Alexey Saltykov, ambassadeur de Russie au Burkina : « Il faut que la communauté internationale appuie collectivement le Burkina, le Mali, le Niger »LEFASO.NET
jeudi 22 février 2024.Depuis 1967, le Burkina Faso et la Fédération de Russie, alors Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), ont établi des relations de coopération. Elle a connu des hauts et des bas, sans pour autant entraîner une rupture. Avec le pouvoir Roch Kaboré, la flamme entre les deux capitales s’est réallumée, attisée avec le pouvoir MPSR II. La réouverture officielle de l’ambassade de la Fédération de Russie au Burkina, le 28 décembre 2023, précédée du séjour du chef de l’Etat, Ibrahim Traoré, en Russie, symbolisent ce regain de vitalité de l’axe Moscou-Ouaga. C’est justement autour de l’ensemble de ces sujets de coopération et de relations internationales, que nous avons échangé avec l’ambassadeur non-résident de la Fédération de Russie au Burkina Faso, Alexey Saltykov. Dans cette interview réalisée dans le studio de Lefaso.net, mardi, 20 février 2024, le diplomate russe, qui a laissé transparaître ses connaissances de l’environnement africain, a analysé, sans mots voilés, les questions relatives à la sécurité, au développement économique et social, à l’éducation et a donné une idée sur la communauté russe vivant au Burkina et ses domaines d’activité. « Pour parvenir à une stabilisation à long terme, il faut que la communauté internationale appuie collectivement le Niger, le Mali et le Burkina Faso, qui représentent l’avant-garde de la lutte contre les groupes terroristes. Dans le même temps, le rôle principal dans le maintien de la paix et de la sécurité dans la région sahélienne devrait appartenir aux africains eux-mêmes », peut-on extraire de ses analyses sur fond d’interpellation sur la situation sécuritaire. Parlant du ‘’grand retour’’ de la Russie sur le continent africain, l’ambassadeur y voit la résultante de la crédibilité dont jouit son pays, la Fédération de Russie, en matière de partenariat. « Ce qui nous diffère des Occidentaux, c’est que nous ne transférons pas à nos partenaires des ‘’modèles de comportement et de culture’’ universels. La Russie propose à l’Afrique des relations mutuellement bénéfiques, soutient le renforcement de la souveraineté des États africains et appelle à la prise en compte de leurs intérêts nationaux. Contrairement aux Occidentaux, comme je l’ai déjà évoqué, chaque nation a le droit fondamental de choisir sa propre voie de développement. Dans le même temps, nous sommes convaincus que le continent africain ne doit pas devenir une arène de confrontation entre des acteurs extérieurs et que les Africains sont appelés à trouver eux-mêmes des solutions à leurs problèmes. Nous partons du fait que l’Afrique, dans le contexte de la transformation globale du modèle des relations internationales, continuera à renforcer sa position comme l’une des régions importantes du monde moderne », a dit le diplomate, qui a également donné sa part de vérité sur la crise qui oppose son pays à l’Ukraine. « Le régime de Kiev ne cesse de commettre des actes terroristes sanglants. Il est encouragé par "l’Occident collectif", qui approvisionne sans retenue les forces armées ukrainiennes avec des armes et des munitions, envoie des mercenaires étrangers et forme les militaires. (…). C’est vraiment une tragédie pour l’Ukraine, qui était un Etat riche et dont les populations étaient dans de bonnes conditions », peut-on lire au sujet de la crise russo-ukrainienne. Cette interview nous vous la proposons en intégralité à partir de la soirée de demain, vendredi, 23 février 2024. Interview à lire ici : Alexey Saltykov, ambassadeur de Russie au Burkina : « Tant que les conditions économiques et sociales ne sont pas réunies, on ne peut pas atteindre la stabilité » Oumar L. Ouédraogo Vos réactions (19) |