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Burkina/Offensive agro-sylvo-pastorale : La FAO engagée aux côtés du gouvernement pour l’autosuffisance alimentaire

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jeudi 22 février 2024.

 

L’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a initié une sortie terrain avec le gouvernement et ses partenaires pour visiter les réalisations agro-pastorales à Dahisma, Louda et Boussouma, dans la région du Centre-nord, le lundi 19 février 2024. À l’issue de la visite, le ministre délégué en charge des ressources animales, a salué à sa juste valeur l’engagement de la FAO avec l’appui de la Belgique et la Suède aux côtés du Burkina Faso pour l’atteinte de l’autosuffisance et de la souveraineté alimentaires.

La FAO, avec ses partenaires techniques et opérationnels que sont la Direction régionale de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques (DRARAH) et l’Association vision, action développement (AVAD), a mis en place un club Dimitra, doté les ménages vulnérables de noyaux reproducteurs, aménagé et mis en valeur un site maraîcher dans trois communes de la région du Centre-nord que sont Dahisma, Louda et Boussouma.

Yacouba Bara de AVAD, présentant les activités des clubs Dimitra

Des clubs Dimitra pour renforcer la cohésion sociale

C’est au pas de course que la FAO a organisé cette sortie terrain avec le ministre délégué en charge des ressources animales et halieutiques, Dr Amadou Dicko, et ses partenaires pour présenter lesdites réalisations. Les clubs Dimitra, mis en place avec l’appui financier de la Belgique à Dahisma, localité située à 7km au sud-est de Kaya, sont les premières initiatives de la FAO que la délégation a visitées. Les clubs Dimitra, groupes de dialogue et d’écoute mis en place dans cette localité sont au nombre de 10 et composés de près de 300 membres. Ils visent à promouvoir la cohésion sociale et la résolution des contraintes majeures des membres sans appui extérieur.

Des résultats forts appréciables sont à mettre à leur actif. Il s’agit, entre autres, de la collecte et du transport des moellons, du traitement de ravines le long de la piste rurale pour faciliter l’accès au village, de la réconciliation entre les jeunes et les personnes âgées et la disponibilisation du bois de chauffe pour tout le village durant l’année, la confection des briques pour augmenter les logements au niveau du CSPS, la réalisation de hangar pour pallier le manque d’ombre à l’école. En perspectives, les clubs Dimitra entendent poursuivre avec cette approche de résolution endogène des problèmes identifiés, la capitalisation et la diffusion des bonnes pratiques par la radio communautaire de Kaya.

Les petits ruminants de dame Zabré Adjara

Des unités d’élevage pour améliorer les revenus des ménages

Après Dahisma, la délégation a mis le cap sur Boussouma, dans le village de Louda. Dans cette localité tout comme à Hanhui, Sirghin, Forgui, Foutrigui et Koutoumtenga, la FAO, avec l’appui financier de la Suède, a mis en place des unités d’élevage de petits ruminants, notamment des ovins et des caprins, depuis 2019. Au total, 320 femmes ont été bénéficiaires de cet appui de la FAO. A Louda, 50 femmes ont reçu chacune, trois têtes de petits ruminants composées d’un mâle et de deux femelles comme noyau de reproducteurs, 50 kg d’aliments pour bétail, un appui pour la couverture sanitaire de leurs animaux et des appuis-conseils pour une meilleure conduite de leur noyau reproducteur...

Le peuplement actuel est estimé à 275 têtes. Cette initiative de la FAO et de la Suède, avec l’appui des partenaires de mise en œuvre, a permis de renforcer les capacités techniques en matière d’élevage naisseur, d’améliorer les revenus des ménages et de scolariser des enfants. Elle favorise également, selon les dires d’une des bénéficiaires, Adjara Zabré, la prise en charge des enfants en cas de maladie, l’alimentation des ménages et la réhabilitation des habitats des ménages en cas de catastrophe.

Le directeur régional de l’agriculture du Centre-nord, Hamidou Zoungrana, apprécie la visite du ministre en charge des ressources animales

De la production maraîchère pour améliorer les revenus et la situation nutritionnelle des ménages

La dernière réalisation qui a été visitée par la délégation de la FAO, du gouvernement et de ses partenaires, est le site maraîcher du secteur 4 de Boussouma, mis en place en 2022. Il est équipé d’un forage muni d’un polytank de 5 000 litres, d’une pompe à énergie solaire, d’une clôture avec du grillage qui est lui-même doté de 4 bassins, d’une borne fontaine pour les prélèvements d’eau à usage domestique et d’un abreuvoir pour animaux. 77 femmes dont 65 hôtes et 12 femmes déplacées internes de l’Association Song-Taaba des femmes de Boussouma (A.SO.F.E.B) sont les bénéficiaires de ce site d’un (01) ha dont 0,8ha est exploité. Pendant la campagne sèche de 2022-2023, elles ont bénéficié de 600kg de NPK et de 40 arrosoirs ; des semences de gombo et du corchorus en campagne sèche 2023-2024.

Les spéculations qui y sont actuellement produites sont : l’aubergine, le chou, la tomate, le concombre, l’oignon, le gombo, le corchorus, le piment et le poivron. Les cycles de ces spéculations varient entre 90 et 120 jours. Ce site maraîcher a apporté une plus-value dans le quotidien des femmes bénéficiaires. De l’amélioration de la qualité nutritionnelle aux revenus des ménages en passant par le renforcement de la cohésion sociale, à la scolarisation des enfants, la contribution aux frais de santé, etc., sont autant d’impacts sur la vie de « l’autre moitié du ciel » en particulier et de la famille, en général.

La culture d’oignons est une des spéculations cultivées à Boussouma

Satisfecit du ministre

A l’issue de cette visite, le ministre délégué en charge des ressources animales, Dr Amadou Dicko, a apprécié à sa juste valeur les réalisations de la FAO et de ses partenaires techniques et opérationnels. « Nous sommes sortis dans le Centre-nord pour voir les réalisations de la FAO et des services techniques déconcentrés. Nous sommes déjà satisfaits de ce qui a été fait. Nous avons trouvé des jeunes et des femmes très mobilisés et dynamiques pour le développement endogène. Nous avons vu des jeunes engagés pour la cohésion sociale dans leur localité et qui mènent beaucoup d’activités communautaires, notamment la réhabilitation des voies », a-t-il apprécié.

Il a aussi apprécié le dévouement de ces femmes qui ont reçu des noyaux reproducteurs et ont réussi à les multiplier et à être autonomes « Comme vous le savez, depuis le mois d’août, nous avons lancé l’offensive agro-sylvo-pastorale et halieutique 2023-2025, qui, à terme, doit nous permettre de promouvoir huit filières afin d’être autonomes et créer plusieurs emplois dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage. Nous apprécions donc, à sa juste valeur, ce champ communautaire. Malgré les difficultés, ces femmes arrivent à produire régulièrement plusieurs spéculations par an », a terminé le ministre délégué en charge des ressources animales et halieutiques.

Le représentant de la FAO au Burkina Faso, Daouda Sau, entend poursuivre la dynamique de renforcement des capacités de résilience des populations

Du reste, la FAO a rassuré être aux côtés du gouvernement dans cette offensive agro-sylvo-pastorale. « Nous sommes engagés aux côtés des autorités notamment le ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques et aussi aux côtés des autorités de la région du Centre-nord pour le renforcement de la résilience des communautés face au défi sécuritaire et ce, avant la survenue de la crise sécuritaire. Nous allons continuer avec plusieurs projets pour soutenir des réalisations similaires pour l’amélioration de la productivité des cultures vivrières, maraîchères, en droite ligne avec l’offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 lancée par le gouvernement », a rassuré le représentant de la FAO au Burkina Faso, Dauda Sau.

Pour le ministre délégué des ressources animales, l’offensive agro-pastorale doit permettre de produire plus de huit spéculations afin d’être autonome et créer plusieurs emplois

Obissa Juste Mien
Lefaso.net