Soutenance de thèse de doctorat : Serge DOYE retrace les politiques sanitaires au Burkina Faso de 1955 à 2000 et obtient la mention très honorableAu cours d’une séance publique au sein de l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, Serge DOYE, jusqu’ici professeur d’histoire et actuel proviseur du Lycée de Tanghin (Commune de Meguet), a brillamment défendu sa thèse de doctorat unique. Il s’est particulièrement penché sur le thème : « LES POLITIQUES SANITAIRES AU BURKINA FASO : ÉTUDE À PARTIR DES APPROCHES DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME (1955-2000). C’était le vendredi 22 mars 2024, en présence de collègues, parents et amis venus lui apporter soutiens divers, encouragements et motivations. Cet exercice a permis à l’impétrant de révéler l’existence de politiques sanitaires depuis la période coloniale et d’en décrypter leurs contenus. Des instruments de lutte sont ainsi mis en place, avec la création en 1905 de l’Assistance médicale indigène (AMI), la construction d’infrastructures de santé dans les colonies (hôpitaux, dispensaires, centres vaccinogènes), la mise en place du premier service général autonome de lutte contre la maladie du sommeil (SGAMS). Le SGAMS est remplacé plus tard, en 1944 par le Service général d’hygiène mobile et de prophylaxie (SGHMP), à la suite de la Conférence de Brazzaville. La question principale qui a guidé Serge DOYE est : quelle est l’évolution des politiques sanitaires de la lutte contre l’endémie palustre au Burkina Faso de 1955 à 2000 ? S’appuyant sur l’approche interdisciplinaire comme méthode scientifique, les résultats auxquels il est parvenu font ressortir l’existence de quatre politiques sanitaires contre le paludisme menées au gré des mutations socio-économiques et politiques aux plan national et international : – Création des instruments de la lutte à travers la mise en place en 1948 de la section paludisme du SGHMP et la création d’une zone pilote de lutte contre le paludisme à Bobo-Dioulasso ;
– Contrôle de la maladie à partir de 1969, avec l’abandon par l’OMS de l’idée d’une politique d’éradication surtout dans les régions tropicales, mettant l’accent sur la réduction de prévalence au sein des populations surtout vulnérables (pop infantilo-juvenile, femmes enceintes) ; la poursuite de la recherche appliquée en laboratoire et sur le terrain et la participation aux programmes régionaux de recherches, en plus de la réalisation des essais contrôles de vaccination, dont le vaccin anti-sporozoitaire (NANP)3TT ; – Lutte antipaludique intégrée aux SSP, avec l’adoption de la stratégie mondiale des Soins de santé primaire (SSP) en 1979, le développement de l’infrastructure medico-sanitaire, à travers les plans quinquennaux de développement (1985-1990 ; 1990-1995). Cette quatrième politique a également consacré la création en 1991 du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) devenu en janvier 2023 Secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme. Cette étude aura permis d’avoir des connaissances approfondies sur les grandes endémies tropicales, de clarifier les politiques publiques en matière de santé, en AOF et au Burkina Faso, par le pouvoir colonial afin de maintenir le capital humain en parfaite santé dans le cadre de l’exploitation économique des colonies. Elle aura enfin permis une meilleure compréhension des difficultés ayant entravé les grandes ambitions d’élimination et d’éradication des endemo-epidemies dont le paludisme. Mener la réflexion sur le processus de la recherche clinique du vaccin antipaludique entamée depuis les années 1980 dont les résultats permettent à ce jour de mener une campagne d’immunisation des populations vulnérables que sont les enfants de moins de 5 ans – faire le bilan des engagements du Burkina Faso par rapport à l’initiative de la Conférence d’Abuja du 25 avril 2000 en vue de réduire de 50% le poids du paludisme au sein de la population – analyser l’engagement des pouvoirs politico-sanitaires pris en 2000 afin de faciliter et de renforcer les rapports entre la médecine moderne et celle endogène dite traditionnelle qui, à termes, permettra de diversifier ouvertement les choix thérapeutiques des populations en matière de santé. Servace Maryse DABOU Vos réactions (1) |