Dialogue militaire en Eburnie : Quand les hommes se parlent, les armes se taisentSi la capture du célèbre rouquin de Monrovia, Charles Taylor, à la demande du Tribunal spécial pour la Sierre Leone, constitue l’événement de la semaine écoulée, on ne doit pas occulter le dialogue militaire entamé samedi dernier sur les bords de la lagune Ebrié, entre les états-majors des Forces armées rebelles et loyalistes. Une première, depuis le déclenchement des hostilités le 19 septembre 2002, à l’actif de Charles Konan Banny, nouveau Premier ministre nommé le 4 décembre 2005 par la communauté internationale afin de préparer les échéances électorales d’ici le 31 octobre 2006. Il n’est pas le Messie, mais depuis qu’il a succédé à Seydou Elimane Diarra, l’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a les fières allures d’un sauveur. Oui, sauveur d’une Côte d’Ivoire qui, il y a quatre années maintenant, a fait ses adieux à la paix, à la stabilité, à la solidarité nationale, au patriotisme, et nous en oublions. Le bilan à mi-parcours de son mandat est des plus élogieux, même s’il faut convenir que les belligérants y ont, eux aussi, mis du leur. Quatre années de guerre civile, ce n’est pas quatre années de fête. Si fait qu’on comprend aisément l’enthousiasme des uns et des autres à accompagner Charles Konan Banny dans sa nouvelle mission. Pour un coup d’essai, le nouveau capitaine du navire ivoirien a fait un coup de maître. Jugez-en vous-même :
Petit à petit, les armes se taisent donc et le bon sens, la lucidité, prennent la relève. Pouvait-on espérer mieux en Eburnie où les acteurs politiques sont passés champions de la surrenchère et de la roublardise ? En attendant d’avoir la peau de Johnny Paul Koroma, le dernier des bouchers de Nana Wangara en cavale, l’anéantissement de son parrain, Charles Taylor, est un message fort à tous les fauteurs de troubles et autres excités qui peuplent le continent. Message bien reçu en Côte d’Ivoire donc, où les armes prennent lentement mais sûrement le chemin des musées. Observateur Paalga |