Déclaration du Chef de la diplomatie burkinabè à la 79e Assemblée générale des Nations UniesMonsieur le Président, Il me plait également, monsieur le Président, de vous traduire au nom du Gouvernement et du peuple burkinabè, mes chaleureuses félicitations pour votre brillante élection à la présidence de cette 79ème session ordinaire. A votre prédécesseur, Monsieur Dennis Francis, j’adresse les félicitations de ma délégation pour les acquis engrangés au cours de son mandat, dans un contexte international particulièrement marqué par des divergences profondes. Monsieur le Secrétaire Général, Je suis une femme, une mère, une digne descendante des Princesses Yennenga, Guimbi OUATTARA, à l’image d’autres braves femmes sahéliennes, dotée d’une force de caractère à nulle autre pareille Je veux pouvoir vivre libre, digne et fière ! De mon séjour loin de la mère patrie, je participe avec enthousiasme à la lutte commune pour la paix et la stabilité de mon pays et de ma sous-région, Je veux pouvoir vivre libre, digne et fière ! Nous devons aller au-delà des mots pour enfin agir en faveur d’un monde plus juste, débarrassé de préjugés et de stéréotypes qui tendent à reléguer certains peuples ou certaines parties de la planète, au second plan, condamnés à attendre dans les geôles de l’isolement et du mépris, une aide potentielle, à la merci et au gré des humeurs de puissances qui prétendent être les seules à pouvoir indiquer la marche et le rythme à imprimer aux autres. Nous devons recentrer davantage nos efforts sur les objectifs fondamentaux de notre Organisation commune, l’Organisation des Nations Unies, destinée prioritairement à la promotion du bien-être des populations et des peuples, en leur assurant la paix et la sécurité. Cette urgence et cette nécessité absolues de co-construire et d’agir en faveur d’un monde plus juste trouvent toute leur pertinence dans le contexte actuel où notre monde est dominé par des crises persistantes, des conflits complexes ainsi qu’une gouvernance économique inégalitaire qui accentuent la fracture entre les Etats, les clivages entre les peuples avec pour corollaires des tragédies humaines. Cette configuration désastreuse est la résultante d’un multilatéralisme à la croisée des chemins, un multilatéralisme essoufflé, dont la réputation a maintes fois été écornée par les actions partisanes et prédatrices de certains Etats membres qui se sont érigés en « maitres du monde » et qui ont fait de la soumission et de l’exploitation d’autres Etats, la ligne directrice de leur politique extérieure. Monsieur le Président, Conduire des reformes et des actions de développement qui induiront une prospérité partagée et un progrès économique et social durable ; sont autant de chantiers entamés sous le leadership et la clairvoyance de SEM le capitaine Ibrahim TRAORE, Président du Faso Chef de l’Etat. Le peuple burkinabè qui a décidé d’affirmer et d’assumer sa souveraineté en mettant fin à son asservissement et qui fait preuve d’une résilience extraordinaire, à l’instar de toutes les populations du Sahel, a compris l’enjeu et la portée de cette lutte, et s’est mobilisé aux cotés de nos forces de défense et de sécurité. Monsieur le Président, De manière concrète, près de 70% du territoire est désormais sous le contrôle de l’Etat contre 40% en 2022. Cela a permis la réinstallation des populations déplacées, et la réouverture des écoles. Ainsi, en moins de deux ans, les actions de reconquête ont permis à plus de sept-cent mille (700.000) personnes de regagner leurs villages, et à près de mille cinq cent (1.500) écoles de rouvrir leurs classes offrant la chance et le bonheur tant espérés par des milliers d’élèves de reprendre le chemin de l’école et poursuivre leur cursus scolaire. Cette mobilisation patriotique de toutes les composantes de notre peuple, a permis de collecter la somme de quatre-vingtdix-neuf milliards de CFA environ (soit environ 165 millions de dollars US), pour la seule année 2023 ; un chiffre qui a largement dépassé les prévisions initiales. C’est dire toute la détermination du Peuple burkinabè à financer et à mener luimême la lutte contre les terroristes et leurs alliés. Monsieur le Président, Mon pays voudrait saisir l’opportunité de cette tribune pour traduire avec déférence, son infinie gratitude à tous ces pays amis et ces partenaires sincères qui soutiennent sa cause et l’accompagnent dans la consolidation de sa marche radieuse, vers un développement économique et social inclusif. Je voudrais donc, inviter les Etats membres de l’ONU à n’accorder aucun crédit à toute cette agitation médiatique qui de toute évidence, traduit dans le fond, la détresse des terroristes en déroute et de leurs sponsors. Je tiens également à les rassurer du professionnalisme et de la renommée de nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS), démontrés à travers leur participation aux opérations de maintien de la paix et, maintes fois reconnue, ici-même. La formation systématique et les évaluations permanentes des FDS et des VDP en Droit International Humanitaire garantissent au quotidien cette rigueur professionnelle en matière de respect des droits humains. Monsieur le Président, En effet, en affirmant, sans équivoque, son implication dans les attaques terroristes qui ont causé la mort d’éléments des Forces de Défense et de Sécurité maliennes à Tinzawatène, au Mali en juillet dernier, et en avouant son soutien au terrorisme international, particulièrement au Sahel, ce pays a donné un aperçu des activités terroristes qu’il mène au Sahel, à l’instar d’autres Etats actifs dans les coulisses de la trahison. Nous réitérons notre condamnation ferme de ces actes d’agression et d’apologie du terrorisme qui violent la Charte des Nations Unies et les Conventions internationales y relatives. Ces faits particulièrement graves sont révélateurs des velléités qui ont constamment jalonné l’histoire de notre continent ; à savoir sa balkanisation, les assassinats de leaders, l’ingérence dans la politique intérieure des Etats africains et la prédation comme but final. Les moyens pour y parvenir vont de la manipulation des élites nationales et des Organisations régionales et sousrégionales, à la perpétration de guerres par procuration, comme c’est le cas au Sahel où l’Ukraine et d’autres pays financent et arment impunément des terroristes. Face à ce terrorisme de type nouveau, la stabilité et les fondements de nos Etats et de notre organisation sont compromises. Il urge donc d’engager des actions vigoureuses. Monsieur le Président, Pour apporter également des réponses idoines aux défis complexes de développement, les pays de l’AES ont décidé d’étendre le champ de leur coopération aux autres domaines prioritaires de leur espace. C’est dans cet esprit que s’est tenu le 06 juillet 2024, à Niamey au Niger, le premier Sommet des Chefs d’État de l’AES. L’adhésion populaire et l’enthousiasme suscités par l’avènement de la Confédération AES trouvent en partie leur explication dans la défaillance et l’incapacité d’institutions et de mécanismes sous régionaux à répondre aux préoccupations sécuritaires et légitimes de nos populations. Cette action salvatrice et salutaire vise prioritairement à protéger les populations du Sahel déjà éprouvées par la crise sécuritaire et humanitaire et contre lesquelles, des mesures assassines délibérées ont été prises pour exacerber davantage leurs souffrances. Monsieur le Président, Dans cet esprit ; dans l’esprit de la Charte des Nations Unies, le Burkina Faso réitère son soutien au processus politique en cours au Sahara occidental, mené sous les auspices du Secrétaire général des Nations Unies en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable et négociée, tel que recommandé par les Résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité. Au Moyen Orient, le Burkina Faso réaffirme sa solidarité aux populations palestiniennes qui vivent un drame sans précédent. La solution à deux Etats, Israël et la Palestine, vivant en paix et en bon voisinage, demeure l’alternative objective que le Burkina Faso continue de soutenir. Notre acceptation de la Palestine comme état membre de l’organisation des Nations Unies s’inscrit dans cette logique. Sources de souffrances indicibles pour les populations les plus vulnérables, les mesures coercitives unilatérales imposées aux Etats sont à proscrire si nous voulons donner un contenu réel et objectif à l’objet de la présente session. C’est pourquoi, nous appelons à la levée immédiate des sanctions économiques, commerciales et financières imposées à certains Etats qui n’ont pour seul tort que la recherche de la liberté pour leurs peuples. C’est le cas de Cuba. C’est aussi le cas de la République bolivarienne du Venezuela, du Nicaragua, de l’Iran et de bien d’autres pays. Sur le chapitre des questions de développement, le Burkina tient à rappeler que quelle que soit leur pertinence, les engagements en faveur du développement, pris ici aux Nations Unies, n’auront aucune chance de succès sans la bonne foi et l’implication de tous. Monsieur le Président, Au sahel, souffle un vent de renouveau et d’espoir suscité par l’avènement de la Confédération AES. Le Burkina Faso demeure convaincu que cette nouvelle Communauté sous régionale d’intégration qui n’est dirigée contre aucun pays et aucun peuple, peut contribuer, en collaboration avec des partenaires sincères, dans une démarche dépouillée de toute hypocrisie, à la lutte contre le terrorisme et l’insécurité au sahel. Dieu bénisse le Burkina Faso ! Vos réactions (4) |