Solo Dja Kabaco, virtuose de la guitare, fin humoriste

Souleymane Koné (c’est son nom à l’état civil) est venu au monde le 15 janvier 1974 dans la Kossi. Fils de muezzin, il a été dès sa naissance frappé d’une malvoyance. Mais cela ne l’empêchera outre mesure d’entretenir son rêve de devenir grand musicien. Pour lui, cela revenait à relever deux défis : celui d’abord d’éviter la mendicité en allant dans une école coranique d’où proviennent en général bon nombre de mendiants, ensuite de montrer que malgré le handicap visuel, on peut exercer un métier noble à savoir être musicien.

En plus de la qualité de sa voix, Solo a commencé par se servir d’un morceau de chervron comme un harmonica. Dans les cabarets de Nouna, il faisait valoir ses qualités.
Il a suffi qu’un bienfaiteur lui offre sa première guitare pour que les talents de l’artiste s’explosent.

Solo devient une virtuose de la guitare et crée son propre style de jeu. Ses talents de musicien sont appréciés à tel point que les mélomanes le surnomment « KABACO » (qui veut dire le surprenant, le phénoménal en langue dioula). Souleymane Koné s’appellera désormais, Solo Dja Kabaco. Dja étant le diminutif de Diarra, un autre nom de la famille Koné.

La musique mandingue aux variantes reggae, salsa, zouk

Guitariste, Solo Dja chante et compose lui-même ses chansons. Son style musical est basé sur la musique mandingue aux variétés reggae, salsa et zouk. L’originalité de l’artiste, c’est son sens développé de l’humour et de l’improvisation. De sa capacité à imiter le cri de certains animaux et le son de certains instruments de musique, il dira : « la musique, c’est mon métier. J’ai cela dans la tête. Quand on fait un métier, on cherche à faire un bon rendement ».

Les thèmes développés par Solo dans ses chansons ont assez souvent trait à la femme, à la jeunesse, aux faits divers de tous les jours. Les femmes sont d’ailleurs les plus nombreuses à l’admirer pour ses insolites et faits divers. Et Solo Dja ne cache pas son attachement à la femme : « on doit tout à la femme. Elle est le pilier de la société. Et quand je parle de la femme, il y a toujours les hommes qui sont concernés ».

Solo Dja Kabaco a été révélé aux mélomanes burkinabè par le biais de la Semaine nationale de la culture (SNC)

Une discographie notoire, un palmarès éloquent

A la biennale de la culture, l’artiste a été plusieurs fois lauréat : trois médailles d’or SNC (1994, 1998, 2000) une médaille d’or au GPN en 1999, une médaille de bronze à la SNC Bobo 1996, une médaille de bronze au GNP en 1998. Il a aussi reçu le prix spécial Seydoni Production au GNP en 1999. C’est à partir de ce moment que l’artiste va travailler sous la coupole de Seydoni Production : « c’est une grande histoire d’amour qui lie Seydoni et moi » avouera-t-il.

En l’an 2000, il va rafler trois prix au Kundé (trophées de la musique au Burkina Faso). Il s’agit du Kundé de l’artiste le plus joué en discothèque, du Kundé du meilleur clip et du Kundé d’or. A l’internationale, il est bien connu et reçoit même des distinctions. Ainsi, en 2003, il reçoit le « Djembé » d’or du meilleur artiste burkinabè en Guinée. Aux trophées de la musique au Mali en 2004, il reçoit le « tamani » d’or du meilleur artiste burkinabè au Mali. Tous ses mérites et talents lui ont valu la médaille de chevalier de l’Ordre du mérite des Arts, des Lettres et de la Communication avec agrafe musique-danse.

Solo Dja Kabaco compte à son actif huit (08) albums dont le dernier de douze titres est paru en fin décembre 2005 et baptisé « paradis ».

Solo Dja Kabaco évolue sur scène avec son groupe musical dénommé « Dja-Mira » du nom de sa première guitare. C’est un groupe de huit(08) musiciens et un danseur.

Ismaël BICABA (bicabai @yahoo.fr)

Sidwaya