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Journée de l’Europe 2024 : Européens et Burkinabè portent un toast pour la paix au Burkina et le raffermissement de la coopération

LEFASO.NET
vendredi 10 mai 2024.

 

L’Union européenne et ses États membres au Burkina ont, le mercredi 8 mai 2024, à Ouagadougou, célébré et par anticipation (elle est commémorée chaque 9 mai), la 74e Journée de l’Europe autour d’un cocktail officiel qui a enregistré la présence de représentants du gouvernement, du corps diplomatique accrédité au Burkina, de présidents d’institutions nationales et internationales. Occasion également pour les deux parties de revisiter les axes de coopération et pour l’Union européenne, de réaffirmer sa solidarité au peuple burkinabè en lutte contre le terrorisme.

C’est par une genèse de la date, la journée de l’Europe, que l’ambassadeur de l’Union européenne au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi, est entré dans son discours. En effet, explique-t-il, le 9 mai, l’Union européenne rend hommage au discours historique prononcé ce jour en 1950 par Robert Schuman, ministre français des affaires étrangères.

« Ce discours, cinq ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, a porté création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Pour la première fois, six pays, à savoir la France, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, ont décidé de mettre en commun leurs productions de charbon et d’acier, matériaux stratégiques, pour qu’une nouvelle guerre comme celles qui avaient ravagé le continent européen devienne non seulement impensable, mais matériellement impossible. 74 ans après cette déclaration, après trois quarts de siècle d’une intégration toujours plus approfondie et d’une adhésion croissante et un parcours pas toujours facile, on retrouve une union soudée de 27 Etats membres, un acteur politique, économique, commercial et humanitaire majeur sur la scène internationale », retrace le diplomate.

Les deux ambassadeurs, devisant après leur discours.

Cette union, dit-il, s’efforce chaque jour d’appliquer à l’intérieur et de promouvoir à l’extérieur, ses valeurs fondatrices et qui se retrouvent dans la Charte des nations unies (paix, démocratie, liberté, droits humais, solidarité, justice sociale, etc.). Partant donc de ces principes et valeurs, l’ambassadeur Daniel Aristi Gaztelumendi a réitéré la position de l’Union européenne dans la crise entre l’Ukraine et la Russie. Une position qui se manifeste également par une « solidarité au peuple ukrainien dont le pays a été envahi par la Russie, foulant aux pieds, la Charte des nations unies ».

Pour l’Union européenne, explique Daniel Aristi Gaztelumendi, il est impératif de soutenir l’Ukraine, de faire pression sur la Russie pour qu’elle mette fin à son agression illégale et d’aider le reste du monde à faire face aux conséquences de cette guerre. Selon le diplomate, dans la situation de pénurie alimentaire, entre 2021 et 2024, l’Union européenne a investi 45 milliards d’euros pour améliorer l’accès alimentaire en Afrique et surtout au Sahel, « mais aussi la menace que cette guerre d’agression représente pour le fonctionnement de l’ordre multilatéral global et la paix et la stabilité de tous les pays qui le constituent ».

Daniel Aristi Gaztelumendi (à droite) et Dieudonné Désiré Sougouri, pendant l’exécution des hymnes national du Burkina et de l’Union européenne.

Au Burkina Faso, l’Union européenne (UE) est présente à travers des secteurs de coopération aussi nombreux que variés. C’est pourquoi le diplomate a eu une pensée particulière pour le peuple burkinabè en lutte contre le terrorisme et a réaffirmé l’engagement aux côtés du Burkina, de l’Union européenne et de l’ensemble de l’Équipe Europe (les neuf États membres présents au Burkina : l’Autriche, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suède) et des autres États membres.

« Le pays qui nous accueille (le Burkina Faso) traverse une grave crise, avec plusieurs défis sur le plan sécuritaire, humanitaire, socio-économique. Je voudrais rendre hommage à toutes et à tous les Burkinabè pour leur résilience et courage exceptionnel face à ces défis. C’est avec le cœur meurtri que l’on constate que des filles et fils du Burkina continuent malheureusement de tomber dans des attaques terroristes. Nos profondes condoléances vont aux familles et aux proches des Forces de défense et de sécurité, des Volontaires pour la défense de la patrie et des victimes civiles », a-t-il exprimé, faisant observer une minute de silence en leur mémoire.
Le diplomate a ensuite rappelé que le programme de l’Union européenne avec le Burkina consiste, ces dernières années, à soutenir la stabilité et le développement du pays à travers un large éventail de secteurs tels que la gouvernance, la santé, la sécurité alimentaire, l’agriculture, l’eau, l’emploi, l’énergie, les infrastructures.

C’est dans une ambiance aux allures également de retrouvailles, que s’est tenue cette célébration officielle.

« Des projets sont maintenant en cours de lancement sur l’axe Ouagadougou-Koudougou-Dédougou-Bobo et qui se déclinent en deux grandes actions, deux grandes actions prioritaires, surtout à un moment où le pays lutte contre la menace terroriste. Il s’agit d’une part, d’un appui au développement humain et aux services sociaux de base, d’un montant de 65 millions d’euros (plus de 42 millions de FCFA) qui vise à renforcer et améliorer l’accès aux services sociaux de base (santé, éducation, eau potable, protection sociale) aussi bien pour les populations hôtes que pour les déplacés internes. Et d’autre part, un soutien à la résilience économique et systèmes agro-alimentaires, d’un montant de 68 millions d’euros (plus de 44 milliards de FCFA). Cette action assurera la sécurité alimentaire et renforcera le système agro-alimentaire pour créer des opportunités économiques, des emplois, et développer la formation professionnelle. Nous sommes également un important acteur humanitaire au Burkina Faso. En 2023, notre effort dans ce domaine a atteint 36 millions d’euros, soit plus de 23 milliards de FCFA », a présenté Daniel Aristi Gaztelumendi, relevant au passage que le partenariat entre le Burkina Faso et l’Union européenne fête ses 65 ans.

Poignée de main entre les deux ambassadeurs, Daniel Aristi Gaztelumendi et Dieudonné Désiré Sougouri.

“Le Burkina est accompagné par l’UE dans le cadre de la lutte contre le terrorisme”

Il émet donc le voeu que le Burkina soit, le plus tôt possible, libéré de la menace de l’hydre terroriste. « Que les déplacés puissent rentrer chez eux, que les champs puissent être cultivés et que les enfants puissent retourner à l’école. Nous souhaitons un processus de transition réussi. On souhaite le respect des droits humains et du droit international humanitaire et de l’espace civique. Nous souhaitons l’essor socio-économique durable du pays pour le bénéfice de tous et toutes les Burkinabè », a-t-il souhaité, remerciant les autorités de la transition pour l’accueil (il est à la première Journée de l’Europe en cette qualité).

Daniel Aristi Gaztelumendi...

Le représentant du ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, son directeur de cabinet, Dieudonné Désiré Sougouri, salue, lui également, l’ « excellence » du partenariat entre le Burkina Faso et l’Union européenne, affirmant qu’il est fondé sur des valeurs communes de respect des identités et des diversités culturelles. Il est revenu sur quelques résultats probants atteints dans cette coopération, notamment dans le contexte de crise multidimensionnelle, parmi lesquels le ravitaillement en vivres et en produits médicaux des zones à forts défis sécuritaires à travers le pont aérien d’urgence de l’Union européenne ; la relance du projet d’implantation des Groupes d’action rapide de surveillance et d’intervention au Sahel (GARSI).

...et Dieudonné Désiré Sougouri, livrant leur discours.

« La coopération se porte bien ; la preuve, l’Union européenne a plusieurs projets en exécution au Burkina Faso. Le Burkina Faso est accompagné par l’Union européenne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le Burkina Faso vit une crise multidimensionnelle, et l’Union européenne a beaucoup investi pour accompagner le Burkina Faso dans la crise. (...). Voilà pourquoi nous sommes là ce soir, pour accompagner l’Union européenne à travers cette célébration, et dire que nous allons travailler pour raffermir nos relations de coopération. (...). La Journée de l’Europe étant l’occasion de valoriser les liens spécifiques entre les peuples, le peuple burkinabè sait compter sur la solidarité européenne. Au-delà de tout ce qui nous unit et qui fonde la qualité de la coopération entre le Burkina Faso et l’Union européenne, il importe de s’appesantir sur le contexte actuel de notre pays », a accueilli le représentant du patron de la diplomatie burkinabè.

A cet égard, plaide-t-il, il semble plus qu’urgent d’appuyer de manière sincère, les efforts de lutte contre le terrorisme, d’accompagner de manière effective les populations dans la détresse, face à la crise humanitaire.

« En Europe comme dans l’espace de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une vie en vaut une autre. C’est pourquoi, il faut condamner de la même manière, les massacres de populations opérés par les terroristes », a lancé Dieudonné Désiré Sougouri, soulignant qu’au Burkina, le respect des droits de l’homme constitue l’une des priorités des autorités de la transition.

Il a ici, saisi l’opportunité pour souligner le professionnalisme dont continuent de faire montre les forces de défense et de sécurité burkinabè dans la lutte contre le terrorisme, en veillant au respect des droits humains. « Il est donc opportun de les encourager pour le sacrifice qu’elles consentent au prix de leur vie, face à des terroristes qui usent de perfidie pour les discréditer », a salué le mandataire du ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur.

L’ambassadeur Dieudonné Désiré Sougouri a, en outre, au nom du président de la transition, chef de l’Etat, capitaine Ibrahim Traoré, saisi le cadre de la Journée de l’Europe pour lancer « un appel pressant à l’ensemble des partenaires sincères pour un appui conséquent à la résolution de la crise multidimensionnelle que traverse le Burkina Faso ».

O.L
Lefaso.net



Messages

  • "Cette Union, dit-il, s’efforce chaque jour d’appliquer à l’intérieur et de promouvoir à l’extérieur, ses valeurs fondatrices et qui se retrouvent dans la Charte des Nations-Unies (paix, démocratie, liberté, droits humais, solidarité, justice sociale, etc.)."
    Bah, ils n’ont rien compris, les "nous autres", ces valeurs, on n’en veut pas !
    Kyelem, lui, il nous a dit que :
     "les droits de l’Homme sont un instrument de contrôle des sociétés du Tiers-Monde au service de l’Occident"
     "La France... continue de commanditer des coups d’État en Afrique,.. Sans oublier son soutien au terrorisme"
     "cet autre cheval de Troie qu’est la liberté d’expression"..."Pourtant, nul ne viole autant la liberté d’expression que les Occidentaux."
    Tremblez donc, impérialistes, Kyelem est monté sur ses grands chevaux,... de Troie.

    • Parce que vous croyez que ce premier ministre a forcément raison s’il dit que c’est La France qui contrôle les coups d’états terroristes en Afrique.
      La France a eu des terroristes avant l’Afrique mais c’était moins simple pour mettre autant de désordre.
      Quelles sont les informations qu’on ne reçoit pas dans les pays occidentaux ? On peut accéder à toutes les informations des pays étrangers, sauf si elles sont interdites par le pays d’origine.
      En Russie, les informations sont bâillonnées et le cerveau est influençable.

    • Bonjour Ed,
      Désolé de mon manque de clarté, mais les personnes habituées à me lire sur ce forum, savent pertinemment que mes propos sont sarcastique.
      Ils tentaient de mettre en lumières les diverses ambiguïtés, contradictions, antagonismes... qu’il peut y avoir entre l’agressivité de nos discours et de nos décisions "anti-impérialistes" et notre miséreuse, mais consensuelle, main tendue.

  • Bonjour kwiliga. Pourquoi vous êtes aigri autant. La faute de nos malheurs c’est nous. Pourquoi vouloir mettre la faute sur les autres. Voyez vous le Burkina a eu des présidents successifs aucun n’a posé le problème du développement ni du bien être de la population. Chacun prépare ses arrières ou du moins le copinage et la corruption en systèmes de gouvernance. S’il vous plaît balayer devant votre porte le Burkina. Ne faites pas croire que le Burkina peut s’en sortir sans l’aide des autres. Le monde évolue.

    • Bonjour Zadi-bagnon,
      Bon, décidément, certains intervenants sont devenus tellement radicaux que, lorsque quelqu’un utilise le second degré, on ne le perçoit plus.
      Comme je me suis déjà justifié auprès de l’internaute Ed, veuillez considérer que cette réponse est également pour vous.
      Désolé !
      Mais bon, quand vous lisez : "Dieudonné Désiré Sougouri, soulignant qu’au Burkina, le respect des droits de l’homme constitue l’une des priorités des autorités de la transition.", mon post aurait dû vous faire marrer... non ?

  • Voyez vous. Un problème actuel de dépendance. Le pétrole du Niger est arrivé au port de Cotonou au Bénin. Le Niger veut jouer au gros dos au lieu d’affermir ses relations avec son voisin certes qui a approuvé l’intervention militaire de la CEDEAO. Mais si le Niger ne met pas de l’eau dans son vin son pétrole lui restera dans les bras. Le Bénin à jouer sa partition. Au tour du Niger d’être réaliste pour le bien de son peuple.