Retrait du Burkina de la CEDEAO : Quelle valeur ajoutée à notre lutte contre l’insurrection djihadiste ?Quelle valeur ajoutée notre retrait de la CEDEAO apporte-il à notre lutte contre l’insurrection djihadiste ? C’est à mon sens, étant donné la situation tragique que vit notre pays depuis près de 9 ans, la seule et vraie question qu’il convient de se poser. Alors, j’invite à l’introspection profonde pour qu’un tel sacrifice plus qu’inédit ne soit pas vain. Si l’on peut supputer sans frais sur les conséquences de la décision de retrait de la CEDEAO, elles ne seront effectives que dans un an car je n’ose pas imaginer que les autorités de notre pays puissent pendre l’initiative de ne pas respecter leurs engagements pendant ce délai d’un an, malgré l’annonce d’un retrait « avec effet immédiat » selon le communiqué conjoint. Nous n’y gagnerons rien sauf à compliquer inutilement notre situation. Alors, nous avons un an pour ne plus nous préoccuper de ce que dira et fera la CEDEAO de notre décision pour une Transition qui nous mette en situation de vaincre politiquement et militairement l’insurrection djihadiste. Première victoire : une baisse significative de la violence contre les civils. Deuxième victoire : la mise en route et l’efficacité d’un Dialogue communautaire à la base qui nous permet de définir un profil crédible et viable de la Refondation ancrée dans la vision de nos sociétés villageoises contemporaines et d’engager ainsi, l’affaiblissement organisationnel, militaire et politique des groupes armés djihadistes. Quatrième victoire : les stratégies de lutte contre les groupes armés engagent leur désorganisation, spécifiquement, la neutralisation systématique et régulière des chefs militaires et politiques djihadistes, et plus encore, une démobilisation massive des combattants non acquis au salafisme djihadiste et terroriste. Cinquième victoire : l’offensive victorieuse et la reconquête complète du territoire. 1. Un changement de stratégie politique et militaire de lutte contre les djihadistes. En ce qui concerne l’offre de dialogue communautaire, son portage, ses acteurs, ses thématiques, ses modalités, ses conditions et les modalités de mise en œuvre de ses décisions devront mettre en confiance de larges pans des combattants djihadistes, ce qui provoquera, à n’en pas douter, un affaiblissement stratégique et politique considérable du JNIM et de l’EIS au Burkina Faso. 2. L’espace public et le débat public reprennent leurs droits dans la lutte anti-djihadiste. Cette dynamique d’ensemble de libération de la parole et des initiatives, devrait permettre d’améliorer de manière significative la gouvernance, le renforcement de l’Etat de droit, une lutte efficace contre l’impunité et la stigmatisation, la multiplication d’initiatives crédibles et diverses en faveur du dialogue, de la paix et de la cohésion nationale. Avons-nous dans notre pays, des forces sociales suffisamment crédibles et ayant l’autorité morale nécessaire, pour ouvrir une telle voie de manière pacifique et constructive dans un dialogue avec le régime militaire ? Bon courage à nous ! |
Vos commentaires
1. Le 7 février à 10:34, par kwiliga En réponse à : Retrait du Burkina de la CEDEAO : Quelle valeur ajoutée à notre lutte contre l’insurrection djihadiste ?
Bonjour Monsieur Diallo,
Ben, pour vos solutions, j’en sais rien. Vous semblez convaincu des valeurs morales des êtres humains, alors que j’en doute terriblement.
Mais bon, force est de reconnaitre que l’on n’avance pas et qu’il va bien falloir essayer autre chose, l’appel aux militaires/mercenaires russes ne paraissant pas une panacée.
Par contre, concernant ce constat : "Face à cette situation, d’aucuns disent ne plus reconnaître les Burkinabè, tant leur passivité politique devant l’imperium du régime militaire du MPSR 2 semble contre-nature."
Faisant le même, je m’interroge : serait-ce parce que les enfants ont des machettes et les parents des kalachnikov, qu’ils peuvent vous kidnapper tout cagoulés de noir, vous réquisitionner de manière illégale,..? Je m’interroge...
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