique et spirituel également précieux.
Vu les bénéfices de ses actions, l’État, en collaboration avec l’Ordre des médecins, devrait encourager et financer les personnes ayant un pouvoir mystique dans des guérisons similaires. Dans d’autres pays, la médecine moderne reconnaît les bienfaits d’un accompagnement spirituel pour les patients et autorise la présence des aumôniers dans les structures de santé. Cette thérapie non conventionnelle est importante dans notre société, où les croyances de tous genres sont toujours d’actualité.