Coupes africaines des clubs : par ici la sortieComme d’habitude, c’est déjà la fin pour les clubs burkinabè en compétitions africaines des clubs. Le RCK en ligue des champions, l’USO en coupe de la Confédération ont été éliminés sans gloire par l’USMA d’Algérie (1-1 et 1-0) et par l’Espérance Sportive de Zarzis de Tunisie (2-0 et 0-0). Il est certes de notoriété que les équipes burkinabè ont pour bêtes noires celles du Maghreb, mais là la prestation d’ensemble de nos deux représentants fut très loin de la moyenne. Etre battu fait partie du jeu et il faut l’accepter. Toutefois, on l’accepte d’autant mieux lorsque l’équipe supportée y met son cœur, ce qui ne fut point le cas de nos équipes, loin s’en faut. Elles ne sont pas tombées des armes à la main. Les deux défaites dans la manière sont différentes certes, il n’en reste pas vrai qu’elles sont toutes difficiles à digérer. Parce que les regrets après coup qui invariablement nous minent sont aujourd’hui si lassants, que c’est l’ensemble du football burkinabè qui ne sait plus où aller. A Alger, pour qui a vu la prestation du RCK, il a de quoi s’arracher les cheveux. A aucun moment de ce match retour USMA-RCK, l’équipe algéroise n’a paru supérieure, sinon qu’elle était gênée aux entournures par un Rail Club, qui a débuté son match comme il sied : présence et envie d’en découdre. Le RCK va ainsi se donner des occasions, qui à ce niveau de la compétition ne doivent pas être vendangées. Car, comment pouvait-il croire qu’il en aura à la pelle, après les deux nettes qu’il s’est procurées en première période. Faire à ce niveau autant de fautes dans l’acte de finition ne peut qu’être rédhibitoire. L’élimination n’en est que plus cruelle, vu le déroulement des deux manches. Mais, une fois, cela peut passer pour la faute à « pas la chance ». Plusieurs fois de suite devient la faute à « la vérité de notre niveau ». Celui-ci est trop faible encore aujourd’hui et une petite dissection du jeu de l’USO devant l’Espérance est assez éloquente sur cette vérité. Quand on y adjoint, un certain Vivien TASSEMBEODO, distillant son talent chez la princesse, l’USO des trois dernières saisons, n’était plus l’USO. Oui, l’USO a été incapable de produire un seul mouvement, de gérer un adversaire évoluant à l’aise et à sa main. En compétition internationale, lorsqu’on n’est pas en mesure de mettre son adversaire durant une mi-temps, trente minutes on même un quart d’heure au bord l’asphyxie à domicile, c’est qu’on n’a pas sa place là. Or, l’USO n’a pas le faire, tétanisée qu’elle semblait par l’enjeu, comme si tout ça était trop lourd à porter pour une première. Si on ne l’accablera pas à cause de la saignée qu’elle a connue, il n’en reste pas moins que ne pas être à même d’aligner trois passes à la suite nous renvoie à revoir notre football en profondeur. Oui, il y a matière à une totale remise à plat. Durablement, il n’est plus possible de continuer ainsi parce que légitimement, chacun pense que nos clubs peuvent et doivent faire mieux, beaucoup mieux. La seule question en suspens est celle de savoir comment inverser cette donne de l’élimination d’entrée de jeu. La réponse, on subodore, se trouve dans la formation pointue de tout l’édifice, des dirigeants aux sportifs, en passant par les techniciens. C’est pourquoi, le premier remède commence par un diagnostic de cette élite, de son organisation, de son mode de fonctionnement, de sa tenue, du comportement de ses composantes, de la mobilisation des ressources, de son attractivité. Que doit être une élite, il faut répondre d’abord à cette interrogation avant de songer à donner une âme à la base qui doit l’alimenter. Alors, il s’agit maintenant de dégager un plan d’action, s’il n’existe pas déjà avec la multitude des états généraux tenus et surtout de l’appliquer. Quel que soit là où on veut aller, on n’y arrivera jamais, si on ne prend même pas la peine de se mettre en route. Là est tout le problème. Le Burkina du football a élaboré plusieurs diagnostics, établi plusieurs thérapeutiques, mais ne les ont jamais appliqués. Après ces deux couacs, qui ne passent pas car restés en travers de nos gorges, il est temps d’appliquer l’une ou l’autre. La première à laquelle, il faut penser, ce sont les conclusions du forum d’avril 2002. Qu’est-ce qui nous coûte de les mettre en œuvre. Rien ! Alors au travail, c’est une question de survie de notre sport-roi. Par Idriss SEMDE |