Débats énergétiques des scolaires : Le lycée départemental de Pouytenga lauréat de la première éditionLEFASO.NET
mercredi 22 mai 2024.La finale de la première édition des débats énergétiques des scolaires a eu lieu le mardi 21 mai 2024, à Koupéla. Le lycée départemental de Pouytenga est arrivé sur la plus haute marche du podium avec une note de 61,17 sur 75. Ce moment d’éloquence est organisé par l’Association des Jeunes acteurs de l’énergie (JAE) grâce à l’appui financier du Royaume de Belgique à travers le Portefeuille thématique climat Sahel – volet Burkina Faso (PTCS-BFA) en cours de mise en œuvre par l’Agence belge de développement (Enabel). La compétition a débuté en novembre 2023 avec 12 équipes venues des communes d’intervention du PTCS-BFA des régions du Centre-est et du Plateau-central. C’est un total de plus de 70 orateurs qui ont été outillés pour pouvoir représenter leurs établissements. Deux établissements ont réussi à convaincre le jury pour le ticket de la phase finale de cette première édition. Ces finalistes ont bénéficié de préparation intense sur le thème : « le sous-développement du Burkina Faso est imputable au changement climatique ». Le mardi 21 mai 2024, marque une étape décisive. Devant un jury présidé par Jean Didier MALGOUBRI, l’équipe du lycée département de Méguet et celui de Pouytenga ont défendu leurs arguments pour la victoire finale de cette édition. Après délibération, le lycée départemental de Pouytenga remporte le premier prix avec une moyenne de 61,17 sur 75 contre 56,67 sur 75 pour le lycée départemental de Méguet. Aux termes de l’édition 2024, l’équipe championne repart avec un trophée, un chèque d’une valeur de 300 000 francs CFA et une attestation. Le prix de l’équipe vice-championne est composé d’une attestation et un chèque d’un montant de 250 000 francs CFA. Le secrétaire général de la province du Kouritenga, Moctar ILBOUDO, a exprimé sa satisfaction : « Le niveau général des élèves est très appréciable. Parce que nous avons eu droit à des débats assez rehaussés de par le contenu des idées qui a été partagé et par la qualité littéraire et la maîtrise de l’expression des différentes équipes qui étaient en lice. La thématique principale à savoir la gestion concertée des ressources naturelles, la lutte contre la dégradation des terres, la désertification et le changement climatique a été bien cernée par les différentes équipes. C’est pour dire que nous sommes très satisfaits de la prestation des équipes qui étaient en compétition ». Pour lui, le choix du thème de cette compétition est évocateur en ce sens que la double crise sécuritaire et humanitaire a accentué les problématiques liées à l’accès à la terre et la gestion des ressources naturelles. « Avec l’arrivée massive des PDI dans notre province, toutes ces problématiques se sont accentuées. Nous sommes contents de voir une association comme celle-ci qui a porté cette initiative ce soir, qui a permis à nos scolaires de réfléchir sur cette thématique qui va nous intéresser, nous acteurs de mise en œuvre des politiques publiques au niveau déconcentré », a-t-il signifié. Pour le directeur exécutif de l’association, Dimitri TIENTEGA, ces débats oratoires visent à créer un cadre d’expression pour la jeunesse. « Nous avons pensé que créer un tel cadre permettrait aux jeunes de s’approprier des thématiques et de faire l’éducation par les pairs. Le Burkina Faso fait, aujourd’hui, face à plusieurs crises notamment une crise climatique mais aussi une crise sécuritaire. On s’est dit que discuter des questions en lien avec nos ressources naturelles et la transition énergétique permettrait à nous, jeunes, de nous préparer à assurer la relève mais aussi à accompagner les décideurs actuels dans la recherche et la mise en œuvre des solutions », s’est justifié M. TIENTEGA. Après avoir exprimé sa fierté, l’équipe victorieuse (l’opposition) est revenue sur les arguments avancés lors des confrontations avec son adversaire de la majorité. De ces arguments, nous pouvons retenir que la non exploitation des terres cultivables due au terrorisme est l’une des raisons qui maintient le Burkina Faso dans le sous-développement. Également, le Burkina Faso figure parmi les pays les plus pauvres à cause de l’analphabétisme de sa population et la non mécanisation de l’agriculture. Enfin, la mal gouvernance se révèle comme le facteur principal du sous-développement du « pays des hommes intègres ». « Les défis que le climat impose au Burkina Faso pourront dans l’avenir empêcher le développement si et seulement si nous persistons dans l’ignorance. Mais pour le moment l’influence du climat n’a pas de place dans les raisons qui justifient la stagnation de notre pays en matière de développement », a tranché Donatienne YAMEOGO, élève au lycée départemental de Pouytenga. Pour que le Burkina Faso puisse faire un bond vers le développement, les pistes de solutions suivantes ont été proposées : mettre fin au phénomène du terrorisme ; créer des institutions fortes qui favorisent la bonne gouvernance, mettre l’accent sur l’éducation afin de permettre à la population de comprendre, respecter les mesures de résilience climatique et de participer efficacement aux projets de développement. « L’Agence belge de développement (Enabel) met en œuvre le Portefeuille thématique climatique Sahel (PTCS) dans quatre (04) pays du Sahel à savoir le Burkina Faso, le Niger, le Mali et le Sénégal pour une durée de cinq (05) ans (2022-2026) d’un montant global de 50 millions d’Euros. Au Burkina Faso, le PTCS vise deux (02) objectifs spécifiques et six (06) résultats avec un montant de 11,5 millions d’Euros (environ 7,55 milliards de francs CFA). C’est dans le cadre de la mise en œuvre du résultat 6 : « l’engagement de la société civile et de la recherche en matière de lutte contre la dégradation des terres et le changement climatique » que Enabel a signé un accord opérationnel avec l’Association des Jeunes acteurs de l’énergie (JAE). Ceci en vue de mener des actions de conscientisation à l’endroit de la jeunesse et de renforcement des capacités des acteurs de la société civile » selon l’expert en Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) pour le compte du PTCS - volet Burkina Faso, Salifo BANGRE. « Aujourd’hui, les questions de dégradation des terres, de désertification et du changement climatique sont des questions d’actualité. C’est l’essence même de notre projet et nous comptons protéger l’environnement par des actions idoines. Étant donné que les acteurs de la société civile sont les porte-voix des masses, nous avons choisi de collaborer avec eux pour qu’ils puissent être les relais pour mener ces genres d’actions », a-t-il indiqué. Aïssata Laure G. Sidibé |