Burkina Faso : Sortie de treize "soldats de l’information" pour lutter contre la désinformationLEFASO.NET
vendredi 29 mars 2024.Fasocheck, en partenariat avec l’UNICEF, a outillé treize jeunes issus des treize régions du pays en Fact-checking. C’est une initiative qui s’inscrit dans le cadre du programme « Jeunes reporters pour la paix » mené par les deux structures. La cérémonie de sortie de la première cohorte de ce programme a eu lieu ce vendredi 29 mars 2024, à Ouagadougou. Dans un contexte de démocratisation de la parole par le biais des réseaux sociaux, il est de plus en plus courant de voir des tentatives de manipulation de l’information, de détournement d’images, d’infox. La production et la diffusion de ces contenus tronqués, incomplets, peut être à l’origine de plusieurs conflits. Pour contrer l’avancée du phénomène, Fasocheck et son partenaire l’UNICEF ont mis en place ce programme « Jeunes reporters pour la paix ». Durant une année, « ces jeunes reporters pour la paix » ont été outillés en Fact-checking, en Mobile journalisme ( MOJO) et en reportage humanitaire. Ils auront pour mission de lutter contre les fausses informations, les discours de haine et de faire la promotion du dialogue social. Avec les compétences acquises, ces jeunes fact-chekers pourront désormais vérifier les informations et s’assurer de la fiabilité des contenus. En plus de la formation théorique, les jeunes reporters pour la paix ont séjourné à Kaya en vue de toucher du doigt les réalités que vivent les personnes déplacées internes. « A travers cette immersion à Kaya, nous nous sommes rendu compte que les réalités du Burkina Faso ne se limitent pas seulement à Ouagadougou ou Bobo- Dioulasso. Nous avons vu des frères et sœurs dans des situations de détresse. Cela nous a éprouvé mais c’est une raison de plus pour que nous nous battions pour le retour de la paix dans notre pays », a indiqué Léocadie Sawadogo, représentante des bénéficiaires. A l’occasion, au nom de ses camarades, elle a promis de tout mettre en œuvre pour réussir leurs missions. Leurs missions, selon Boureima Salouka, Président du conseil d’orientation (PCO) de Fasocheck, est de promouvoir le dialogue social à travers la productions des contenus. Mais aussi, de lutter contre la désinformation et le discours de haine, véritables catalyseurs de la violence. « Je vous sais capables de relever ce défi » a lancé le PCO de Fasocheck, tout en réitérant leur accompagnement. « Cette initiative est une suite logique de l’engagement de Fasocheck pour une société où l’information va permettre d’apaiser et de chercher des solutions à nos propres problèmes », a-t-il lancé. L’UNICEF est le partenaire qui a apporté son appui à la réalisation de ce programme. Le PCO de Fasochek a salué sa contribution tout en espérant qu’elle sera là l’année prochaine aussi pour le lancement de la deuxième cohorte. « Le choix des treize candidats a été fait par un appel à candidatures. C’est à l’issue des entretiens qu’une personne a été choisie par région », a t-il expliqué. Bilal Sougou est chef de programme protection de l’enfant pour le Fonds des nations unies pour l’enfance. Il avait à ses côtés l’artiste rappeur Smarty. Ils ont encouragé les jeunes reporters à mettre plus de sérieux dans leur travail. « Il est urgent de parler de paix mais ce n’est pas facile aussi. Soyez courageux », a conseillé Smarty aux jeunes reporters. « Pour nous la jeunesse représente une partie importante dans la population. Il est important qu’elle soit engagée dans la paix et dans toutes les activités qui concourent à la promotion de la paix. Si on sème les graines de la paix maintenant avec ces jeunes, on est sûr d’avoir la paix dans les années à venir », a confié le chef de programme protection de l’enfant au sein de l’UNICEF. Pour mener à bien cette mission, ces jeunes fact-chekers, composés de sept filles et six garçons, ont été dotés chacun d’un kit MOJO. Ils ont aussi des attestations de formation. Serge Ika Ki Vos réactions (2) |