Soutenance de mémoire : Gérard Béogo explore l’impact du web-activisme sur le journalisme au BurkinaGérard Béogo a franchi une étape cruciale dans son parcours académique en soutenant son mémoire pour l’obtention de la licence en sciences de l’information et de la communication, option journalisme numérique, ce samedi 20 avril 2024 à Ouagadougou. La soutenance qui s’est déroulée au sein de l’Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM) a porté sur le thème : « Le journalisme à l’épreuve du web-activisme au Burkina Faso : Lutte de reconnaissance ou de légitimité ? ». À travers sa thématique de recherche, Gérard Béogo explore la relation complexe entre le web-activisme et le journalisme dans le contexte burkinabè. En rappelant dans son introduction que l’information a depuis plusieurs années été traitée par les professionnels des médias, il soutient que l’avènement du numérique a bouleversé les tendances communicationnelles. Dans un tel contexte, tout citoyen devient actif dans le traitement de l’information, et des acteurs qui étaient autrefois consommateurs deviennent producteurs de l’information. « D’où l’avènement des web-activistes dans le tissu du web », a-t-il constaté. L’impact des web activistes sur les médias traditionnels Lors de sa présentation, Gérard Béogo a affirmé que la recherche de la primauté sur l’information amène parfois les journalistes à perdre le contrôle et à se comporter comme les web activistes. Ce constat, dit-il, a été souligné par l’une des personnes qui lui ont accordé une interview. L’information étant une denrée périssable, Gérard relève que la longueur d’avance dont dispose les web-activistes dans la diffusion de l’information pourrait porter préjudice au travail des journalistes. Car le journaliste, précise-t-il, a le devoir de traiter l’information avant de la diffuser. Les dérives des web activistes Gérard Béogo a également fait cas des dérives du web-activisme constatées ces dernières années au Burkina Faso. Pour lui, ces dérives vont des risques de manipulations à la propagande, jusqu’à l’incitation à la haine. « Il y a un risque de manipulation des acteurs. Car l’information publiée ou diffusée par les web-activistes n’est pas forcément pour arranger, mais peut avoir pour finalité de manipuler la masse populaire. Il y a aussi la désinformation et la propagande sous les régimes que nous avons connus ces dernières années. Ce qui interpelle à une analyse critique des informations issues de ces acteurs », a-t-il indiqué. Les recommandations Au regard de l’influence du web-activisme sur la profession du journaliste, Gérard Béogo a conclu sa présentation par des recommandations aux différents acteurs du secteur de l’information et de la communication du Burkina Faso. Sa première recommandation va à l’endroit des professionnels des organes de régulation, notamment le Conseil supérieur de la communication (CSC) et l’Observatoire burkinabè des médias (OBM). Gérard invite ces acteurs à assainir le paysage médiatique truffé de personnes qui se revendiquent de ce corps de métier, sans pour autant avoir été formées dans le domaine et appartenir à une rédaction. À l’endroit des web-activistes et des journalistes, Gérard Béogo invite à la prudence et à plus de responsabilité dans les publications, en vérifiant toujours l’information avant de la publier. À l’endroit des autorités judiciaires, le nouveau licencié en communication estime qu’il sied notamment de renforcer et de vulgariser les textes qui sanctionnent tout contenu incitant à la haine et portant atteinte à la cohésion sociale. Pour évaluer la qualité et la pertinence du travail de Gérard Béogo, un jury composé d’experts renommés dans le domaine de l’information et de la communication a été formé. Le président du jury était Dr Cyriaque Paré, chercheur à l’Institut des sciences des sociétés du CNRST, fondateur de l’ISCOM et du pionnier des médias en ligne, Lefaso.net. Le directeur de mémoire, quant à lui, était Dr Poussi Sawadogo, diplomate et spécialiste des relations internationales. La rapporteure, elle, était Dr Aminata Ouédraogo, enseignante à l’École normale supérieure de Koudougou et à l’ISCOM. Après une présentation détaillée de ses travaux devant le jury, Gérard Béogo a été récompensé pour son effort avec une note de 13/20. Le jury a salué l’originalité, la pertinence et l’actualité de sa thématique de recherche. De plus, des amendements ont été suggérés pour enrichir davantage la qualité du document. Le président du jury a souligné que les commentaires formulés sur le document de l’étudiant ont une dimension pédagogique bénéfique, tant pour l’avenir professionnel de l’étudiant que pour les autres étudiants présents à la soutenance. Il a aussi mis en avant la rigueur et le professionnalisme avec lesquels les étudiants sont formés à l’ISCOM, affirmant que ces compétences sont hautement valorisées sur le marché du travail. En effet, la rigueur avec laquelle les apprenants sont formés prépare efficacement ces futurs professionnels à répondre aux exigences du monde du travail, renforçant ainsi la réputation de l’ISCOM et de ses diplômés dans le domaine de la communication et du journalisme. Hamed Nanéma |