Commerce international en Afrique : Les problèmes structurels décortiqués par le Dr Ali Yedan
mardi 9 juillet 2024.
L’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) de l’université Joseph Ki-Zerbo a organisé une conférence publique sur la thématique du commerce international en Afrique, ce lundi 9 juillet 2024 à Ouagadougou.
Cette conférence qui s’inscrit dans le cadre de la formation des étudiants de la filière statistique de l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP). Au cours de leur formation, selon le directeur de cet institut, le Pr Abdramane Soura, les étudiants reçoivent des cours théoriques et pratiques en classe, mais également des conférences délivrées par des professionnels qui sont dans les institutions internationales.
Pour ce numéro, le thème retenu est : « Problèmes structurels du commerce international en Afrique ». C’est la cinquième conférence du genre, car il y en a eu quatre autres qui sont passées.
« L’objectif est d’informer les étudiants, discuter d’un certain nombre de concepts avec eux, partager des connaissances avec eux sur une thématique d’actualité », a indiqué le Pr Abdramane Soura.
« Le second objectif est que le conférencier puisse parler de son parcours académique et professionnel pour que ce soit une sorte de succes story », selon le Pr Abdramane Soura
« L’Afrique n’arrive pas à exploiter toutes les potentialités »
Au cours de sa communication, le conférencier, le Dr Ali Yedan, statisticien à la Commission économique des nations unies pour l’Afrique, a insisté sur le plein potentiel du continent africain. « Actuellement, l’Afrique n’arrive pas à exploiter toutes les potentialités qu’elle peut tirer du commerce international. Si on regarde les dernières données officielles, l’Afrique ne représente que 3% du commerce pourtant en termes de population, l’Afrique compte près de 18% de la population mondiale », a-t-il affirmé.
« Il est nécessaire que les pays africains puissent exploiter ce qu’ils ont pour eux-mêmes », a exhorté Dr Ali Yedan
Pour le docteur en économie, le continent africain est confronté à plusieurs problèmes. « D’abord, il y a un problème structurel parce que les pays africains ne font qu’exporter des matières premières, qui sont des produits à faible valeur ajoutée », a-t-il présenté.
Il y a également un manque d’infrastructures nécessaires pour transformer des produits afin d’avoir des produits manufacturés.
Dr Ali Yedan a aussi pointé du doigt un problème de capital humain que les pays africains en réalité, ont mais n’est pas encore adapté et exploité.
Des défis à relever
Pour cette conférence publique, Arthur Ouédraogo, étudiant ingénieur statisticien et économiste, a retenu la diversification des produits à l’exportation et également l’importation de certains produits.
« Nous exportons essentiellement des produits primaires et nous importons ces produits transformés avec de la valeur ajoutée. Je trouve que c’est un grave problème que nous, en tant qu’étudiants et décideurs de demain, devons prendre connaissance de la situation actuelle et voir ce qui pourrait être fait plus tard pour résorber ce problème », a-t-il confié.
Arthur Ouédraogo est également le délégué des étudiants de l’ISSP
Étudiante en troisième année de statistiques, Nafissatou Diallo, a également déploré la non exploitation des matières premières en Afrique.
Face au défi présenté, elle pense que sa filière peut apporter sa contribution. « La statistique est très importante dans le développement du commerce international. Pour prendre des décisions, il faut des statistiques pour éclairer la situation. Donc je me sens concernée. Notre formation va apporter quelque chose », a-t-elle indiqué.
Titulaire d’une licence en mathématiques à l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, Dr Ali Yedan a exhorté les étudiants à être compétents en développant l’excellence à l’école et en milieu professionnel.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Vos réactions (4)
par LE FORGERON, 11 juillet 2024 10:39
Bonjour,
Nous vous remercions beaucoup Dr Ali Yedan pour cette conférence et l’intérêt qu’elle apporte pour notre population. Vous avez bien dit que le problème de l’Afrique est l’exportation des matières premières :
C’est la triste réalité et c’est ce que nous demandons surtout au pays de l’AES de combattre. Prenons le cas de l’Or produit au Burkina Faso mais non raffiné au Burkina Faso, pourquoi cela ?
Comment un investisseur peut prendre plus 200 millions de dollars US pour construire une mine d’or mais que ces mêmes investisseurs ne peuvent pas prendre moins que cette somme pour construire une raffinerie d’or sur le territoire Burkinabè. Même chose pour le pétrole du Niger. Pourquoi prendre beaucoup d’argent pour construire les pipelines pour transporter le pétrole brut hors de l’Afrique au lieu de prendre cet argent et ajouter un peu d’argent pour construire une raffinerie en même temps dans le même pays africain ? C’est parce qu’on ne veut pas que le pays africain soit producteur et vendeur de pétrole produit fini pour augmenter sa balance commerciale. Donc peser sur la balance commerciale internationale. Les pays de l’AES doivent imposer la construction de raffinerie d’Or et de pétrole sur le territoire de l’AES dans les 2 ans qui suivent. Que toute Société minière d’or ou de pétrole raffine l’or ou le pétrole sur le territoire de l’AES et exporte le produit fini et vous verrez que le classement mondial de ces trois pays pauvres passera des dernières places à parmi les 20 premières mondiales. Mais l’impérialisme et ses valets locaux ne laisseront jamais ces pays de l’AES construire les raffineries d’or et de pétrole car l’esclave deviendra maître et le maître deviendra esclave.
La patrie ou la mort, nous vaincrons !!!!!!!!!!!!!!!!
Merci pour cette contribution YEDAN. Ce pendant ce qui ressort ne me surprend guerre. En effet, nous africains continuons à faire des diagnostics de notre situation, alors qu’on devra être aux solutions. En pour les solutions là aussi elles sont générales et difficilement applicables. Par exemple :
– il faut transformer nos matières premières....OUI mais comment ?
– il ya le problème du capital humain, mais comment y remedier, si on ne change pas l’éducation
@jan jan
J’ai assisté à la conférence. Pourtant la conférence a proposé des solutions, surtout adaptées à notre réalité. Revoyez le commentaire de @Naba, qui reconnaît que des solutions ont été proposées.
@Naba
Le conférencier a discuté avec les étudiants et les professeurs sur les solutions en tenant compte du contexte africain.
Par exemple, sur le problème du capital humain, il a été discuté de proposer des formations, des ateliers,..., adaptés au développement du commerce à grande valeur ajoutée.
Sur la transformation des matières premières, il a été proposé de faire des investissements utiles et efficaces.
Ces éléments ont bien été développés