Tournois de football : M. le président, vous avez vu ma coupe ?La promotion du sport fait partie des « engagements nationaux » du président Compaoré. Pour les notables du parti au pouvoir, c’est l’occasion d’organiser des tournois de football, sur toute l’étendue du territoire national. Le magazine des sports, diffusé tous les lundis et vendredis sur les antennes de la télévision nationale du Burkina, manque rarement l’occasion de faire un éclairage sur la coupe d’un député ou d’un ministre. Quelques images d’un match insipide, et voici l’élu qui prend le relais. Le temps pour lui, d’expliquer en long et en large, son amour de la jeunesse (pas du sport). L’extrait prendra fin par un clin d’œil à l’endroit du président. Le sport est devenu ainsi, un outil de stratégie politique, dont chacun se sert à chaque occasion. Les prix offerts aux équipes participantes témoignent tout naturellement du poids (politique et financier) de l’organisateur ou de l’organisatrice. Il est arrivé en effet des fois où l’on avait deux tournois organisés dans la même localité. Rien d’anormal à première vue. C’est pourtant la presse elle-même qui titrait sur ces duels dans les fiefs respectifs des différents leaders politiques. L’importance accordée à ces compétitions se juge également à travers le plateau d’invités. Conscients de l’enjeu, les seconds couteaux accourent de partout. Histoire de ne pas rester trop loin de la scène. L’oubli de la caméra entraîne souvent celui des populations. Un journaliste affirme ainsi sa peine face à certains députés qui estiment ne pas être suffisamment vus à la télé. La fédération burkinabè de football, par l’entremise de son président (Seydou Diakité), a promis de « balayer la maison. » Il s’agit officiellement de mieux encadrer ces shows politico sportifs. Il y parviendra, s’il a le soutien du président. Dans le cas contraire, c’est lui qui risque de se retrouver en position de hors jeu. Juvénal somé
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