Burkina : Les députés de l’ALT votent la loi portant interdiction des emballages et sachets en plastique
lundi 30 décembre 2024.
L’avant-projet de loi adopté en conseil des ministres le mercredi 4 octobre 2024 est une révision de la loi du 20 mai 2014 portant interdiction de la production, de la commercialisation et de la distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables au Burkina Faso. Réunis en séance plénière ce lundi 30 décembre 2024, les députés de l’Assemblée législative de transition ont voté en faveur du projet de loi portant interdiction des emballages et sachets en plastique. Tous les acteurs disposent d’un délai de six mois pour se conformer à la nouvelle loi.
« Quand vous partez au café, on a l’habitude de vous le mettre dans une coupe en plastique. Ce n’est pas écologique. Ce sera interdit. Si vous partez au marché, on ne doit plus vous donner de petits sachets plastiques pour emballer ce que vous avez acheté. Il sera désormais interdit de brûler les emballages et sachets en plastique. Par contre, ce qui sera autorisé, ce sont les sachets utilisés pour les eaux minérales que nous avons. Seulement, l’épaisseur aussi devra changer. Les dimensions d’un plastique doivent être comprises entre 44 cm pour la largeur, et 70 pour la longueur. L’épaisseur devra être supérieure à 70 microns. Aussi, dans la chaîne de l’agro-alimentaire, il y a des plastiques qui ne respecteront pas les normes que nous avons prescrites, mais qui seront utilisés. On les appellera les emballages agro-alimentaire. » Voilà de façon résumée ce qu’a répondu le ministre en charge de l’environnement Roger Baro à la question de savoir ce qui sera interdit et permis.
« Les peines minimales qui étaient de trois mois passent à six mois d’emprisonnement. Au plan pécuniaire, on passe de 100 000 à 500 000 francs CFA », Roger Barro
Selon ses dires, le chef de l’Etat et le Premier ministre ont promis de travailler à ce que les sachets plastiques soient éliminés. Bon nombre de mesures ont déjà été prises à cet effet. « En décembre, on a accordé des subventions qui tournent autour d’un milliard de francs CFA aux acteurs de la valorisation pour la proposition d’alternative. Au moins 16 millions d’emballages alternatifs seront produits avec le financement qu’ils ont reçu. On a aussi un projet pour éliminer le plastique dans le secteur agro-alimentaire, validé par le Fonds pour l’environnement mondial, à hauteur de 1 600 000 000 francs CFA. Cela permettra d’aider les acteurs à quitter la chaîne des plastiques non utiles pour le domaine », a-t-il laissé entendre.
« Il faut qu’on soit plus stylés et branchés. »
Selon le ministre Roger Baro, les acteurs tels que les commerçants sont déjà informés de la nouvelle. Au sujet des produits vendus en sachets plastiques, il assure que si le comportement des acheteurs change, les sachets ne seront plus utilisés. « Souvent, on va acheter de la bouillie en demandant à la dame de la mettre dans un sachet. Mais si vous partez avec un plat, ça vous faire quoi ? (Rires dans la salle) Qui vous dit que si vous lui tendez le plat, elle le mettra dans un sachet ? Peut-être qu’elles-mêmes ne veulent pas forcément mettre la nourriture dans les sachets, mais vu que nous le demandons, elles le font », a-t-il déploré.
« Partout où il y aura un évènement, comme le SIAO, le FESPACO, les NAK, on va s’inviter », Roger Baro
Au-delà de la santé, élément majeur qui motive ce projet de loi, le ministre Roger Baro insiste sur le type de Burkina qu’il faut construire. « Il faut qu’on soit plus stylés. Il faut qu’on soit branchés. Élevons la gamme du Burkinabè. Souvent même dans les mariages, on voit certains mettre les cadeaux dans des sachets. Quand on dit aux gens qui ont les cadeaux d’avancer, ils retirent le cadeau du sachet alors qu’il est déjà emballé, et ils le jettent avant de remettre le cadeau. Je crois qu’on peut faire mieux que ça. Changeons. Ce n’est pas bon », a-t-il lancé.
« Il y en a certains, une fois qu’ils arrivent à l’aéroport, la première des choses qu’ils font, c’est ensacher leurs valises. On ne sait pas ce qu’ils veulent protéger, parce que si on veut vraiment vous prendre quelque chose, on prend la valise entièrement (rires dans la salle). Ils arrivent ailleurs, dans un autre pays, et en enlevant le sachet, ils se rendent compte qu’il est plus gros que la poubelle. C’est comme s’ils y étaient arrivés pour perturber le système de gestion des déchets. Finalement, on vous regarde et on se demande de quel pays il vient. Nous, on ne veut pas qu’on voit un Burkinabè de cette manière-là », a-t-il lancé, dans un éclat de rire des députés, tout en exhortant les uns et les autres à être des relais de cette loi, votée à l’unanimité.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Vos réactions (5)
par Lom-Lom, 30 décembre 2024 22:01
Bravo pour cette avancée ! Il n’est pas question de reculer à ce que de certains pleurnichards. Si des pays démocratiques comme le Rwanda a réussi ce pari, nous aussi dans notre démocratie, nous pouvons faire disparaitre le sachet de nos environnements urbains et ruraux !
Très d’accord avec Lom Lom, le gmt et l’etat, D’accord avec IB. A ce niveau de l’utilisation des amballages, il faut que désormais, il y ait des avancées notables partout au Burkina faso. De OUAGADOUGOU jusqu’au plus miniscule village des provinces, nous devons avancer dans le bon sens en éliminant les sachets plastique. Je propose que nous exagérions en exigeant que les sachets d’eau soient réutilisés autant de fois que l’on peut, au lieu d’en importer de nouveaux sachets à chaque fois Les sachets plastiques en divagation partout constituent un fléau, et il faut le combattre et le vaincre.
Kenfo
"On ne sait pas ce qu’ils veulent protéger, parce que si on veut vraiment vous prendre quelque chose, on prend la valise entièrement". C’est à se demander si Monsieur Baro n’a voyagé qu’avec Air France ou d’autres luxueuses et couteuses compagnies. De mon coté, pour avoir fréquenté Air Algérie, Tunis Air, Afriqiyah Airways,... et bien d’autres, je peux assurer que l’on ne m’a jamais dérobé de bagage, par contre, mes valises ont été ouvertes à de nombreuses reprises et de petites, mais précieuses choses, ont disparu... d’où l’utilité de filmer ses valises. Notons qu’avec un peu de patience, le film plastique reste utilisable pour le retour et au-delà. Je m’interroge également sur la validité de la loi n°017-2014/AN du 20 mai 2014 portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de la distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables. Cette nouvelle loi ne vient-elle faire double emploi, voire être en contradiction ? Force est de constater que, depuis 2014, nous avons été incapables de la faire appliquer,... y arriverons-nous en 6 mois, alors que nous traversons une crise sans pareille...? C’est un vœu pour 2025...
D’accord pour l’arrêt de l’utilisation du plastique à tout va. Par contre, il faudra proposer aux populations une autre alternative, une autre solution pour les emballages (papier, carton, tissu, verre, plastique recyclé...). Sinon, ça risque d’être compliqué.
par Bernard Luther King ou Le Prophete Impie, 5 janvier 12:03
C’est dommage cette loi d’interdiction totale ! non seulement des non-biodegradable mais aussi des BIOdegradable. Pourquoi sommes nous toujours SATISFFAIT de copier servilement pour être satisfait ?
A) Cette loi peut être même DANGEREUSE pour l’equilibre socio-politique dans ce grand VIRAGE historique. Pourquoi ?
1) Dans tous les pays où ces mesures extremistes ont été prises, il a fallu un REPRESSION severe ! Messieurs, êtes vous prets à faire payer une contravention de 200 000FCA à un citoyen d’extreme pauvreté pour avoir violé cette loi ? Oui, il fallu des contraventions de ce genre au KENYA et ailleurs.Des contraventions de 300 000FCFA, etc.
2) L’Autorité fait porter aux citoyens ses propres echecs en matière de Hygiene Publique et de Sante Publique. Le probleme des plasituqes est causé par 03 facteurs :
a) l’incivisme en matière d’hygiene Publique : comment une plage (cas du Senegal) peut se retrouover pris en otage par des sachets plastiques ?
b) l’incapacité de l’Autorité à mettre en oeuvre les vrais moyens pour lutter. Par exemple, selon une etude de notre Université Tom Sank, le Ministere de l’Environnement ne disposait que de 04 kits pour les TESTS de biodegradabilite, OUI quatre (04) seulement. N’est-ca PAS là des raisons d’echec de la 1ere phase de l’interdiction qui ne conernait que les NON-BIOdegradable
c) le sachet plastique lui-même. Mais est-ce la faute aux sachets plastique ? La forte MORBIDITE de l’avion en cas d’accident est lié à sa vocation de PUISSANCE.
B) En lieu et place de l’extremisme, beaucoup de pays au monde opté une REGLEMENTATION mixte qui inclut plusieurs solutions à la fois : :
a) interdiciton de certains types de plastiques
b) des taxes sue les sachets (Chine, etc)
c) la sensibilisation
d) le recyclage
Etc.
C) Tout le monde parle du RWANDA ! Pourquoi personne ne parle de la SUEDE ? Le meilleur EXEMPLE en la matière, sans interdition ?
D) Il faut savoir que sur les100 pays au monde qui ont une reglementation sur les plastiques, les EXTREMISTES sont très minoritaires : Rwanda, Kenya, Afrique du Sud, Bangladesh, etc. Tout le reste des pays ont SOIT adopte une approche MIXTE ,SOIT sont en attente de mettre en application parce DIFFICILE !
E) Est-ce avant cette interdiction RADICALE on a pris en ciompte certains faits environnementaux et de santé publique ?
1) La POUSSIERE de Ouaga : seule les plastiques ou les sachets plastiques peuvent proteger. Certains vendeurs dans les rue se tournent vers les Sachets pour proteger leurs articles NEUFS en vente : sacs d’ecoliers, fauteuils, ventilateurs et bien d’autre choese. Allez-vous les en empecher ? Aucune solution alternative ne peut remplacer les sachets dans pas mal de cas.
2) La POLLUTION de l’air qui n’interesse PERSONNE, même pas l’Autorité. Dans mon quartier, dans ma maison, tous les objets sont couverts de sachets à cause de la pollution de l’air : les plats, les ustensils de cuisine, les medicaments, même dans les frigos SACHETS. Aucun Solution alternative au sachets plastiques ne peut REMPLACER cela. L’impermeabilité à l’AIR, seuis le plastique l’offre ! Les proprietés de solubilité des polluants font que tout ce qui est liquide PUE du gazoil, de l’essencen, du gresil, Etc. Voudriez-vous nous empecher de proteger nos vies et de nos familles
3) Vos solutions alternaitves risquent de poser probleme de santé" publique en cas d’epidemie (cholera,
4) Messieurs, vos alternatives en TISSU sont dangereux et IRRECEVABLES. On fait quoi en cas d’huile, en cas d’eau ? Si sale, on fait quoi ? on se promene avec savon poudre dans les sacs ?
F) Il ya tant à dire. De plus, on devrait TESTER les solutions alternatives avant de voter la Loi.
G) ETC.
"Dieu Est Burkinabe"